Déchets dans les universités et les écoles : comment bien balayer devant sa porte ?

Les emballages commerciaux et ondulés, papiers de bureau, les livres, etc.

• Par qui ? Ce type de déchet concerne les ERP et les usagers.
• Flux : important, il représente environ 30% des déchets des corbeilles résiduelles. Les universités sont soumises à l'écocontribution Citeo pour les papiers d'impression en tant que donneur d'ordre pour les volumes supérieurs à cinq tonnes annuelles.
• Enjeux : des quantités importantes de gobelets en carton à gérer (en particulier pour les événements festifs et culturels et dans les bureaux) ; difficulté de différencier le carton et le papier (papier-carton mêlé moins accepté par les repreneurs), avec des nuances selon le type de prestation réalisée par les entreprises de collecte des cinq flux.

• Cycle de vie : utilisation limitée du papier ; encourager la dématérialisation et la numérisation des documents : gains indirects en eau, en énergie et en bois liés à la fabrication du papier et de l'impression ; recyclage avec un coup énergétique faible.
• Mesures concrètes : limiter les impressions et privilégier l'utilisation de l'ordinateur en cours, paramétrer par défaut en noir et blanc et en recto/verso des équipements d'impression, associer la numérisation à une démarche de transformation numérique responsable (démarche Green It), mise en place d'un compresseur de carton, séparer les papiers des cartons ou les papiers ramettes des journaux : ce qui permet de générer des flux mono-matière pour une meilleure rentabilité.
• Exemples : l'Université Paris Dauphine a externalisé le service de ramassage des papiers.

Les films d'emballages, les bouteilles, les gobelets en plastique, etc.

• Par qui ? Ce type de déchet concerne les ERP et usagers.
• Flux : important ;
• Enjeux : beaucoup de déchets plastiques jetables de la restauration ainsi que des gobelets plastiques et touillettes des machines à café et des bouteilles non recyclées sont retrouvés ;
• Cycle de vie : limiter l'usage des plastiques jetables et privilégier les plastiques réutilisables, mettre en place un système de consigne, recycler (mais peu de valorisation), favoriser l'usage d'autres matières (verre, carton, etc.).

• Mesures concrètes : sensibiliser les étudiants et le personnel au zéro déchet et aux alternatives (contenants apportés soi-même, gourdes, couverts non jetables), utiliser un code couleur poubelle efficace, mettre en place des machines à café détectant son propre gobelet ou sa tasse ;
• Exemples :
  • Laurène Brégault, chargée de la vie associative et du campus responsable, à l'ESAIP (École d'ingénieurs en informatique et environnement) mène un projet de mise en place de machines à café qui détectent les éco-cups.
  • Au campus de l'Université de Genève, la vaisselle jetable est bannie.

 Les canettes, capsules de bouteilles, barquettes alimentaires, etc.

• Par qui ? les ERP et les usagers ;
• Flux : difficile à quantifier, mais important notamment pour les canettes ;
• Enjeux : problématique des barquettes alimentaires souillées (ne peuvent pas être recyclées), problématique de sécurité sur les aérosols, informations lacunaires sur la collecte des métaux ;
• Cycle de vie : mettre en place un système de consigne, recyclage ;
• Mesures concrètes : mise en place d'une consigne, code couleur poubelle : jaune pour les métaux, tri à part des capsules dans les services, signalétique claire, information et sensibilisation auprès des acteurs du campus.

Les bois d'emballages, les déchets verts, meubles, etc.

• Par qui ? les ERP ;
• Flux : léger ;
• Enjeux : la gestion de matériaux occasionnels et/ou en petites quantités ;
• Cycle de vie : réemploi et réutilisation (rachat pour des sociétés des palettes en bois), recyclage, valorisation ;
• Mesures concrètes :
  • affecter des bennes à bois pour une collecte séparée ;
  • organiser la reprise des palettes dans les marchés d'achats,
  • organiser la revente des palettes (au bénéfice des établissements).

• Mesures concrètes : mise à disposition de conteneurs à destination de ces déchets sur les campus, apport volontaire ou organisé sur des plateformes de compostage, appel à un prestataire spécialisé, envisager l'éco-pâturage pour entretenir les espaces verts ;
• Exemples : certains établissements font appel à des prestataires privés pour le ramassage des déchets verts, comme le campus d'AgroParisTech et l'Esaip.

Les déchets comprenant l'une des 15 propriétés de danger numérotées de HP1 à HP15 sur le caractère explosif, infectieux, inflammable, cancérogène, toxique, etc. Comprenant un risque pour l'environnement et la santé publique.

• Par qui ? les ERP ;
• FLux : léger à important ;
• Cycle de vie : prévention à la source, réemploi, recyclage, valorisation ;
• Mesures concrètes : favoriser l'achat, lorsque c'est possible de produits non dangereux, choisir des emballages adaptés à la dangerosité du déchet, mettre en évidence des collectes séparées dans les services (déchets de laboratoires, produits chimiques, cartouches, piles, etc.) et la restauration (huiles usagées).

Les déchets "non dangereux biodégradables de jardin ou de parc, tout déchet non dangereux alimentaire ou de cuisine issu notamment des ménages, des restaurants, des traiteurs ou des magasins de vente au détail, ainsi que tout déchet comparable provenant des établissements de production ou de transformation de denrées alimentaires (article R.541-8 du code de l'environnement)".

• Par qui ? les ERP et les usagers ;
• Flux : Important dans la restauration ;
• Enjeux : prévenir le gaspillage alimentaire, éviter le circuit de l'incinération ou de la mise en décharge, mettre en place des solutions de traitement des biodéchets ;
• Cycle de la vie : lutter contre le gaspillage alimentaire, favoriser le compost ou la revalorisation matière énergie.

• Mesures concrètes : former et informer les membres du personnel et les étudiants sur les solutions de compostage, prévenir les restes alimentaires en calculant en amont les besoins des restaurations collectives, prévoir des composteurs collectifs de proximité ou du compostage partagé, etc. ;
• Exemples : au sein des campus d'AgroParisTech ou du Groupe ESC de Troyes, ont été mis en place des jardins partagés, ce qui a permis d'impliquer les étudiants au traitement de ces déchets par la mise en place du compostage.

Tous les produits et équipements électriques et électroniques en fin de vie contenant des substances dangereuses pour l'environnement.

• Par qui ? les ERP essentiellement ;
• Flux : les universités ont à gérer un flux important d'appareils. Elles ont généralement recours à des prestataires spécifiques pour les DEEE ;
• Enjeux : prévenir les atteintes à l'environnement, préserver la santé des étudiants et des membres du personnel, permettre une valorisation effective des DEEE ;
• Cycle de vie : prévention de l'obsolescence : achat de DEEE durables, recyclage des équipements, valorisation de la matière.

• Mesures concrètes : achat d'équipements responsables à destination des personnels de l'administration, mise en place de corbeilles et signalétiques claires de collecte sélective, information sur la dangerosité potentielle des DEEE, création d'une ressourcerie sur le campus ;
• Exemples : l'Université Paris Nanterre promeut une démarche originale : une procédure de dons aux membres du personnel a permis de donner une seconde vie au matériel informatique, démarche cadrée par le conseil d'administration et s'appuyant sur l'article L.3212 du code général de la propriété publique.

Les déchets issus des meubles en fin de vie utilisés par les particuliers, les professionnels et les collectivités.

• Par qui ? les ERP (membres du personnel et étudiants) ;
• Flux : important surtout à la fin de l'année universitaire ;
• Enjeux : favoriser le réemploi du mobilier, aider les étudiants à aménager leur logement et ainsi lutter contre la précarité ;
• Cycle de vie : réemploi, recyclage, revalorisation ;
• Mesures concrètes : mise en place d'un réseau ou d'un circuit d'échange au sein du campus, associer les étudiants à la démarche de lutte, etc. ;
• Exemples : au pôle universitaire de la Roche-sur-Yon, le projet "Campus Vert" s'est donné pour objectif d'améliorer la circulation (...) et de réaménager le mobilier extérieur. Avec le soutien du collectif Mit basé à Nantes, les étudiants ont monté et fabriqué ces mobiliers en bois pensés pour s'intégrer durablement dans les espaces verts.

• Par qui ? membres du personnel, étudiants et usagers ;
• Flux : Le déchet le plus retrouvé sur les campus.
• Enjeux : inciter à la récupération et au traitement des mégots, sensibiliser les fumeurs ;
• Mesures concrètes : mettre en place des cendriers ou bornes près des zones fumeurs, distribution de cendriers de poche, mettre en place une filière de recyclage ;
• Exemples : testé sur la campus de Lille, le système de "gamification" rencontre un certain succès : le principe consiste à déposer son mégot dans une borne connectée donnant droit à des points convertis en argent et qui sont reversés à une association. À l'Université Paris Diderot, on entreprend de collecter les mégots à l'aide de 30 cendriers-sondages installés sur le campus mais aussi de les recycler et de les transformer en matière première ou secondaire.