Métiers

Directeur ou directrice de cabinet (dircab)

Par Antoine Bovio | Le | Management

En 2021, 82 % des universités françaises (61 sur 74) disposaient d’un cabinet, un chiffre en hausse de 8 % depuis 2017, selon une étude de l’agence Campus Com. Une augmentation s’expliquant par un élargissement des missions des établissements qui se concentrent désormais sur leur attractivité, leur rayonnement international, la réussite des étudiants et leur contribution au développement économique et social. Pour y parvenir, la majorité des universités ont choisi de faire appel à une directrice ou un directeur de cabinet pour les aider dans leurs tâches. Zoom sur ce poste devenu indispensable.

62 % des dircab de l’ESR sont en catégorie A+, selon une étude de Campus Com en 2021. - © D.R.
62 % des dircab de l’ESR sont en catégorie A+, selon une étude de Campus Com en 2021. - © D.R.

Qu’est-ce qu’un directeur de cabinet ?

Le directeur de cabinet est choisi et évalué par le président d’université ou le directeur d’une école et dépend de son autorité. En collaboration avec le directeur général des services, le dircab participe à la mise en œuvre opérationnelle de la stratégie.

Le dircab est également missionné à transmettre des informations internes et externes à la gouvernance, ainsi que de veiller au bon fonctionnement de l’équipe de direction. Il peut également se voir confier des missions spécifiques. Cette fonction repose sur une relation de confiance avec le président et peut être temporaire.

Quelles sont les missions principales et les responsabilités de ce poste ?

Les responsabilités du dircab se résument en trois axes.

Veiller à la cohérence des actions et politiques

Le directeur de cabinet joue un rôle de médiateur entre le président et les acteurs internes et externes de l’établissement. Il s’occupe de la déclinaison de la stratégie, de la communication institutionnelle, de la rédaction de textes et de la coordination des rapports d’activité.

En externe, il travaille en collaboration avec les cabinets des rectorats, préfectures, parlementaires et collectivités territoriales. Il joue également un rôle d’alerte sur les événements externes qui pourraient avoir un impact sur l’établissement.

Faciliter le travail de la présidence et des différentes instances

Le dircab veille à l’organisation et la coordination de l’établissement. Il participe à l’élaboration de l’agenda et à l’harmonisation des calendriers des instances. Il facilite le travail de l’équipe présidentielle en veillant aux ordres du jour, en assurant le suivi des décisions et en aidant à la préparation de séminaires et de plans d’action.

En collaboration avec le directeur général des services (DGS), il prépare les débats et les décisions des conseils. Il suit également les politiques entreprises par le président et intervient dans la gestion de crises, coordonnant l’information avec les services de l’État et les collectivités territoriales.

Représenter la gouvernance dans les relations institutionnelles externes et d’encadrement des missions

Les universités et les établissements de l’ESR gagnent progressivement en autonomie et deviennent des acteurs économiques, sociaux et territoriaux à part entière. Les universités peuvent charger leur dircab de les représenter personnellement en raison de leur proximité et de leur fiabilité sur les choix stratégiques.

Le dircab peut être chargé du suivi de partenariats externes et de la coordination de politiques territoriales. Il peut également encadrer d’autres membres du personnel pour mener à bien leurs missions (adjoint, chef de cabinet, etc.).

Pour aller plus loin : retrouvez l’intégralité des missions des dircabs dans le référentiel national établi en concertation entre l’association DircabESR, France Universités (alors appelée Conférence des présidents d’université), la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche et l’association des directeurs généraux des services.

Quel profil pour devenir dircab ?

Les dircabs doivent disposer d’une expérience ou une appétence pour l’action publique. Le niveau de recrutement varie quant à lui selon la taille de l’établissement et l’ampleur des missions confiées.

La fonction est ouverte :

  • À des agents titulaires de catégorie A ou A+ de la fonction publique (État, territoriale, hospitalière).
  • À des contractuels ayant exercé des fonctions d’assistant d’élu, de responsable associatif ou tout autre métier témoignant de qualités relationnelles et de connaissance de la chose publique.
  • À des enseignants ayant une appétence pour des fonctions administratives.

Les savoirs à maîtriser

Le poste mobilise plusieurs domaines de connaissances que le référentiel des dircabs recense :

  • compréhension des enjeux de l’ESR, connaissance des dispositifs régionaux, nationaux, européens et internationaux de l’ESR.
  • connaissances du fonctionnement des services déconcentrés de l’État, des collectivités territoriales et des principaux partenaires de l’ESR.
  • connaissances de l’organisation, du fonctionnement et des mécanismes décisionnels politiques et administratifs.
  • connaissances de grands principes du droit public.
  • connaissances en matière de réglementations juridique, administrative et financière applicables aux établissements.

Pour en savoir plus : « Mieux connus, mieux reconnus, les dircab s’installent à l’université ».

Quelle rémunération ?

Une étude, menée en 2021 sur 55 directeurs de cabinet par l’agence Campus Com en collaboration avec l’association DircabESR, a révélé que près de la moitié d’entre eux gagnent entre 3 000 et 4 000 euros par mois. 16 % d’entre eux perçoivent entre 2 500 et 3 000 euros mensuellement, 13 % plus de 4 000 euros.

Quelles formations pour devenir dircab ?

Plusieurs formations permettent aux (futurs) dircabs d’étoffer leurs compétences :