[Replay] Pour favoriser l’apprentissage hybride, la simplicité est la clé !
L’hybridation des enseignements implique un nouvel équilibre entre les cours magistraux et les travaux en groupe. Dès lors, comment les outils collaboratifs peuvent-ils favoriser cette nouvelle forme d’apprentissage ? Campus Matin et son partenaire Google for education se sont penchés sur la question à l’occasion d’un webinaire organisé le 7 avril dernier.
Cycle : Campus Matin
Repenser le campus comme une communauté et non un lieu
« L’hybride est une rupture majeure dont certains n’ont pas encore réalisé l’ampleur », assure Frédéric Arnoux, directeur de Google Workspace. Que ce soit dans l’univers professionnel ou dans l’enseignement supérieur, le numérique et la crise Covid ont challengé les institutions telles que nous les connaissons. Trois nouveaux enjeux majeurs en résultent, estime l’expert Google : conserver le lien humain, permettre une meilleure gestion du temps professionnel pour libérer de la place au personnel et reconnaître que « le travail n’est plus un lieu ».
Alors que se développent les enseignements à distance, l’enseignement supérieur, lui non plus, ne se concentre plus uniquement sur le campus. « Le savoir est partout sur internet, l’école n’est pas un lieu, mais d’abord et avant tout une communauté. C’est ensemble que nous apprenons mieux », défend Ghislain Dominé, directeur de GoWizYou Éducation, le partenaire de Google en France pour l’accompagnement des projets numériques et éducatifs en lien avec l’environnement numérique Google Workspace.
Un besoin de simplification des usages hybrides
C’est une attente répandue chez les enseignants : que l’apprentissage hybride « délivre sa promesse de simplification des usages », relève Rébecca Birnbaum, responsable éducation France chez Google.
En effet, « on parle beaucoup d’outils, mais on ne devrait plus se rendre compte qu’on les mobilise. Ils doivent être les plus simples possibles pour qu’ils soient totalement adaptés », souligne Ghislain Dominé.
Un constat que partage Nicolas Le Carret-Morvan, directeur pédagogique de l’Institut Catholique de Vendée (ICES). Alors que l’établissement a initié l’utilisation d’une plateforme Moodle en 2017, jusqu’en 2019 cet outil n’était utilisé que par moins de 5 % des intervenants.
« Aujourd’hui, la crise Covid a accéléré les usages pour faire monter ce chiffre à 40 %. Néanmoins, on observe que beaucoup des enseignants ont simplement utilisé les mails et la visioconférence. Il y a une réelle nécessité d’avoir des outils simples qui permettent de faciliter leur prise en main », explique-t-il.
« Nous sommes partis d’assez loin », acquiesce Frédéric Braëms, directeur informatique et réseaux à l’Institut Catholique de Vendée.
« Malgré une plateforme qui fonctionnait bien, nous étions face à un public d’enseignants et d’étudiants assez hétérogènes. Nous avons rencontré des difficultés à unifier l’utilisation de ces plateformes par tous. Nous nous sommes tournés vers Google workspace et GoWizYou, car ce sont les plus simples pour faire communiquer enseignants et étudiants », poursuit-il.
Libérer du temps à l’enseignant
In fine, plutôt que d’augmenter la charge de travail avec des solutions techniques et complexes à maîtriser, l’objectif des outils d’hybridation est de faire gagner du temps à l’enseignant sur des tâches où la valeur ajoutée est minimale.
« 53 % des tâches effectuées par les enseignants sont dédiés à la création ou à la correction des copies. Or, en s’appuyant sur la correction automatique, les enseignants peuvent consacrer deux heures par jour à la personnalisation de leur enseignement », expose Rébecca Birnbaum.
Anticiper grâce à la data
« 85 % des postes qui seront occupés par les étudiants actuels n’existent pas encore et 1,3 milliard de personnes ont des compétences qui ne sont pas alignées avec leur métier », souligne Rébecca Birnbaum.
Face à ce constat, il devient primordial d’anticiper les besoins en compétences du marché de l’emploi. C’est l’un des objectifs que Google for education souhaite atteindre grâce à la data.
Investir dans l’humain
« Derrière toutes ces problématiques d’hybridation, le facteur humain est déterminant. Si on néglige les investissements humains, on se loupe », prévient Ghislain Dominé.
Il précise : « En 15 à 20 minutes, on peut mettre en place un espace de travail numérique. Mais il faut ensuite l’organiser et le structurer, pour les enseignants, les personnels administratifs et les étudiants. La question qui se pose est celle de la dissémination, de l’infusion pour que l’ensemble de la communauté se saisisse de l’outil. »
En effet, la formation et l’accompagnement sur les usages numériques par un spécialiste, au sein de l’établissement, sont déterminants afin de faire évoluer les approches pédagogiques. « Nous dépendons des ressources humaines, reconnait Nicolas Le Carret-Morvan. Nous en sommes encore à une étape embryonnaire, nous n’avons pas d’ingénieur pédagogique à l’ICES. Il y a un chaînon manquant entre l’enseignant et l’autorité pédagogique des filières. »
Digital native ou pas… la formation est nécessaire
Le mythe du « digital native » qui, parce qu’il est né dans un monde où le numérique est omniprésent, serait intuitivement doué pour tout ce qui touche à l’informatique « a volé en éclat », estime Ghislain Dominé.
La formation à l’usage des outils digitaux est donc un sujet qui ne concerne pas seulement les enseignants et les personnels mais bien aussi les étudiants ! « On prend toujours le numérique comme une sorte d’outil mais le numérique c’est un paysage, une médiasphère. C’est une bulle dans laquelle plusieurs formes d’expression se surimposent. Il y a donc un enjeu culturel majeur : former des citoyens du numérique. Il faut mettre l’enseignant en charge de ça. »