L’association Latitudes déploie le numérique responsable et engagé sur les campus
Par Marine Dessaux | Le | Rse - développement durable
De mars à mai, l’association Latitudes née à CentraleSupélec co-organise un tour de France de la Tech for good… et développe ses activités dans les établissements d’enseignement supérieur. Son cheval de bataille : le numérique responsable et engagé.
S’engager pour les Restos du cœur, pour les personnes atteintes par le cancer du sein, sauver les légumes « hors normes » via le développement de programmes informatiques (chatbot, site web…). C’est ce que propose l’association Latitudes, créée par trois anciens étudiants de CentraleSupélec : Manon Léger, Augustin Courtier et Yannick Morel.
Son crédo : le numérique responsable et engagé. Ce qui commence par de la sensibilisation dans les établissements et l’écosystème de la Tech. C’est pourquoi elle organise, de mars à mai, la 5e édition du tour de France de la Tech for good avec Makesense, qui crée des outils et des programmes de mobilisation collective.
Un tour de France pour mobiliser la Tech
Créé en 2019, le Tech for good tour compte une centaine d’événements en France ayant pour objectif de « mobiliser la Tech et créer une technologie plus responsable », explique Margaux Levisalles, en charge des programmes de développement et partenariats à Latitudes. L’objectif est de toucher 10 % de la communauté Tech (étudiant compris) en cinq ans, et 2 200 personnes cette année (70 % d’étudiants et 30 % professionnels).
Le programme est construit autour de deux phases : la première de sensibilisation (de mars à avril), suivie d’une seconde autour de l’événementiel (d’avril à mai). Cette dernière comprend la participation de Latitudes à deux forums de recrutement à Rouen et Lille, afin de mettre en lien des profils techs et des entreprises à impact, ainsi que d’autres événements ouverts à tous pour questionner notre rapport aux technologies.
Des ateliers de sensibilisation dans l’enseignement supérieur
Première étape du Tech for good tour, des ateliers de sensibilisation gratuits organisés dans plusieurs villes de France (Nantes, Rouen, Lille, Bordeaux…), notamment dans des établissements d’enseignement supérieur afin de mieux faire comprendre les enjeux du numérique et tracer des pistes d’actions concrètes.
Dans les formations, le sujet n’est pas ou peu abordé
« Aujourd’hui dans les formations, le sujet n’est pas, ou peu, abordé et on se retrouve avec des propositions de certains cursus décorrélés de la réalité », constate Margaux Levisalles.
Les bénévoles du Tech for good tour interviennent auprès des étudiants, dans le cadre d’un cours ou sur les campus, en fonction des sollicitations des enseignants ou encore des associations étudiantes. « Le but est d’aller toucher les non convaincus », complète la responsable du développement.
Pour cela, Makesense et Latitudes s’appuient sur une maquette d’atelier participatif qui comprend deux temps :
- La découverte des enjeux du numérique, via six grandes causes (sobriété, diversité, accessibilité des outils, respect des utilisateurs, pour une tech plus citoyenne…) ;
- Et dessiner des solutions concrètes : comment créer un numérique plus sobre, mettre en place des collectes dans une école, devenir bénévole…
20 ateliers ont lieu tout au long du mois de mars, notamment à Audencia, à l’Université Grenoble Alpes, ou encore à Centrale Nantes.
Accompagner des projets étudiants tout au long de l’année
Pour ceux qui veulent aller plus loin, l’association Latitudes travaille avec des universités (de Rennes, d’Angers…) et écoles du supérieur (Epitech, Kedge, Ensimag…) sur une diversité de modes d’action.
Que ce soit via les mathématiques appliquées ou par des cours de data en école de management, l’association propose aux étudiants de réaliser un projet numérique dans le cadre de leurs cursus (hackaton, etc.). Des services d’une semaine à un semestre complet, facturés aux établissements partenaires pour un montant pouvant aller de 5 000 à 40 000 € par an.
C’est le cas avec CentraleSupélec qui a vu naître l’association et comprend un pôle dédié aux projets Tech for good.
« Une liste de projets portés par des association ou start-up est proposée aux étudiants, ils sont mis en place avec la méthodologie développée par l’association qui fournit un coach », expose Céline Hudelot, professeure des universités en informatique à CentraleSupélec, qui a soutenu ceux qui étaient alors ses élèves lors du lancement de Latitudes.
Les thématiques sont toujours concrètes : établir un modèle de prédiction du prix du panier de fruits et légumes à sauver pour Topinamour, de la data science afin de faciliter le travail des Restos du cœur… Ce que les étudiants apprécient tout particulièrement.
« Ils sont très demandeurs de cohérence. Une activité pédagogique qui fait sens fonctionne toujours globalement bien », résume Céline Hudelot.
Toujours au sein de l’école, Latitudes intervient pour de la sensibilisation à plus grande échelle : dans des conférences d’introduction à certaines activités pédagogiques.
L’occasion de creuser des thématiques en constante évolution : quel web pour demain ? Quelle place de l’écologie sur internet ? Quels challenges autour de l’open data ?