Vie des campus

Vers la parité : « Pédagogie, persévérance et vigilance », prescrit Isabelle Huault

Par Gilbert Azoulay | Le | Rse - développement durable

Alors que débutent les Assises de la parité ce 19 juin 2023, la directrice générale d’EM Lyon business school, Isabelle Huault, partage ses réflexions sur un sujet qui continue à faire son chemin dans les écoles de management.

La directrice générale d’EM Lyon depuis 2020 partage sa vision de l’avancée de la parité dans l’ESR. - © Freepik
La directrice générale d’EM Lyon depuis 2020 partage sa vision de l’avancée de la parité dans l’ESR. - © Freepik

Isabelle Huault est directrice générale et présidente du directoire d’EM Lyon business school depuis septembre 2020. Première femme à la tête de l’institution lyonnaise, elle répond à Campus Matin.

On trouve encore trop peu de directrices générales à la tête des écoles : pourquoi selon vous ?

Isabelle Huault est directrice générale d’EM Lyon business school. - © Marine Gonard
Isabelle Huault est directrice générale d’EM Lyon business school. - © Marine Gonard

Isabelle Huault : Il y a néanmoins quelques femmes dirigeantes… dans une proportion certes insuffisante.

La société est désormais plus sensibilisée et des lois y contribuent pour les grandes entreprises (Copé-Zimmermann, qui impose des quotas de femmes dans les conseils d’administration et de surveillance et Rixain, qui instaure une obligation de représentation équilibrée femmes-hommes dans les directions des grandes entreprises) ou l’index d’égalité professionnelle hommes-femmes dès 50 salariés, le congé paternité, etc.

Il est surtout très important que les femmes ne fassent pas preuve d’autocensure, gardent confiance en elles pour s’affranchir des stéréotypes masculins trop souvent attachés au rôle de leader, et pour pleinement assumer leur manière d’envisager un poste de direction. Mais le mouvement vers la parité est encore un long chemin…

Que faudrait-il faire pour que les gouvernances des écoles soient à l’image de la société ?

Une attention à la féminisation des niveaux hiérarchiques.

EM Lyon promeut l’ouverture et la diversité sociales, la parité et cela concerne bien entendu aussi la gouvernance avec une attention à la féminisation des niveaux hiérarchiques. 60 % des fonctions de direction sont assumées par des femmes dans notre école.

Bien entendu, cela doit s’inscrire dans un mouvement général de la société avec, en premier lieu, le partage des tâches domestiques… EM Lyon contribue aussi à cette évolution nécessaire par ses programmes ; avec notamment une formation dédiée à la fonction d’administratrice.

On dit des nouvelles générations qu’elles sont quête de sens, mais sont-elles également, selon vous, attachées au principe de parité ?

Les nouvelles générations ont intégré ce principe fondamental qui semble aller de soi, mais elles doivent garder à l’esprit que cet acquis est un combat de tous les jours.

Des écarts entre la théorie et… la pratique !

Et il peut y avoir des écarts entre la théorie et… la pratique ! Il m’est ainsi arrivé de rappeler à des associations que leur bureau doit respecter le principe de parité. Car l’engagement associatif est aussi une préparation concrète à la responsabilité citoyenne.

Il faut donc faire preuve de pédagogie, de persévérance et de vigilance. Comme le disait Simone Veil : « Il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse, pour que les droits des femmes soient remis en question. Votre vie durant, vous devrez demeurer vigilante. »

La discussion continue pendant les Assises de la parité

Campus Matin est partenaire des Assises de la parité, organisées ce 19 juin au ministère de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, par le réseau International women’s forum France. Cet article s’inscrit dans la continuité de l’interview de Mathilde Golletty, présidente de la Commission d’évaluation des formations et diplômes de gestion, et d'Alice Guilhon, présidente de la Conférence des directeurs d’écoles françaises de management et directrice de Skema.