Vie des campus

[Vidéo] « La responsabilité sociétale, c’est l’enjeu des établissements »

Par Enora Abry | Le | Rse - développement durable

Dans les grandes écoles, quels sont les liens entre la fonction communication et les engagements sociétaux ? C’est la question qui a été posée à Bruno Tallent, directeur de la communication d’EMLyon, dans le cadre d’une série d’entretiens sur la communication responsable, à l’occasion du colloque de l’Arces dont Campus Matin est partenaire.

C’est l’objectif affiché d'EMLyon, la grande école de commerce : jouer un rôle dans les évolutions sociales et environnementales. Un engagement matérialisé notamment par l’obtention du label DD&RS (Développement durable et responsabilité sociétale) en décembre 2021.

Comment communiquer sur ces thématiques pour une école à but lucratif, mais participant au service public de l’enseignement supérieur ? Campus Matin et son partenaire l’Arces, le réseau des communicants de l’enseignement supérieur et de la recherche, ont interrogé Bruno Tallent, directeur de la communication du marketing et des relations entreprises et membre du directoire d’EMLyon.

« La RSE, ce n’est pas un sujet de communication »

Bruno Tallent est aussi membre du directoire d’EMLyon - © D.R.
Bruno Tallent est aussi membre du directoire d’EMLyon - © D.R.

D’emblée, Bruno Tallent met les points sur les i : « La responsabilité sociale des entreprises (RSE), ce n’est pas un sujet de communication, c’est un sujet de transformation du business model. »

Une transformation qui nécessite des actions concrètes. Voilà pourquoi, le communicant préfère parler d’initiatives RSE dans le sup', plutôt que de campagnes de communication. Deux exemples :

Une fois des actions concrètes réalisées, une campagne de communication peut avoir lieu, ce qui nécessite une grande coordination entre les services. Le positionnement de Bruno Tallent illustre cette nécessité de transversalité : le directeur de la communication est également membre du directoire d’EMLyon. Il met en avant la valeur ajoutée de cette double casquette pour l’établissement :

« Tous les sujets structurels sont partagés au sein du directoire, des sujets pour lesquelles on ne penserait pas à la com’. Finalement, cela permet d’avoir un nouvel œil là-dessus et d’assurer une continuité avec ce qui a été fait auparavant. »

EMLyon, pourquoi une société à mission ?

EMLyon est devenue une société à mission en juillet 2021. La suite d’un processus de transformation entamé en 2018 quand elle avait accédé au statut juridique de société anonyme à directoire et conseil de surveillance, puis ouvert son capital au fonds d’investissement à Qualium et à Bpifrance en 2019. 

Après une période de turbulences avec un changement de direction et l’appropriation de ce nouveau statut, elle a adopté la qualité de société à mission, sous la houlette de sa nouvelle directrice générale, Isabelle Huault.

Que se cache-t-il derrière ce qualificatif ? Pour Bruno Tallent, « il est une sorte de boussole qui oriente les actions concrètes et les actions de communication de l’école. » Plus qu’un guide, le fait d’être société à mission impose de nouvelles règles du jeu. L’interviewé le rappelle :

« Nous serons contrôlés par des organismes indépendants. Une commission se met en place avec qui nous allons dialoguer de manière régulière et qui pourra nous observer et nous conseiller. »

Plusieurs actions visant à favoriser la formation à la transition écologique ont déjà été mises en place. Les programmes de l’école ont été revisités en accord avec les 17 objectifs développement durable de l’ONU et des cours « agir contre le climat » sont dispensés dans le programme grande école depuis septembre 2021.

Le rapport d’étonnement de Bruno Tallent

Après avoir dirigé plusieurs agences de communication et de publicité, dont TBWA et McCann, Bruno Tallent revient à EMLyon dont il est diplômé, et découvre alors le monde de la communication de l’enseignement supérieur. Il livre son rapport d’étonnement :

« Les sujets de communications sont bien plus complexes qu’ils n’y paraissent. Les parties prenantes sont multiples, variées et changeantes. On doit apprendre à naviguer entre le grand public et des sphères beaucoup plus petites. L’économie de la connaissance est en profonde mutation. Il faut alors se demander : quel rôle la communication peut-elle y jouer ? Une dernière chose dont il faut avoir conscience : les écoles sont des marques puissantes qui doivent faire face à une compétition internationale. »


➡️ Cette interview fait partie d’une série d’entretiens sur le thème de la RSE dans l’enseignement supérieur, en amont du prochain colloque de l’Arces, animé par Campus Matin, qui aura lieu les 2 et 3 juin à La Rochelle, sur le thème de la communication responsable dans le sup'. Toutes les interviews sont à retrouver sur la chaîne YouTube Campus Matin