[Replay] Les clés pour trouver un équilibre entre présentiel et distanciel, synchrone et asynchone
Comment construire des cursus hybrides ou en distanciel pour transformer son offre de formation en levier d’attractivité ? Afin d’esquisser quelques pistes de réflexion, Campus Matin et son partenaire Panopto, ont réuni des experts de l’innovation pédagogique lors d’un webinaire organisé le 12 avril dernier. En voici les éléments clés.
Cycle : Campus Matin
Après deux années marquées par la crise sanitaire, les étudiants ont repris leurs enseignements en présentiel à la rentrée 2021. Mais dans certains cursus, une pratique développée lors de la crise sanitaire se poursuit : les cours en ligne ! Des écoles ou des universités construisent d’ailleurs des formations à distance (totalement ou partiellement) pour compléter leur offre, élargir leur public et renforcer leur attractivité.
Dès lors, comment combler le fossé entre les étudiants en présentiel et à distance ? Quelles activités mettre en place pour favoriser l’apprentissage des étudiants à distance ? Autant de questions abordées dans ce webinaire organisé le 12 avril dernier par Campus Matin et son partenaire Panopto, un éditeur de logiciels d’enregistrement de conférences, de streaming vidéo et de gestion de contenu vidéo.
S’adapter aux apprenants et à leurs attentes
Quel juste équilibre entre présentiel et distanciel, synchrone et asynchrone ? Pour répondre à cette question, Virginie Hachard, doyenne déléguée de la faculté à l'EM Normandie recommande d’adapter les modalités des enseignements aux publics ciblés.
« Il faut réfléchir en fonction de la maturité de l’apprenant. Quelle hybridation pour des étudiants post-bac qui ont un besoin de socialisation et de vie étudiante ? Quelle hybridation pour des jeunes de master 2 en sortie de cursus et tournés vers le monde professionnel ? », détaille-t-elle.
« Nous menons une réflexion pour trouver un modèle d’hybridation qui convienne à chaque cible étudiante en fonction de ses attentes et des compétences qu’elle souhaite développer », poursuit-elle.
Proposer des modules complémentaires en distanciel
Par ailleurs, l’école de commerce normande envisage de proposer aux jeunes de suivre des cours supplémentaires en distanciel. « Nous souhaitons proposer aux étudiants des contenus complémentaires en fonction de leurs appétences et de leurs objectifs professionnels, grâce au traitement de la donnée et à l’intelligence artificielle », poursuit Virginie Hachard.
L’école d’ingénieurs EPF tente de monter un dispositif similaire pour ses apprenants inscrits en formation continue afin de leur éviter des déplacements sur le campus.
« Grâce à nos salles comodales, des salariés en entreprise pourraient, sans venir à l’école, suivre des cours qui leur semblent intéressants. Cela nous donne une agilité et une souplesse qui n’existaient pas dans le domaine de la formation continue avant la crise sanitaire », insiste Éric Savaterro, directeur des formations et du campus de l’école à Sceaux.
Rechercher l’engagement des étudiants
Si les établissements cherchent à adapter leurs formations pour coller aux attentes des étudiants, ils essaient aussi d’utiliser le numérique pour augmenter l’engagement des étudiants, et donc la réussite étudiante.
« Il y a tout un travail à faire sur le déploiement des ressources pédagogiques en distanciel pour les rendre plus attractives pour les étudiants. Il faut impliquer les jeunes dans leur apprentissage pour qu’ils retiennent davantage », avance Virginie Hachard. Elle cite l’exemple des travaux en petits groupes qui ont d’après elle bien fonctionné durant la crise sanitaire en favorisant l’engagement des étudiants.
Quels que soient les dispositifs pédagogiques choisis, tout est pensé par rapport aux étudiants.
« Dans d’autres pays, l’enseignant est au cœur du dispositif alors qu’en France, l’expérience étudiante est favorisée. Quand nous développons nos différentes fonctionnalités, nous plaçons l’étudiant au coeur de notre réflexion », souligne Kolia Guiguet, responsable régional des ventes France de Panopto.
Mixer plusieurs modalités d’apprentissage
Quel dosage entre synchrone et asynchrone ?
« Quand nous scénarisons les cours, nous essayons de prendre en compte les deux volets : synchrone-asynchrone et présentiel-distanciel. Le numérique est employé dans les deux cas de figure », précise Éric Savaterro.
L’école d’ingénieurs prévoit 20 % de temps asynchrone dans les enseignements et 80 % de temps synchrone en moyenne quand l’Université Paris-Est Créteil envisage le ratio inverse dans les cursus de formation continue.
Le directeur de la formation professionnelle de l'Université Paris-Est Créteil, Marc Poncin insiste sur les différentes manières d’enseigner en distanciel, que ce soit en synchrone ou en asynchrone.
Pour proposer des enseignements en distanciel efficients pour les apprenants, « il faut absolument mixer le temps individuel en asynchrone et des temps collaboratif et collectif en synchrone. »
« C’est important de mixer toutes les formes pédagogiques sur le distanciel : faire aussi bien de l’audio de cours, que de la vidéo ou du PDF. Avec des évaluations régulières sous forme de QCM ou des analyses de cas. Cela va rendre une journée complète de distanciel motivante », ajoute Marc Poncin.
Des investissements majeurs pour les établissements
Proposer des formations hybrides ou à distance à 100 % et utiliser des outils numériques dans les enseignements en présentiel requiert des investissements conséquents pour les établissements. « Actuellement, l’EM Normandie investit beaucoup dans le traitement de la donnée pour essayer de personnaliser les cursus des étudiants. Ce sont des choix stratégiques », met en avant Virginie Hachard.
Ces nouveaux usages nécessitent aussi de penser différemment les campus. « Quand nous concevons un nouveau campus comme Cachan, totalement numérique, tout est dimensionné pour que les élèves puissent avoir deux connexions wifi. Cela nécessite une infrastructure technique particulière décidée dès la conception du bâtiment », assure Éric Savaterro.