Le Cnam forme les acteurs du supérieur aux enjeux de management et d’innovation
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Marqué par des réformes d’ampleur ces 20 dernières années, le système d’enseignement supérieur français donne aujourd’hui la priorité à la production de savoirs dits utiles et à leur transfert. Le Cnam lance un master 2 dédié aux pilotes de ces transformations - le premier diplôme à allier les questions de gestion de la transformation globale de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.
Un master 2 « enseignement supérieur, recherche et développement de l’innovation » : c’est ce que propose désormais le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) à ceux qui prennent des responsabilités managériales ou de transfert de l’innovation dans les universités, organismes de recherche, écoles doctorales ou directions du transfert…
Une réponse concrète à des évolutions profondes que retrace, pour Campus Matin, celui qui a imaginé la formation, Jean-Claude Ruano Borbalan, professeur associé au Cnam et titulaire de la chaire de médiation des techniques et des sciences en société.
Depuis le début des années 2000, quels sont les principaux mouvements à l’œuvre dans le paysage français de l’enseignement supérieur ?
Jean-Claude Ruano Borbalan : L’un des mouvements structurants est la standardisation de la recherche, désormais ancrée dans un espace mondial institutionnel et professionnel de production, dont les unités de base sont l’institution Université, la standardisation des laboratoires et des formes de la production scientifique ou de son évaluation (écrits comparables, publications, agences d’évaluations, etc. ).
Le second est le renforcement de plus en plus fort du lien entre les deux missions historiques de l’enseignement supérieur, la formation et la recherche, avec une « troisième mission », instaurant la mise en place d’interpénétrations avec l’environnement industriel, politique ou sociétal. Ainsi, les établissements jouent un rôle crucial dans le processus de développement industriel et sociétal.
L’enseignement supérieur doit intégrer les logiques économiques
En résumé, l’idée de plus en plus présente est que l’enseignement supérieur doit intégrer les logiques économiques dans ses différentes missions.
Une réunion d’information en ligne le 15 septembre
La prochaine réunion d’information du Master 2 Enseignement supérieur, recherche et développement de l’innovation est proposée en ligne le 15 septembre à 17 h, via Teams, au lien suivant.
Quelles sont les conséquences de ce mouvement vers une forme d’utilité et d’efficacité du savoir ?
Des transformations institutionnelles bien connues autour de l’autonomie ou du renforcement des liens avec l’économie ou la société dans son ensemble. Ce qui a des conséquences sur les formes de la transmission et de l’apprentissage : introduction de la pédagogie par projets, le design et l’ingénierie, le développement de dispositifs de fabrication, ainsi que des enseignements facilitant l’insertion professionnelle, etc. L’une des attestations de cette transformation interne est le développement de formations ou recherches favorisant la créativité, l’entrepreneuriat.
Une nouvelle rationalisation administrative et managériale
En France, le manque d’unification du système d’enseignement supérieur a aussi conduit à des regroupements d’établissements opérés depuis une vingtaine d’années (PRES, Comue, Idex), nécessitant (et engageant) une nouvelle rationalisation administrative et managériale et de nouvelles compétences.
Face à ces défis multiples, le management de l’enseignement supérieur et de l’innovation sont-ils à la hauteur dans les établissements ?
L’enjeu est de répondre à plusieurs questions cruciales : à quel niveau peut et doit se placer la recherche en France ? Quelles articulations trouver entre recherche « fondamentale » et « appliquée » ? Comment l’évaluer efficacement ? Quels indicateurs définir pour évaluer le potentiel d’innovation des savoirs, dits « utiles » ?
Aucune réponse simple et évidente ne s’impose. Aujourd’hui, il existe - pour ne prendre qu’un exemple, de nombreuses formations universitaires à l’entrepreneuriat, dont l’impact en termes de création d’entreprise est fort peu probant.
Embrasser l’innovation dans l’ensemble de ses dimensions
L’université, qui doit jouer un rôle moteur dans l’interfaçage entre la production de connaissances et la transformation sociale, écologique, industrielle, doit également redéfinir ses services, sans les calquer uniquement sur les formes managériales inspirées des entreprises, ne serait-ce que parce qu’elle est la seule des institutions concourant au développement économique à avoir une dimension réflexive et critique au plan social, politique et de définition des « communs ». Elle peut et doit embrasser l’innovation dans l’ensemble de ses dimensions.
Il existe malheureusement trop peu de réflexions systémiques sur ces enjeux, et la capacité de réflexion des acteurs reste insuffisamment prise en compte. C’est ce qui nous a incités à créer ce master 2 « Enseignement supérieur, recherche et développement de l’innovation ».
En quoi ce programme peut-il participer à répondre à ces enjeux ?
Les acteurs ne sont pas formés aux transformations
Il vise à accompagner les personnes chargées, dans leur institution, de concrétiser les réformes de l’enseignement supérieur. En effet les acteurs ne sont, en moyenne, pas formés aux transformations à l’œuvre et ne savent pas toujours comment gérer cette complexité.
L’ambition de ce master est de leur fournir des grilles d’analyse, des outils de réflexion et de compréhension, tout en apportant une dimension professionnalisante avec la réalisation d’un mémoire.
Les auditeurs bénéficieront des éclairages d’intervenants académiques et professionnels, responsables d’action publique ou d’innovation, directeurs de laboratoires, gestionnaires d’actions de recherche ou de transferts de connaissance, responsables d’école doctorale, spécialistes de la prospective ou de l’innovation publique, etc.
Qu’apprendront vos auditeurs ?
D’abord, une connaissance des réformes de l’enseignement supérieur français et des directions de convergence européenne ; ensuite, une compréhension de la complexité des processus d’innovation, différents à l’échelle individuelle, organisationnelle et nationale ; enfin, une capacité à reconnaître les spécificités de leur propre situation, pour fournir une réponse précise et différenciée.
Nous avons de manière complémentaire mis en place une démarche d’accompagnement à la réflexion et à l’écriture pour faciliter cette démarche, et proposons également aux auditeurs qui souhaiteraient se frotter aux démarches réflexives et de recherche de l’enseignement supérieur, de pouvoir obtenir, en parallèle, un certificat d’initiation à la recherche, afin d’avoir une meilleure compréhension des enjeux de la production scientifique.
En pratique
• Formation permettant d’acquérir 60 ECTS, réalisable en un ou deux ans.
• Public concerné : personnels de l’enseignement supérieur, des organismes et institutions de recherche ; professionnels des agences et institutions d’évaluation ou de valorisation de la recherche, des branches industrielles, des agences de consultance et d’accompagnement technico-scientifique, etc.
• Modalités pédagogiques : formation organisée sur un mode hybride articulant présentiel et distanciel ; recours à des formes de pédagogie collaborative, dialogue entre pratique/expérience et acquis.