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5 conseils pour briser la glace avec les étudiants de première année

Par Antoine Bovio | Le | Pédagogie

La rentrée universitaire est une période déterminante pour établir un bon rapport avec les étudiants, particulièrement ceux qui viennent d’entamer leurs études supérieures. Pierre Sokol, enseignant au sein du département techniques commerciales de l’IUT Paris-Rives de Seine, partage ses cinq astuces pour briser la glace.

Briser la glace dès la rentrée permet de faire tomber la pression et de créer un lien de confiance. - © Conférence des présidents d’université - Université de Haute-Alsace
Briser la glace dès la rentrée permet de faire tomber la pression et de créer un lien de confiance. - © Conférence des présidents d’université - Université de Haute-Alsace

« L’ice-breaking* est l’outil essentiel pour le premier cours ! L’objectif, c’est de faire tomber la pression. J’enseigne avec des premières années qui viennent de quitter le lycée et font leurs premiers pas dans le monde du supérieur », introduit Pierre Sokol, enseignant en négociation et achat au sein de l’institut universitaire de technologie (IUT) Paris — Rives de Seine.

De façon pédagogique et ludique, l’enseignant cherche à créer du lien entre les étudiants et lui, mais aussi entre eux. Il déploie ainsi cinq stratégies qui stimulent les interactions dans sa classe de premières années en bachelor universitaire de technologie (BUT) techniques de commercialisation.

1. Brainstormer sur la discipline

« L’idéal pour commencer, c’est un brainstorming autour de la discipline et des idées préconçues qui y sont associées. » Voilà ce que préconise Pierre Sokol pour enclencher un premier contact avec ses étudiants. Un moyen pour lui d’appréhender le regard de ses étudiants sur la matière et de jauger leurs premières notions.

L’enseignant suggère également de faire part de son regard sur sa discipline, en se confiant sur son parcours et ce qui l’a poussé à enseigner cette matière. Une façon de développer une relation de confiance.

Ce premier échange est également l’occasion de détailler le programme du semestre et les attendus.

2. Aborder les différentes méthodes d’apprentissage

Pierre Sokol consacre ensuite un temps à la méthodologie de l’apprentissage en sondant ses étudiants sur la manière dont ils apprennent le mieux.

Une opportunité pour leur glisser de premiers conseils sur la gestion du temps et sur la concentration pendant la prise de notes.

3. Opter pour la présentation croisée, catalyseur de lien entre étudiants

Pierre Sokol enseigne la négociation aux étudiants de première année de BUT techniques commerciales. - © D.R.
Pierre Sokol enseigne la négociation aux étudiants de première année de BUT techniques commerciales. - © D.R.

L’enseignant pratique une « présentation croisée » afin d’établir un premier contact d’étudiant à étudiant. « Les étudiants sont mis en binôme, ce qui va créer entre eux un climat d’échange et d’écoute active. Ils devront ensuite se poser des questions, à partir de critères que j’aurai établis comme les centres d’intérêt, les hobbies et leurs dernières vacances. Ensuite, j’invite l’étudiant à préparer la présentation de son camarade à partir des informations les plus pertinentes qu’il a pu recueillir », détaille Pierre Sokol.

La présentation croisée peut se décliner dans plusieurs disciplines afin de créer des affinités de travail et de tirer parti de la diversité des parcours. « Un étudiant peut découvrir que sa camarade a fait un bac option anglais et se dire qu’elle peut lui donner un coup de main là-dessus, et elle peut à l’inverse se rendre compte qu’il a fait une option mathématiques qui est un point faible pour elle. Ils peuvent devenir complémentaires. Au vu des très nombreux travaux de groupes demandés, l’esprit de coopération est essentiel dans l’enseignement supérieur », estime l’enseignant.

4. Fédérer autour de passions communes

La cohésion peut également naître autour de hobbies communs entre enseignant et étudiants. Pierre Sokol, chroniqueur dans la presse musicale, mise sur la musique pour briser la glace : « La musique parle à tous et permet de détendre l’atmosphère. Le lien se fait souvent : à la fin du cours, les étudiants passionnés viennent me demander des playlists, me raconter les derniers concerts qu’ils ont vus. »

Il se sert également des codes des concerts pour mettre à l’aise ses étudiants. Il intègre des « applaudissements de confiance » après les premières prises de parole pour les encourager à continuer de s’exprimer face à tous.

5. Le jeu de rôle, une carte à jouer !

Enfin, bien que le jeu de rôle soit plus propice à certaines disciplines que d’autres, l’enseignant de l’IUT Paris - Rives de Seine est convaincu que ce dernier a sa place dans d’autres cursus, notamment ceux axés autour des problématiques environnementales.

« En simulant un entretien, on peut demander aux étudiants de présenter leurs dernières activités associatives, notamment dans le milieu environnemental, sportif ou culturel. Ils sont généralement très engagés et c’est un moyen de saluer et de valoriser leur investissement », estime-t-il.

Et pour le reste de l’année, offrir un temps de respiration avec le « réveil pédagogique »

Au retour de ses enseignements interrompus par des pauses pédagogiques, Pierre Sokol fait appel à un « réveil pédagogique » pour éviter le relâchement de l’attention. Quelques étudiants doivent alors prendre la parole devant la classe pour restituer le cours.

« Ce réveil pédagogique est nécessaire pour que tout reste frais dans leur tête. Ce sont eux les acteurs de cette restitution, je les laisse procéder avec leurs mots et je viens compléter ou valider leurs propos. Cela me permet aussi de faire raccrocher au wagon ceux qui n’avaient pas bien compris et de donner la parole aux profils les plus timides. »

*En français : briser la glace.