Une formation pour relever le défi des achats durables et responsables
Par Laura Makary | Le | Rse - développement durable
La Fnege lance une formation pour aider les écoles souhaitant développer des politiques d’achats durables et responsables. Un double pari, puisqu’au-delà de la nouveauté du thème, elle s’adresse aux équipes des écoles de management et pas aux enseignants-chercheurs, cible traditionnelle des actions de la fondation.
”Les achats au service de la transition environnementale dans les business schools”, c’est la nouvelle formation proposée par la Fnege (Fondation nationale pour l’enseignement de la gestion des entreprises). Elle se tiendra en juin, de préférence en présentiel à Paris, dans les locaux de la Fnege, ou, si la situation sanitaire ne le permet pas en début d’été, en distanciel.
Pour l’équipe, cette formation représente une double nouveauté. ”Jusqu’ici, nous nous sommes beaucoup intéressés aux enseignants-chercheurs et peu aux staffs. Or, les écoles, qu’elles soient publiques ou privées, ont beaucoup grossi. Les équipes ont pris une importance qu’elles n’avaient pas il y a vingt ou trente ans et les établissements, se sont professionnalisés. C’est donc un test pour nous. Le deuxième test, c’est celui de la thématique”, détaille Jérôme Caby, délégué général de la Fnege. La fondation s’était jusqu’à présent peu attaquée aux sujets liés au développement durable.
« Une grande marge de progrès »
L’idée est venue à la suite de l’Observatoire pour la transition environnementale dans les écoles de management, publié par la Fnege en novembre 2020. Cette étude, réalisée auprès de 85 établissements, était portée par Jacques Igalens, professeur émérite de l’Université de Toulouse et ancien directeur de Toulouse Business School. Or, elle l’a inspiré, plus qu’il ne l’aurait pensé en la réalisant.
”J’ai voulu avec cette enquête demander aux écoles où elles en étaient dans la prise en compte des impératifs liés à la transition environnementale, aussi bien dans la pédagogie que dans la gestion des campus. En cours de route, je me suis rendu compte que les écoles sont intéressées et pratiquent en partie des achats durables et responsables, mais qu’il y a encore une grande marge de progrès. L’idée de la formation est venue ainsi”, explique l’enseignant-chercheur, qui a également pris en main le programme pédagogique.
Une vision holistique de l’achat responsable
Concrètement, ces modules s’adressent aux responsables des achats, mais pas seulement. ”Nous visons les services financiers, les contrôleurs de gestion, les acheteurs, mais cela peut être utile aussi pour un DAF, qui veut se sensibiliser et comprendre les enjeux de ce sujet avant de mettre en place une politique plus approfondie dans son établissement”, détaille Jérôme Caby.
Ces deux journées de réflexion et d’échanges se décomposeront en deux volets : la première journée pour voir comment les achats peuvent contribuer à une politique de responsabilité globale.
”L’objectif est de donner des outils à cette fonction achat, pour qu’elle puisse à la fois piloter et rendre compte de ses avancées, à travers des indicateurs, du reporting… Nous voulons aussi présenter aux apprenants la norme ISO20400, couramment utilisée par les entreprises en matière d’achats responsables, qui permet de faire le point sur ses usages et besoins : d’où viennent les produits, en quoi sont-ils faits, dans quoi sont-ils emballés, que deviendront-ils après utilisation ? Tout cela permettra d’avoir une vision holistique de l’achat responsable”, explique Jacques Igalens.
La seconde journée sera en revanche plus juridique, en s’adressant notamment aux écoles soumises au code de la commande publique. Règles, fournisseurs, labels et interdits dans le cadre du marché public seront abordés, portés par l’enseignant-chercheur en droit Lucien Rapp.
Des inspirations pour la suite
La Fnege vise entre 10 et 15 participants pour cette formation coûtant 900 euros HT. ”Nous avons déjà quelques inscrits, mais cela se fait très souvent au dernier moment. Nous évitons en revanche de dépasser les 15, voire 16 personnes, car cela pourrait limiter les interactions”, indique Maëlle Brumard, chargée de mission formation et recherche de la fondation.
Les inscriptions sont ouvertes aux 90 membres de la Fnege, mais pas seulement. ”Cela nous arrive aussi d’accueillir des personnes venues d’écoles d’ingénieurs, d’universités, notre but n’est pas d’être fermé, au contraire, cela peut être aussi enrichissant pour les apprenants”, ajoute-t-elle.
Le bon fonctionnement de cette formation sera en tout cas scruté avec attention par ceux qui la portent, les yeux déjà tournés vers l’avenir. ”Si cela marche bien, je pense que nous pourrons développer d’autres axes, mis en évidence par le travail déjà réalisé avec l’observatoire, par exemple la gestion des déplacements, qui a un impact important sur le réchauffement climatique”, conclut Jacques Igalens. De quoi imaginer de nouveaux cours, à destination des enseignants comme des personnels…