Transition écologique : mission mobilisation pour les cadres des établissements

Réunir pour la première fois 200 cadres de l’ESR pour deux jours et demi de séminaire sur la transition écologique et le plan climat-biodiversité. Voilà le défi que tentent de relever l’Agence de mutualisation des universités (Amue) et l’Institut des hautes études de l’éducation et de la formation (IH2EF) qui organisent des journées inter-métiers sur le sujet du 22 au 24 novembre 2023, à Chasseneuil-du-Poitou près de Poitiers dans la Vienne.

Une formation qui découle du plan climat-biodiversité

L’événement s’inscrit dans le plan climat-biodiversité et transition écologique élaboré par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche (MESR) à la demande de la Première ministre, Élisabeth Borne.

Transmis début février aux opérateurs, il prévoit entre autres la rédaction d’un schéma directeur du développement durable pour tous les établissements publics d’ici 2024. Ainsi qu’un volet formation pour les dirigeants et les étudiants. D’ici 2027, tous les étudiants de niveau bac+2 seront formés aux enjeux de transition écologique, quel que soit leur cursus. 

« Nous avons ainsi été contactés par Michel Eddi, haut fonctionnaire au développement durable du MESR, qui nous a demandé de mettre en place un plan de formation à destination des fonctionnaires, avec différentes strates. Avec l’Amue, nous avons pensé que pour les cadres et dirigeants, une des réponses était l’organisation de ce séminaire inter-métiers dédié », retrace le directeur de l’IHE2F, Charles Torossian.

Cibler ceux qui peuvent agir au quotidien 

Si les présidents d’université et directeurs d’établissement ne sont finalement pas associés à l’événement, son programme a été construit avec le ministère, France Universités, la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (Cdefi) et l’association des directeurs généraux des services (ADGS). Les deux institutions organisatrices espèrent en faire un événement récurrent.

Interviendront notamment lors de la première journée de formation :

• Benoit Laignel, chargé de mission transition écologique au MESR et représentant du ministère au Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).
• Mathias Bernard, président de l’Université Clermont Auvergne et de la commission développement durable de France Universités.
• Michel Eddi et différentes associations engagées sur le sujet.

Ouvert à la fois aux vice-présidents d’université, aux DGS et leurs adjoints, directeurs d’UFR, responsables administratifs et financiers des UFR et aux directeurs des fonctions supports et d’aide au pilotage, le séminaire cible en priorité les opérationnels, confrontés aux enjeux de transition au quotidien.

« Le deuxième jour, sera proposé un travail autour de quatre métiers qui peuvent amener des transformations profondes dans les établissements : les directions des systèmes d’information, de l’immobilier, des ressources humaines et des achats auxquelles peut être associée la comptabilité par extension », détaille Simon Larger, directeur de l’Amue.

Charles Torossian abonde : « Si ces métiers ne sont pas tout en haut de la chaîne hiérarchique, ils sont la clef pour réaliser les transformations, car ce sont des points d’appui. Il faut qu’il y ait une prise de conscience des métiers intermédiaires, pour arriver à l’opérationnalisation des actions. »

Le partage de solutions au cœur de la formation

« L’idée n’était pas de proposer une formation au sens «b.a-ba du climat », mais plutôt autour de la philosophie des formations que nous mettons en place. À l’IHE2F, nous avons un outil pédagogique de premier ordre, qui a été rénové pour pouvoir confronter les problématiques en petits groupes et passer en mode action», raconte son directeur Charles Torossian. 

« Ces journées seront articulées autour de la collaboration des acteurs, pour mettre en commun pratiques et données. Nous souhaitons un travail concret et opérationnel, pour que fin 2024, chaque établissement ait son schéma directeur », poursuit-il. 

Pour Simon Larger, l’enjeu de ces journées inter-métiers réside dans « la prise de conscience des collègues. C’est le moment de passer à l’action, pas de continuer à parler », exhorte-t-il.

« La formation comprend des ateliers aux formats très ouverts, car nous voulons que les bonnes idées du terrain remontent. Le partage de solutions sera au cœur de cet événement. La dernière journée sera consacrée à ce que les personnels vont mettre en place dans leur établissement après cette formation et à l’évaluation de la prise en compte de ces enjeux », précise le directeur de l’Amue.