Évaluation par les pairs : « Renforcer l’engagement et améliorer l’expérience étudiante »
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Edtech créée en 2015, ChallengeMe a développé un outil d’évaluation par les pairs qui a séduit une centaine d’établissements supérieurs dans le monde francophone. Rencontre avec Ludovic Charbonnel, le cofondateur.
Ludovic Charbonnel, cofondateur de ChallengeMe, explique les bénéfices de l’évaluation par les pairs et les apprentissages nés de la collaboration entre cette edtech et des établissements d’enseignements supérieurs.
L’évaluation des apprenants est un thème fondamental dans le monde de l’éducation. Comment envisagez-vous ce sujet chez ChallengeMe ?
Cette méthode développe l’esprit critique et la capacité d’analyse.
Ludovic Charbonnel : Selon nous, l’évaluation est avant tout un levier d’apprentissage et va bien au-delà de la simple notation. L’évaluation par les pairs — et donc les camarades de classe — est en réalité un véritable processus pédagogique. Nous avons observé que cette méthode développe l’esprit critique et la capacité d’analyse chez les évaluateurs comme chez ceux qui sont évalués. Nous ne nous substituons pas aux responsables académiques, puisqu’ils sont toujours à l’origine de la décision.
Par ailleurs, le planning des enseignants étant contraint, cette méthode favorise un gain de temps important. Autre atout de nos outils : renforcer l’engagement des élèves et améliorer l’expérience étudiante.
Finalement, les bénéfices sont multiples, sachant que le feedback pour les apprenants est extrêmement varié et non limité au commentaire de l’enseignant. Cette culture du feedback est essentielle puisqu’elle est quotidienne dans le monde du travail.
Vous travaillez avec une centaine d’institutions dans le monde. L’exemple de votre collaboration avec l’Université de Montpellier illustre bien les possibilités des nouveaux usages…
Nous travaillons effectivement avec une centaine d’établissements dans le monde francophone, qui utilisent régulièrement notre plateforme. À Montpellier, le projet est plus vaste, car nous sommes associés à toutes les facultés. Les usages sont donc variés et peuvent être différenciés.
En sciences, ce sont les TP qui sont évalués tandis qu’à l’IAE ce seront les pitchs relatifs aux projets d’entrepreneuriat ou encore chez les ingénieurs, sont concernés les idées de conception ou les rapports scientifiques. Nous pouvons adresser une très grande variété d’évaluation.
Mais notre outil va au-delà de la partie normative qu’est la notation. La note est le résultat, mais il est possible de s’en passer pour se concentrer sur les retours. À Montpellier, nous avons coconstruit un outil flexible qui propose en fait de nouvelles pratiques autour d’une pédagogie active.
Vous collaborez en parallèle avec l’Observatoire de la transformation pédagogique de Montpellier. Qu’en attendez-vous ?
Nous voulons avoir la capacité de mesurer l’impact de l’évaluation par les pairs, et donc son efficacité auprès des étudiants ou sa pertinence pour les enseignants. Aujourd’hui, notre collaboration nous permet d’améliorer en continu nos méthodes et les outils que nous proposons.
Quels sont les apports pour les enseignants et personnels des établissements dans lesquels vous intervenez ?
Se concentrer sur les éventuelles difficultés des apprenants.
Le point important, c’est que jamais nos outils ne sont imposés mais simplement proposés. Notre équipe pédagogique doit d’abord démontrer les bénéfices et, une fois identifiés, les nouveaux usages peuvent être déroulés dans la salle de classe.
Pour les enseignants, l’engagement des étudiants est un élément central et la supervision de l’évaluation par les pairs lui dégage du temps pour se concentrer sur les éventuelles difficultés des apprenants. Son temps est donc bonifié pour devenir un coach, dans le cadre d’un véritable échange avec sa classe, ce qui crée une dynamique radicalement différente.
Jusqu’à présent, les outils d’évaluation par les pairs étaient trop complexes ; or, aujourd’hui, la technologie a évolué. À Montpellier, les usages ont été multipliés par 15 en un an ! Les outils sont désormais transposables et plus limités à une matière ou une discipline. Quoi qu’il en soit, l’enseignant est toujours au cœur du dispositif ; il valide les notes finales et peut modérer voire intervenir à tout moment.
Et les avantages pour les candidats dans les institutions où vous intervenez ?
On pourrait penser qu’il y a de la « surnotation », mais en réalité ce n’est pas le cas. Les élèves ont beaucoup plus de retours et de commentaires, de manière plus régulière. La posture d’évaluateur par le jeune favorise son apprentissage puisqu’il comprend beaucoup mieux les attendus des tests ou des examens.
Quelles sont les innovations associées à l’IA qui s’imposent désormais à tous les niveaux de l’enseignement supérieur ?
Il n’y a pas de solution magique et nous avons une approche très pragmatique de l’IA, à qui nous délimitons une mission bien précise.
Par exemple, un étudiant qui effectue un feedback disposera d’un outil IA pour l’aider à structurer son retour.
Une IA peut également synthétiser tous les feedbacks qu’un élève reçoit. L’idée est de construire des agents qui aident avant tout les usagers.
En attribuant des missions précises à nos agents, nous évitons les fameuses hallucinations qui sont le corollaire des IA générale.
Vous êtes un acteur de la filière edtech qui se développe en France. Comment s’effectue la collaboration avec le monde de l’éducation ?
Les institutions doivent sans doute s’ouvrir un peu plus aux edtechs, sachant que la France bénéficie d’une filière éducative dynamique et très compétitive. Côté edtechs, il faudrait peut-être parfois adapter notre discours aux usages et aux bénéfices pour les étudiants.
D’une manière générale, le monde de l’éducation gagnerait à renforcer une vraie collaboration. Sachant qu’aujourd’hui, les investissements dans les nouvelles technologies sont beaucoup moins chers et s’appuient sur des abonnements nettement moins engageants.
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