Déconfinement : comment universités et écoles s’organisent-elles ?
Par Marine Dessaux | Le | Stratégies
Si le déconfinement ne signifie pas le retour des étudiants sur les campus, universités et écoles organisent cependant le retour progressif de leurs personnels.
Comment s’y prennent-elles : trois exemples avec l’Université d’Angers, Mines Nancy et Paris School of Business.
Comment s’organise le déconfinement ?
« Cette semaine, la cellule de crise, le directeur général des services, les équipes administratives concernées, les agents de prévention et moi-même préparons le retour d’une partie des personnels. Il s’agit maintenant de finaliser le plan de retour en activité progressif, de déménager les bureaux pour assurer la distanciation nécessaire, de placer des distributeurs de gels hydroalcoolique à plusieurs points stratégiques, d’ajouter des affiches de prévention dans les toilettes... » explique Isabelle Richard, première vice-présidente de l’Université d’Angers, en charge du déconfinement.
Assurer la sécurité de tous via un retour progressif
Pour Yves Meshaka, directeur de la formation Ingénieur Civil des Mines de Nancy, « à présent que nous savons que nos élèves ne reviendront pas avant septembre, le déconfinement concerne principalement les équipes enseignante et administrative. Notre priorité est d’assurer la sécurité de tous via un retour progressif et la mise en place d’un protocole de sécurité dont voici certaines mesures : port du masque, reconfiguration de certains bureaux partagés pour respecter les mesures de distanciation sociale, adaptation des horaires de travail pour maîtriser le nombre de personnes présentes en même temps à l’école… Le dispositif se veut agile et sera suivi par la cellule de crise mise en place depuis mars pour s’adapter rapidement à l’évolution de la situation. »
A Paris, le campus de PSB (Paris School of Business) est ouvert aux collaborateurs depuis le 11 mai mais n’accueillera pas d’étudiants avant l’été conformément aux directives présidentielle et ministérielle. « L’accueil des collaborateurs se fait dans le respect des conditions sanitaires requises, à savoir mise à disposition pour chaque collaborateur de masques, gants, et de solution hydroalcoolique. Un aménagement des bureaux permet le respect de la distanciation physique » déclare Héger Gabteni, directrice académique de PSB Paris.
Qui revient, qui reste en télétravail ?
A l’Université d’Angers, « le 18 mai reviendront : les responsables d’unité, une partie du personnel administratif, les personnels du service de santé au travail mais aussi, de façon progressive, les membres des unités de recherche qui ne peuvent que travailler sur place (ce qui concerne plus particulièrement les sciences expérimentales) et, de façon ponctuelle, les membres de jury qui souhaiteraient se réunirent physiquement. Ils s’ajouteront aux 250 personnes, soit environ 10 % de nos effectifs, qui étaient déjà présents car indispensables à la continuité pédagogique et de la recherche ».
A Angers comme partout, selon les directives de l’État, le télétravail reste privilégié. Pour permettre aux équipes d’avoir accès aux scanners et autres matériels qui se trouvent sur place, la possibilité de de travailler en présentiel une ou deux demi-journées est envisagée. « Bien sûr, le télétravail intégral reste possible pour les personnes qui se jugent à risque ou qui ont des enfants ».
A Mines Nancy, Yves Meshaka note d’abord que le télétravail pour les équipes s’est très bien passé. « Nous travaillons sur plusieurs scenarii possibles avec un retour progressif des personnels au bureau et sans doute des rotations entre travail présentiel et maintien du télétravail notamment pour minimiser les risques et tenir compte des situations individuelles de nos collaborateurs. Cela dépendra bien sûr de l’évolution de la situation sanitaire et d’un certain nombre de missions prioritaires à assurer pour le recrutement de nos élèves, et la préparation des rentrées… »
Sur la base du volontariat
Le retour sur le campus de PSB, lui, se fait dans un premier temps sur la base du volontariat. « Notre campus étant situé en Ile-de-France, classée en zone rouge, le télétravail reste la voie privilégiée et nous adapterons le déconfinement à l’évolution de la crise sanitaire. Sont concernés tous les personnels qui sont en lien avec les publics qui auraient besoin de venir sur le campus : les attachés de promotion et le service des admissions, ainsi que nos futurs étudiants et certains de nos étudiants actuels pour des questions administratives. Les autres continuent à travailler à distance comme actuellement. »
Quid des étudiants ?
« Le retour des étudiants, cet été, qui doivent passer des examen sera aussi limité que possible et concernera a minima les étudiants en pluripass (Paces) pour les épreuves classantes » indique Isabelle Richard, de l’Université d’Angers.
« Concernant les cours magistraux à distance annoncés pour la rentrée par Frédérique Vidal, les détails n’ont pas encore été définis. C’est une réflexion qu’on débute mais nous sommes confiants : si on a été capable de le faire en quelques jours, on doit être capable de le faire en 4 mois. Le challenge sera de monter en gamme, de proposer des maquettes scénarisées, d’avoir une organisation impeccable. Je n’ai pas encore de précisions à ce sujet mais c’est une réflexion que l’on entame. Il faut d’abord que nos équipes pédagogiques en ait fini avec les examens à distance ! » ajoute-t-elle.
Les conditions de travail des doctorants
Par ailleurs, un accès en drive à la BU, qui devrait ouvrir la semaine du 18 mai, permettra aux étudiants de récupérer leurs documents après les avoir réservés en ligne. « Une attention particulière est portée aux conditions de travail des doctorants, nous souhaitons qu’ils puissent bénéficier d’un espace de travail serein. Ainsi ils pourront réserver un créneau sur un planning pour revenir travailler et consulter des documents à la BU. »
Aux Mines Nancy, « comme chaque année, nous accueillons, mais cette fois début juillet les écrits du concours commun Mines-Ponts qui marquera la “réouverture” du campus pour quelques 300 candidats. Une série de mesures de protection sera mise en place, testée en amont, pour assurer la sécurité des candidats et des personnel pendant ces 3 jours d’épreuve : ajustement des emplois du temps, reconfiguration de certaines salles, dédoublement des groupes… » conclut Yves Meshaka.