Covid-19 : comment s’organise le CNRS ?
Par Marc Guiraud | Le | Stratégies
« Les premières suspicions de cas concernant des chercheurs du CNRS ont été détectées début mars » et l’organisme déploie une série de mesures pour lutter contre l’épidémie de coronavirus.
Le plan de continuité d’activité du CNRS permet que chacun puisse avoir un cahier de continuité d’activité qu’il met à jour régulièrement, au travers de quatre domaines génériques :
- non-accessibilité des personnels ;
- indisponibilité des bâtiments ;
- indisponibilité des systèmes d’information ;
- indisponibilité d’un prestataire.
Ce plan est basé sur des questions auxquelles chaque strate de l’organisme doit s’efforcer de répondre, en précisant par exemple quelle est l’alternative en cas d’absence d’une personne.
« L’objectif est que les activités essentielles puissent continuer optiquement, c’est-à-dire que l’activité continue à être assurée, d’une manière ou d’une autre, même avec des moyens qui ne soient pas optimaux » déclare Philippe Gasnot, directeur de la sûreté et fonctionnaire sécurité défense du CNRS
« Prendre en compte les consignes les plus restrictives »
Il a été demandé aux délégués régionaux et directeurs de laboratoire de décliner ce plan de continuité d’activité : « le principe est de limiter au maximum la présence des personnels, tout en continuant au maximum l’activité des laboratoires. Nous avons essayé de prendre en compte dans notre réflexion les consignes les plus restrictives. »
Le CNRS a notamment créé une adresse mail dédiée pour répondre aux questions des personnels, qui reçoit des questions notamment de la part :
- de personnes en poste dans un pays à l’étranger qui doivent venir en France : ils se demandent s’ils seront mis en quatorzaine et s’ils pourront revenir dans leur pays après.
- de chercheurs qui souhaitent aller en Italie ou dans d’autres pays concernés par l’épidémie et se demandent s’ils peuvent s’y rendre.
L’organisme de recherche, qui développe le télétravail, va organiser cinq concours en visioconférence : « cela nécessite de s’assurer que le CNRS peut garantir l’équité entre les candidats, qu’il peut vérifier leur identité, et que le contexte dans lequel ils passent leur concours est conforme à la confidentialité. »
Le CNRS reporte les voyages dans certains pays (Chine, Corée du Sud, Iran et Italie…). Il met à jour les informations concernant l’épidémie de Covid-19 et les consignes ministérielles sur l’intranet et réunit quotidiennement la cellule de crise.
« Le principe est que les problèmes qui peuvent relever d’une gestion de crise soient traités au niveau régional, et que la cellule en centrale traite des enjeux transverses et met en œuvre les directives de l’État » ajoute Philippe Gasnot. « Notre but est d’être aussi réactifs que possible par rapport aux consignes de l’État mais nous faisons attention à ne pas ajouter des contraintes supplémentaires à travers nos consignes, à nous limiter à ce qui est demandé par l’État ».
La cellule de crise
Elle se réunit tous les jours, et elle est composée de :
- Marie-Hélène Beauvais, directrice de cabinet du P-DG ;
- Philippe Gasnot, directeur de la sûreté et fonctionnaire sécurité défense ;
- la direction des affaires juridiques ;
- la direction de la communication ;
- la direction des ressources humaines ;
- Arnauld Vasseur, le médecin coordinateur national du CNRS.