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Comment se porte l’emploi scientifique ?

Par Isabelle Cormaty | Le | Concours/recrutement

Les effectifs de chercheurs, les doctorants et les personnels de soutien dans les organismes nationaux de recherche ont augmenté de 1,7 % en 2021 par rapport à 2020. Une hausse qui masque des disparités entre les fonctions, les disciplines et les différents types d’organismes de recherche. Analyse.

L’emploi de R&D dans les organismes de recherche progresse de 1,7 % sur un an en 2021. - © France Universités - Université de Haute-Alsace
L’emploi de R&D dans les organismes de recherche progresse de 1,7 % sur un an en 2021. - © France Universités - Université de Haute-Alsace

Hausse de l’emploi de R&D de 1,7 % en 2021

Dans les 14 principaux organismes de recherche français, l’emploi consacré à la recherche et au développement (R&D) progresse de 1,7 % en 2021 par rapport à 2020. Cela représente en tout 85 000 agents et comprend à la fois les chercheurs, les doctorants et les personnels de soutien.

La source : qui a produit ces statistiques ?

Ces données proviennent du Sies, le service des études statistiques du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. Cette note Flash, publiée le 10 octobre dernier, se consacre à l’emploi scientifique dans les organismes de recherche en 2021.

Les données évoquées dans cette note proviennent de l’enquête annuelle sur la R&D et du tableau de bord de l’emploi scientifique. Cette enquête annuelle, mise en place en 2014 par le ministère, regroupe 89 % des personnels des organismes de recherche de l’État.

Qui bénéficie de cette hausse des effectifs de recherche ?

Cette augmentation des effectifs de R&D « est notable pour les établissements publics à caractère scientifique et technologique sous tutelle de l’Etat (EPST, +1,9 % en 2021, après +1,2 % en 2020) et pour les instituts Pasteur-Paris et Curie (Institutions sans but lucratif) pour lesquels l’emploi de R&D renoue avec une forte croissance (+3,9 % en 2021) après un léger ralentissement en 2020 et en 2019 », souligne le Sies.

Font partie des EPST, six organismes que sont le CNRS, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), l’Institut de recherche pour le développement (IRD), l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), l’Institut national d’études démographiques (Ined) et l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria).

Un bond des effectifs de doctorants rémunérés

La hausse des effectifs de R&D dans les organismes de recherche bénéficie aussi aux jeunes chercheurs. 

« Depuis la rentrée 2019, les effectifs de doctorants financés augmentent vivement dans l’ensemble des organismes de recherche : +12 % en 2019, +10 % en 2020 et +10,7 % en 2021 », précise le Sies, soit une croissance de 10,6 % en moyenne sur ces trois années. 

Quels sont les domaines qui recrutent le plus ?

En tout, 980 chercheurs permanents supplémentaires ont été recrutés entre 2014 et 2021 dans les organismes nationaux de recherche. Quelques disciplines tirent leur épingle du lot et connaissent une forte croissance. C’est le cas notamment :

  • des mathématiques et logiciels avec 482 chercheurs de plus en huit ans, soit une augmentation de 10 % de ses effectifs ;
  • des sciences de l’ingénieur : 389 chercheurs supplémentaires soit une hausse de 7,3 % depuis 2014.

À l’inverse, certaines disciplines perdent des chercheurs sur la même période. Les sciences médicales enregistrent une baisse de 2 % de leurs effectifs (-10 chercheurs) et les sciences humaines une légère décrue de - 0,2 %. 

La part de chercheuses dans la recherche stable

Comme en 2020, les femmes représentent 37 % des chercheurs hors doctorants dans les 14 principaux organismes de recherche français en 2021. À titre de comparaison, elles étaient 35 % en 2014.

Le pourcentage de femmes varie en fonction des catégories d’établissements, des disciplines de recherche et des professions. 57 % des personnels de soutien et 41 % des doctorants sont des femmes dans les organismes. Toutes professions confondues, elles constituent 45 % des effectifs dans les centres de recherche, soit 0,5 point de plus par rapport à 2014.