Le carnet de Campus Matin : le nouveau cabinet du ministre et les prises de postes d’octobre 2024

Sylvie Pommier, Jean-Marc Ogier, Frédéric Drue, Jean-Luc Moullet, Thibaut Duchêne… Ces personnalités ont été nommées à de nouvelles fonctions dans l’écosystème de l’enseignement supérieur et de la recherche. Découvrez leur parcours et leurs nouvelles missions !

1. Sylvie Pommier, coordinatrice du doctorat à la Dgesip et la DGRI

Sylvie Pommier est coordinatrice doctorat aux directions générales de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle (Dgesip) ainsi que de la recherche et de l’innovation (DGRI) du ministère, a appris News Tank Éducation & Recherche le 8 octobre.

La veille, le Réseau national des collèges doctoraux, association dont elle était la présidente, a annoncé son successeur : Raphaël Porcher, professeur des universités-praticien hospitalier et directeur du collège doctoral de l’Université Paris-Cité.

Une professeure des universités engagée pour le doctorat

Docteure en mécanique, Sylvie Pommier débute sa carrière comme professeure assistante à CentraleSupélec en 1995. Depuis 2003, elle est professeure des universités à l’École normale supérieure Paris-Saclay, où elle a occupé plusieurs responsabilités, notamment comme directrice de l’école doctorale de 2009 à 2012 puis vice-présidente recherche et études doctorales jusqu’en 2014.

À l’Université Paris-Saclay, elle dirige ensuite le collège doctoral jusqu’en 2020, puis est vice-présidente adjointe chargée du doctorat avant de devenir vice-présidente déléguée au doctorat en 2024. Engagée dans diverses instances, elle a présidé le comité de suivi licence-master-doctorat du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche (2017-2020), le Réseau national des collèges doctoraux (2021-2024) et siège au Haut conseil scientifique de l’Office national d’études et de recherches aérospatiales (Onera) depuis 2021.

Le rapport Pommier-Lazarus dresse la feuille de route pour la valorisation du doctorat en entreprise

Sylvie Pommier et Xavier Lazarus, associé gérant de la société de capital-risque Elaia, ont remis au ministre de l’ESR, Patrick Hetzel, un rapport sur la valorisation du doctorat en entreprise le 5 novembre 2024, en amont de la journée nationale du doctorat, le 6. Ce document avait été commandé un an auparavant par Sylvie Retailleau, alors ministre de l’ESR, et Roland Lescure, alors ministre de l’industrie.

Trois priorités se dégagent de ce rapport :

• Valoriser le doctorat en proposant une journée européenne du doctorat,
• créer une plateforme nationale dédiée au doctorat et à l’emploi des docteurs,
• et renforcer les liens entre les formations d’ingénieurs et la recherche.

De son côté, le RNCD liste ses chantiers prioritaires : l’attractivité du doctorat, l’amélioration de la formation doctorale et une meilleure définition des compétences des doctorants dans la fiche du répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).

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2. Jean-Marc Ogier, bientôt directeur général du Cesi

Jean-Marc Ogier, actuel président de La Rochelle Université, est nommé directeur général de l’école d’ingénieurs Cesi à compter de fin janvier 2025, indique l’école le 3 octobre 2024. Retenu pour prendre la tête de Télécom Paris (IP Paris), il a finalement renoncé à ce projet.

Il succède ainsi à Vincent Cohas, qui a mené la transformation de Cesi, avec notamment un chiffre d’affaires multiplié par 2,3 ces dix dernières années.

Un ancien président d’université

Titulaire d’un doctorat en informatique obtenu à l’Université de Rouen Normandie, spécialiste d’analyse de documents et de dématérialisation, Jean-Marc Ogier est d’abord maître de conférences à l’Université de Rennes 1, puis à l’Université de Rouen.

Après l’obtention de son habilitation à diriger des recherches en 2000, il est nommé professeur titulaire à l’Université de La Rochelle. Il a été vice-président numérique de l’établissement de 2005 à 2015, et directeur du laboratoire informatique, image et interaction (L3i) jusqu’en 2016. Il est alors élu président de l’université, puis réélu en 2020 pour un second mandat.

Intensifier le développement et rayonnement de l’école

Organisé sous forme associative, le Cesi est une école de l’enseignement supérieur technique privé qui compte 25 campus. Son objectif est de continuer à se développer dans le champ de l’enseignement supérieur et de la recherche.

En septembre 2022, le directeur général, Vincent Cohas, avait annoncé l’unification des marques de l’école sous le nom « Cesi », regroupant « Cesi école d’ingénieurs », « Cesi école supérieure de l’alternance » et « Cesi école de formation des managers ».

Jean-Marc Ogier est désormais chargé de poursuivre et intensifier le développement du public étudiant, y compris les étudiants internationaux, ainsi que le rayonnement de son laboratoire de recherche. Mais aussi de renforcer l’offre executive et des relations avec les entreprises. Et enfin de consolider la position de leader de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur.

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3. Frédéric Drue, président de l’association des agents comptables d’universités et d’établissements

Frédéric Drue, agent comptable de l’Université de Lorraine qui s’apprête à rejoindre l’Université de Strasbourg en janvier 2025, est élu président de l’association des agents comptables d’universités et d’établissements (AACUE), le 15 octobre.

Il succède à José Morales (Université Paris Cité), qui exerçait ces fonctions depuis 2018.

Un ancien inspecteur divisionnaire

Inspecteur divisionnaire hors classe des Finances publiques, Frédéric Drue exerce une bonne partie de sa carrière en Direction régionale des finances publiques, d’abord en région Centre puis en Alsace, avant de rejoindre le centre des finances publiques d’Elven (Morbihan). En juillet 2013, il devient agent comptable de l’Université de Nantes, puis de l’Université de Lorraine en janvier 2018.

Il était précédemment vice-président de l’AACUE au côté de Magaly Magaud (École Polytechnique) qui conserve sa fonction.

Faire face à une situation budgétaire de plus en plus difficile dans les universités

Pour les agents comptables, les sujets pressants pour l’année universitaire 2024-2025 sont :

• la baisse globale des fonds de roulement des universités qui se poursuit avec de plus en plus d’universités qui annoncent des budgets en déficit;
• obtenir des allégements et simplifications administratives dans le cadre de l’acte 2 de l’autonomie des universités ;
• une communauté qui continue à subir un fort taux de renouvellement, qui se traduit par un besoin important de formation et d’accompagnement.

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Les nouvelles arrivées au ministère de l’ESR

Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche depuis le 21 septembre 2024, Patrick Hetzel constitue son cabinet.

C’est Jean-Luc Moullet, jusqu’alors directeur général délégué à l’innovation du CNRS, qui en a pris la tête. Cet ingénieur de formation a notamment été analyste et dirigeant d’une PME en informatique de santé, avant de devenir conseiller affaires industrielles pour le ministère de la défense en 2010, puis directeur du programme industrie du programme d’investissements d’avenir (PIA) au Secrétariat général pour l’investissement (SGPI) en 2012. Il s’est par ailleurs récemment porté candidat à la présidence de l’Agence nationale de recherche face à Claire Giry et avait, en 2022, présenté au Sénat avec Antoine Petit, ancien P-DG du CNRS, des propositions pour améliorer la recherche et l’innovation françaises.

Jean-Luc Moullet est accompagné de deux directeurs de cabinet adjoints :

Sandrine Javelaud, auparavant directrice de la communication de la ville de Limoges, qui a travaillé à plusieurs reprises aux côtés de Patrick Hetzel depuis 2005 : lorsqu’il était recteur, conseiller à l’éducation nationale, puis directeur général de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle (Dgesip).

Et l’énarque Pierre Bouillon, qui est également directeur de cabinet de Clara Chappaz, secrétaire d’État à l’IA et au numérique rattachée au MESR. Il a occupé différentes fonctions de direction, aussi bien dans le public que le privé. Côté politique, il intègre le parti En marche où il devient chef du pôle Idées en 2021 avant d’être nommé directeur adjoint du cabinet de Stanislas Guerini, alors ministre de la transformation et de la fonction publique, en 2022.

Fabrice Larché, ancien secrétaire général du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (Cneser), est chef de cabinet.

Il avait déjà occupé cette fonction auprès de Valérie Pécresse (2007-2010) lorsqu’elle était ministre de l’ESR et de Patrick Hetzel lorsqu’il était Dgesip.

Fabrice Larché est épaulé par une cheffe adjointe de cabinet et discours : Garance Abdat, auparavant conseillère au tribunal administratif de Paris.

Dix conseillers désignés

Une kyrielle de conseillers ont été retenus. Parmi eux :

Thibaut Duchêne, ancien directeur des relations institutionnelles et du développement d’IP Paris aux côtés de Thierry Coulhon, apportera son expertise sur les thématiques de formation. Un thème auquel il a consacré un ouvrage, Former, co-signé avec Olivier Faron, lorsque tous deux pilotaient le Cnam. Un sujet au cœur des priorités du ministre de l’ESR, qui souhaite adapter l’offre de formation supérieure aux besoins socio-économiques.

Franck Jarno, jusqu’alors conseiller mission logement auprès de la Délégation interministérielle aux JOP 2024 et aux grands événements sportifs internationaux, se penchera sur les relations sociales et la vie étudiante. Selon les informations de News Tank Éducation & Recherche (abonnés), celui qui fut inspecteur d’académie et directeur académique des services de l’éducation nationale a aussi dans son périmètre la formation des enseignants.

Mais aussi :

• Jean-Luc Dumas sur les thématiques de santé ;
• Thomail Deloeil concernant le budget;
• Jules Lobry-Deblyck pour la diplomatie ;
• Virginie Bonnaillie-Noël sur la recherche ;
• Colette Génin sur la communication et les relations presse ;
• Marc Revol sur l’innovation ;
• Véronique Dominguez-Guillaume sur les sujets de sciences et société, sciences humaines et sociales ;
• Enfin, Justine Rousse est conseillère parlementaire.