Nouvelles perspectives pour l’ESR : les doctorants témoignent
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La première journée « Nouvelles perspectives pour l’enseignement supérieur et la recherche », organisée par l’Université Paris-Saclay le 19 octobre, a été un succès. Plusieurs centaines d’enseignants-chercheurs, de cadres de l’ESR et de doctorants ont répondu présents
. Trois doctorants reviennent sur les points forts et pistes d’amélioration de cet événement dont la date de la prochaine édition est déjà fixée.
Pour sa première édition, la journée « Nouvelles perspectives pour l’enseignement supérieur et la recherche », organisée par l’Université Paris-Saclay, le 19 octobre 2023, sur le thème « Regards croisés sur les carrières académiques dans un monde en transition », a fait le plein.
« L’événement, hébergé par l’ENS Paris-Saclay, a rassemblé 400 participants, dont près de 200 doctorants : preuve qu’il y avait une vraie demande pour un évènement de ce type », commente David Néron, directeur de la graduate school « Métiers de la recherche et de l’enseignement supérieur » de l’établissement, co-pilote de la journée avec la Maison du doctorat et l’ENS Paris-Saclay.
Celle-ci la propose aux doctorants se destinant à une carrière d’enseignants-chercheurs dans le cadre d’un parcours transverse à suivre pour obtenir le label « Enseigner dans le supérieur » de l’Université Paris-Saclay.
« La journée avait pour ambition de leur présenter l’environnement dans lequel ils vont être amenés à évoluer, mais, en la construisant, nous avons vite pensé qu’elle intéresserait également les collègues déjà en fonction, car le panel des invités était unique ! », précise David Néron.
Les débats étaient en effet portés par des cadres de premier plan du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, comme Sébastien Chevalier, chef de la coordination des stratégies de l’ESR, ou Nady El Hoyek, conseiller scientifique et pédagogique. Mais aussi des cadres dirigeants d’établissement, à l’instar de Souhil Megherbi, vice-président ressources humaines de l’Université Paris-Saclay.
Une deuxième édition est d’ores et déjà programmée le 17 octobre 2024. En attendant, voici les retours d’expérience de trois doctorants participants.
« J’ai mieux compris les attentes de l’institution concernant les parcours et les recrutements »
Laura Obry, 25 ans, docteure en pharmacie et en première année de thèse de microbiologie à l’école doctorale « Innovation thérapeutique du fondamental à l’appliqué » de l’Université Paris-Saclay, explique :
« J’hésite encore entre une carrière d’enseignants-chercheurs et de cadre en R&D dans l’industrie pharmaceutique. J’ai suivi avec intérêt les interventions, très complémentaires entre elles, des représentants du ministère et du vice-président RH de l’université. »
Elle ajoute : « La confrontation de ces différents points de vue a affûté mon appréhension des attentes du système envers les jeunes enseignants-chercheurs. Notamment l’intervention de Sébastien Chevalier, qui a mis en lumière l’importance, pour être parfaitement armé pour le concours de maître de conférences, de réaliser un post-doctorat nous permettant de confronter nos travaux à d’autres pratiques, d’autres langues, d’autres cultures. Et qui nous a rassurés sur les débouchés, en insistant sur le fait que l’obtention d’une thèse ouvrait toutes les portes. »
Quelle piste d’amélioration ? « J’aurais apprécié plus d’éléments sur la place des intervenants du secteur industriel privé au sein des équipes pédagogiques. »
« Des échanges ouverts et sans tabou, porteurs d’une vision globale »
Alexandre Daby-Seesaram, 27 ans, ancien élève de l’ENS Paris-Saclay, agrégé de mécanique et docteur en mécanique numérique à l’Université Paris-Saclay, témoigne.
« Je suis en pleine préparation de mon dossier de qualification pour 2024. Mon objectif ? Devenir maître de conférences ou m’orienter vers la recherche au CNRS. Je me suis inscrit, car pendant les trois années de thèse, on est immergés dans les travaux du laboratoire et je manquais d’informations sur les enjeux de carrière et de recrutement dans le secteur académique. »
Qu’a-t-il pensé de cette journée ? « J’ai apprécié les échanges ouverts et sans tabou, porteurs d’une vision globale, qui ont apaisé mes inquiétudes à moyen terme : sur le nombre restreint de postes ouverts, avec l’annonce de la vague de recrutements à venir, mais aussi sur le processus d’intégration des établissements. Tout spécialement via la discussion passionnante portée par Souhil Megherbi sur ce que signifie un échec à un concours et la possibilité d’un accompagnement. »
« J’ai été également ravi de voir que les enjeux environnementaux étaient au cœur des préoccupations de l’institution, au point d’en faire une table ronde. Pour parfaire encore l’information, il pourrait être bienvenu de compléter cette journée par des rencontres plus thématiques et locales », conclut-il.
« Un panorama du secteur académique qui a éclairé mes zones d’ombre sur l’avenir »
Camille Dubuc, 26 ans, agrégée de physique-chimie, doctorante en physique médicale depuis octobre 2021 à l’Université Paris-Saclay partage ses craintes face à son avenir :
« À moins d’un an de la fin de ma thèse, j’avais de nombreux questionnements sur la suite. À l’inquiétude concernant le nombre de postes ouverts et aux inconnues sur l’étape de la qualification, s’ajoute la difficulté de choisir un métier parmi une offre assez pléthorique une fois décroché le titre de docteur : post-doc, recrutements en attaché de recherche temporaire, en professeurs agrégés, en maître de conférences, en recherche… Il faut établir sa stratégie, sous peine de risquer d’enchaîner les contrats précaires. »
Autant de zones de flou éclairées par les interventions suivies. « Je retiens particulièrement le premier débat, fort de retours de terrain et de conseils passionnants d’enseignants-chercheurs expérimentés, détenteurs d’une vision à 360 degrés du secteur académique et de ses enjeux. Ainsi que le dernier, orienté sur le public étudiant, avec une intervenante spécialisée en statistiques qui a délivré de nombreux chiffres et éléments de contexte sur ces thématiques. »
Elle n’a qu’un regret : « La place limitée accordée à la parité dans les recrutements. Une thématique particulièrement prégnante dans les sciences dures. »