Une journée avec… Myrina et Diana, au cœur de la transformation de l’Université Côte d’Azur
Par Jean-Philippe Braly | Le | Personnels et statuts
L’un de nos journalistes s’est immergé dans le quotidien de deux personnels de l’Université Côte d’Azur. À Nice, il a rencontré Myrina Meunier et Diana Sebbar. L’une est cheffe de projet d’une nouvelle « école universitaire et de recherche » de l’établissement, l’autre est directrice opérationnelle des programmes recherche de l’initiative d’excellence dont l’université est lauréate et participe au pilotage de son institut dédié à l’IA. Récit.
Un journaliste qui suit, le temps d’une journée, un personnel de l’enseignement supérieur et de la recherche : tel est le concept d’une nouvelle série d’articles réalisée conjointement par les rédactions de News Tank Education et de Campus Matin, son site ouvert.
Ce début octobre, Jean-Philippe Braly, directeur adjoint de la rédaction de News Tank Éducation et Recherche, a fait une double expérience sur le campus de l’Université Côte d’Azur. Il s’est immergé dans le quotidien de Myrina Meunier, cheffe de projet de l’École universitaire de recherche (EUR) “Odysée” puis dans celui de Diana Sebbar, directrice opérationnelle des programmes recherche de l’Idex UCAjedi et directrice exécutive 3IA Côte d’Azur. Retour d’expérience.
Cheffe de projet d’une EUR : des missions riches, diverses… et sportives !
Cette matinée du 1er octobre passée aux côtés de Myrina Meunier fut très instructive, enrichissante… et physique ! Grâce à elle, j’ai découvert le quotidien du métier de chef de projet d’école universitaire de recherche (EUR) à l’Université Côte d’Azur (UCA), plus précisément de l’EUR Odyssée, dédiée aux sciences de la société et de l’environnement, UCA étant la seule université à s’être entièrement regroupée en EUR (huit au total).
En effet, les chefs de projets d’EUR sont des personnels administratifs avec un profil hybride, qui gèrent l’articulation formation recherche, en lien avec le directeur de l’école universitaire de recherche et les directeurs administratifs de campus - car ces écoles sont présentes sur plusieurs campus à la fois.
Myrina m’a fait découvrir son bureau et son équipe basés sur le Campus Carlone de l’UCA, au plus près des étudiants et des enseignants-chercheurs d’Odyssée.Cette matinée à ses côtés a été l’occasion aussi pour moi de participer à l’installation d’une exposition en extérieur prévue pour le lancement officiel de l’école universitaire de recherche créée début 2020, mais qui avait été repoussée en raison de la crise sanitaire.
La toile de fond de cette exposition, baptisée « Retour sur Terre » est la mission Apollo 11 grâce à laquelle l’homme a pour la première fois marché sur la Lune. J’ai installé une bâche de six mètres de haut le long d’un mur, j’ai collé au sol des dépêches AFP de l’époque, le tout avec l’équipe logistique mobilisée pour l’occasion.
Un parcours tourné vers la coopération internationale
Titulaire d’un master of science en géoscience, énergies et ressources de l’Université de la Ruhr en Allemagne, Myrina Meunier a d’abord travaillé dans la coopération franco-allemande en tant que chargée de mission sur les questions environnementales à l’Ambassade de France de Berlin. Elle a par la suite été en charge du bureau Allemagne de Moselle développement, l’agence de développement économique du département de la Moselle, toujours à Berlin.
De retour en France, à Nice, en 2017, elle rejoint l’Institut de recherche pour le développement en tant que manager de projet européen, et est en charge jusqu’en janvier 2020 du projet Slafnet, traitant des questions liées aux conséquences de l’esclavage en Europe et en Afrique. Elle rejoint l’EUR Odyssée ensuite en tant que responsable de projet.
« Il se trouve que sur ce poste je peux mettre à profit toutes l’expérience que j’ai pu acquérir sur mes anciennes fonctions : coopération internationale, développement économique, gestion de projet…dans le domaine des sciences de la société et de l’environnement », témoigne Myrina Meunier.
Direction Idex et 3IA : une capacité à « switcher » impressionnante
Le même jour, un déjeuner et une après-midi passés aux côtés de Diana Sebbar ont porté sur la manière dont, en interne, une université se prépare :
- à répondre à un appel à projets du 4e Programme d’investissement d’avenir (l’appel Excellences) ;
- à valoriser les résultats d’un 3IA (institut interdisciplinaire d’intelligence artificielle) ;
- ou bien encore à montrer concrètement des résultats majeurs et des success stories issus de projets de recherche financés par les fonds Initiative d’excellence (Idex).
Diana m’a convié à trois réunions en visioconférence qu’elle a enchainées dans la salle de réunion, à deux pas de son bureau basé sur la campus Valrose de l’UCA.
La première 100 % en visioconférence à l’heure du déjeuner autour d’un plateau de sushis sur l’appel Excellences. La seconde sur l’Idex, a eu lieu en « hybride », avec des membres de son équipe en présentiel et sa cheffe de projet Idex en télétravail. Et la dernière, sur le 3IA Côte d’Azur, avec deux membres de son équipe en visioconférence depuis chez elles.
Ce qui m’a marqué, c’est sa capacité à “switcher” d’un dossier à l’autre en un clin d’œil, mais aussi à impulser une forte dynamique avec ses interlocuteurs… le tout avec diplomatie sur des projets à forts enjeux financiers tel que l’appel à projets Excellences qui nécessite de faire des choix.
Le droit comme fil conducteur du secteur privé à la recherche publique
Originaire de la région parisienne, Diana Sebbar a fait ses études de droit à Tours. A l’issue de ses études, elle débute sa carrière en région parisienne où elle acquiert différentes expériences au sein de sièges sociaux de grands groupes (CGG, LFB, BNP Paris Bas).
Elle fait ensuite un détour par le Grand Est, où elle occupe des postes en délégation régionale à EDF et à l’INRS dans la région de Nancy. Pour des raisons familiales, elle s’installe en Paca, où elle intégre la délégation régionale du CNRS à Sophia-Antipolis sur un poste de chargée de valorisation de la recherche.
J’ai été séduite par le champ des possibles
« C’était début 2007, juste avant la promulgation de la LRU qui a marqué un véritable tournant pour les universités françaises en général, et en particulier pour l’université Nice Sophia Antipolis que j’ai intégrée début 2009 après avoir réussi un concours d’ingénieur, témoigne Diana Sebbar.
Ayant rejoint l’université au moment où elle devenait autonome, j’ai été séduite par le champ des possibles qui s’ouvrait alors pour la recherche académique. Il y a eu beaucoup à faire pour accompagner ce changement, mais les universités sont aujourd’hui -et c’est particulièrement vrai pour les universités IdEx- de véritables acteurs de leur écosystème également très tournés vers l’international.
Avec le recul, je dois dire que je n’imaginais pas, après avoir quitté les bancs de l’Université, que j’y retournerais un jour pour y mener une carrière. On dit souvent que le droit mène à tout, et en effet, le droit a été le fil conducteur qui m’a menée du secteur privé à la recherche publique. »