[Tribune] « Face au décrochage de l’école, nos edtechs détiennent une partie des réponses »
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En amont du salon Educatech Expo qui se tiendra du 13 au 15 novembre, la déléguée générale d’EdTech France, Orianne Ledroit appelle à la structuration du marché du numérique éducatif pour mettre « le meilleur de la technologie française » dans les mains des élèves et enseignants, le tout au service de la réussite éducative.
Le rideau du salon Educatech se lève. Les feux de la rampe s’allument et éclairent cette grande scène où se côtoient enseignants, représentants ministériels, académiques et territoriaux, élus, personnels associatifs, entrepreneurs et entrepreneuses de la edtech.
Le décor est posé. L’entrée est aux mains des géants étrangers. Les équipementiers captent les plus grands stands. L’effervescence règne. La vitalité entrepreneuriale française n’a jamais été aussi forte : pas un mois ne passe sans que des jeunes pousses ne se lancent, pariant sur les potentialités de l’IA.
Le public salue les prises de parole, les innovations, les collaborations. Pourtant, c’est une pièce en un acte, unique. Et dans trois jours, tout cela ne comptera plus.
Rien à voir avec la qualité du salon, reconnue de tous. Mais davantage avec le contraste entre ce grand rendez-vous du numérique éducatif et la réalité.
Un système scolaire en difficulté
La réalité d’établissements scolaires encore inégalement et mal équipés. Majoritairement d’ailleurs sous-équipés .
Celle d’enseignants qui se plaignent de leur équipement — vétuste, inadapté —, du manque de connexion et de l’impossibilité de mettre en place des pédagogies innovantes utiles pour assurer le bon accueil de leurs élèves.
Celle de nos edtechs encore fragiles malgré les preuves de leur efficacité.
Celle surtout de notre école qui décroche :
- sur l’acquisition des savoirs. Les rapports Pisa traduisent chaque année une baisse du niveau de nos élèves en mathématiques, en compréhension de l’écrit et en sciences.
- Sur la lutte contre les déterminismes sociaux. Notre école est celle où l’origine sociale pèse le plus lourd dans les résultats scolaires.
- Sur l’accompagnement de tous les élèves. Ils sont près de 10 % à souffrir de troubles des apprentissages, sans compter ceux à besoins éducatifs particuliers. Ils sont nombreux à errer, sans accompagnant des élèves en situation de handicap, au risque d’être déscolarisés.
- Sur l’éveil à la citoyenneté. La médiatrice de l’éducation nationale pointe la dégradation du climat scolaire.
- Sur la reconnaissance et la valorisation de nos enseignants. Il manquait 3 000 enseignants à la rentrée scolaire 2024 et le métier n’attire plus.
Face à ce décrochage, nos edtechs détiennent une partie des réponses — pas toutes évidemment — mais une partie réelle, éprouvée, constatée. Les élèves apprennent mieux quand leurs enseignants mobilisent nos ressources pour personnaliser les exercices qu’ils leur proposent ou éveiller leur curiosité.
Les élèves à besoins particuliers décrochent moins si leurs apprentissages sont soutenus par des logiciels adaptés. Les enseignants voient leurs pratiques renforcées par les outils qui leur libèrent du temps, facilitant ainsi un enseignement plus interactif et plus pertinent.
Toutes ces avancées s’appuient d’ailleurs sur des technologies de pointe et sur les travaux de recherche les plus récents.
Les freins au développement des entreprises edtechs
Mais les edtechs sont empêchées. Elles ont besoin de vraies conditions de marché ; qui permettent enfin de mettre dans les mains de nos enseignants et de nos élèves — en fonction de leurs besoins — le meilleur de la technologie française au service d’une éducation par et au numérique.
Nombre d’initiatives ont été déployées ces dernières années. Des évaluations et études ont été menées, qui convergent toutes sur le fait de démontrer la nécessité :
- d’abord de mettre en œuvre un cadre d’achat clair et sécurisant, imposant les mêmes règles à toutes les solutions — publiques comme privées — et garantissant la liberté pédagogique des enseignants ;
- ensuite de refondre les dispositifs de soutien au numérique éducatif en fonction du niveau de maturité des solutions* et donc de l’ancrage de ces solutions dans les pratiques pédagogiques (des bacs à sable d’expérimentation pour les jeunes pousses, un label de reconnaissance pour celles qui font leurs preuves, une cagnotte d’achat pour que les enseignants accèdent aux solutions dont ils ont besoin au quotidien).
En concrétisant ces deux avancées, nous porterons un numérique éducatif de confiance et d’excellence.
Ces engagements doivent enjamber les aléas politiques et être portés au service de l’école de la République : celle qui offre sa chance à tout élève, quels que soient ses origines familiales et son lieu d’habitation. Celle qui refuse d’en abandonner certains sur le chemin. Celle qui transmet autant les savoirs qu’une façon d’être ensemble, en citoyen et citoyenne. Celle qui outille et soutient au mieux nos « hussards noirs » de la République.
Il y a urgence ! Espérons que cette édition 2024 soit celle qui invite à ce passage à l’action. Un acte deux au service de l’école du 21è siècle.
* À l’image de la méthodologie appliquée par la Nasa ou en sciences humaines et sociales sur les niveaux de maturité technologique.