Mastère spécialisé de la CGE : excellence et agilité au programme !

Marque historique de la Conférence des grandes écoles, le Mastère spécialisé® est l’un des cursus d’excellence les plus prisés des étudiants, des cadres en exercice et des entreprises. Quels sont ses critères d’accréditation, ses modalités de suivi et ses atouts ? Autant de points soulevés lors du webinaire organisé par Campus Matin et la conférence le 15 octobre dernier.

Cycle : Campus Matin

Le Mastère spécialisé® (MS), d’un niveau bac+6, a été créé en 1983 par la Conférence des grandes écoles (CGE) pour répondre à la demande des employeurs de candidats affûtés par rapport à des besoins pointus du marché. Il en existe plus de 360 à ce jour.

Un label porté par un audit de la CGE

Un process d’accréditation exigeant

Stéphanie Lavigne est directrice générale de TBS Education. - © Mantovani Michel
Stéphanie Lavigne est directrice générale de TBS Education. - © Mantovani Michel

Stéphanie Lavigne, vice-présidente de la commission accréditation, conformité et labellisation de la CGE et directrice générale de TBS Education, pilote un pôle de 30 auditeurs chargés d’examiner les demandes d’accréditation des écoles.

« Nous regardons d’abord la qualité des process académiques et la qualification de ceux qui y enseignent, puis la pertinence professionnelle et l’adéquation de la thématique avec les besoins du marché, des besoins employeurs et des élèves », précise Xavier Fischer, animateur du comité accréditation.

Des démarches chronophages

Benoit Lloyd, responsable du mastère spécialisé « maritime telecommunication networks » de l’école d’ingénieurs Isen Méditerranée (Yncréa), conçu en partenariat avec la Marine nationale, confirme que le montage du dossier d’un MS demande de l’énergie et du temps.

« Il nous faut recueillir le besoin du marché, via nos entreprises partenaires. Puis monter la maquette pédagogique, avant de rechercher des intervenants », détaille-t-il

Ronan Doaré est directeur général de l’enseignement et de la recherche de l’Académie militaire de Saint‑Cyr Coëtquidan. - © D.R.
Ronan Doaré est directeur général de l’enseignement et de la recherche de l’Académie militaire de Saint‑Cyr Coëtquidan. - © D.R.

Des délais parfois raccourcis

Mais entre l’idée et son développement, les choses peuvent parfois aller vite, notamment du fait de la réactivité de la CGE. C’est valable pour une création : « Entre le début du travail sur la maquette de notre master cybersécurité et son accréditation, il ne s’est écoulé que six mois », apprécie Benoit Lloyd.

Mais aussi pour une actualisation : « Récemment, le commandement de l’Armée de Terre nous a demandé d’ouvrir notre master cyberdéfense en ligne, ce qui a été fait sans délai par la CGE », ajoute Ronan Doaré, directeur général de l’enseignement et de la recherche de l’Académie militaire de Saint‑Cyr Coëtquidan.

Différentes modalités de parcours

En formation initiale ou continue

Initialement cantonnés à la formation continue, les MS comptent aujourd’hui autant de trajectoires en initial. « On peut les rejoindre après quelques années en entreprise pour redonner un élan à sa carrière, ou poursuivre directement après un master, pour se spécialiser ou acquérir une double compétence », présente Stéphanie Lavigne.

En part time et/ou en alternance

 Xavier Fischer anime le comité accréditation de la CGE. - © D.R.
Xavier Fischer anime le comité accréditation de la CGE. - © D.R.

Les coûts élevés (15 à 17000 euros par an en moyenne) poussent de nombreux candidats à favoriser un parcours en apprentissage. Une modalité toutefois ouverte uniquement aux 25 % de MS enregistrés au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). Le grand nombre de programmes en part time permet un étalement des frais et facilite la présence de cadres en activité.

Offre on line ou présentielle ?

À ce jour, le digital ne doit pas dépasser 40 % des formations. « L’un des points forts du MS est le contact entre les apprenants », explique Stéphanie Lavigne. Entre 20 et 40 % du temps de cours online, la CGE requiert des écoles qu’elles présentent un autre audit, le label 4DIGITAL.

« Un label numérique expert est à venir, pour celles qui souhaiteraient aller au-delà des 40 % en distanciel », précise Xavier Fischer.

Benoit Lloyd est responsable d’un mastère spécialisé à l’Isen Méditerranée. - © D.R.
Benoit Lloyd est responsable d’un mastère spécialisé à l’Isen Méditerranée. - © D.R.

Un portefeuille en évolution constante

« Quand il n’y a plus de besoins sur un marché, le diplôme disparaît et on en crée d’autres quand se font jour de nouveaux besoins », expose Stéphanie Lavigne. Les tendances ? L’IA, le big data, le supply chain ou la sustainability, mais aussi la double compétence manager-ingénieur.

Par ailleurs, les écoles ne sont accréditées que pour quelques années, ce qui les oblige à se renouveler en permanence. « Nous faisons évoquer la maquette très régulièrement via des conseils de perfectionnement annuels », illustre Benoît Lloyd.

Joséphine Catel est diplômée d’un mastère spécialisé de l’Insa Toulouse - © D.R.
Joséphine Catel est diplômée d’un mastère spécialisé de l’Insa Toulouse - © D.R.

Une valeur ajoutée multiforme

Le MS est un accélérateur de trajectoire professionnelle, comme en témoigne Joséphine Catel, business development manager Energy Transition chez Air Product, qui a intégré le MS Ingénierie d’affaires industrielles pour l’international de l’Insa Toulouse après un cursus scientifique à l’université.

« Le MS constitue un réel tremplin, qui m’a apporté à la fois une dimension commerciale complémentaire à mes études techniques, une première proximité avec le monde du travail et un vrai réseau », déclare-t-elle.

À la clé, pour la jeune femme, l’accession directe à un graduate programm au sein d’Air Product. Et la perspective d’une progression en flèche !