Immersion au cœur de l’accueil des admissibles en école de commerce
Par Marine Dessaux | Le | Expérience étudiante
Les oraux d’admission des écoles de commerce ont pu cette année se dérouler en présentiel. Couvre-feu, circulation modifiée, jauge adaptée… cette édition a néanmoins différé de l’habituel rite de passage, dont l’ambiance festive est partie intégrante. Campus Matin s’est rendu à Toulouse Business School et Audencia.
C’est une étape importante dans la vie des candidats au concours des grandes écoles, qui pour certains s’y préparent depuis deux ans : les oraux d’admission sont la dernière étape avant l’accession à une école de commerce (Campus Matin a d’ailleurs expérimenté l’expérience d’être jury).
Une première impression de l’école
Il s’agit d’un moment privilégié pour que l’admissible découvre sa potentielle future école, mais aussi son environnement et son ambiance. Car c’est un atout mis en avant aussi bien à Toulouse Business School (TBS) qu’à Audencia, où Campus Matin s’est déplacé : les écoles de management ne promettent pas seulement une formation, mais une expérience étudiante unique.
Autre critère important pour ces dernières : être le premier choix des meilleurs profils qui se voient offrir plusieurs places. Chacune y va donc de sa spécialité, Toulouse Business School se présente comme l’école des associations - et en effet, elles ont la part belle dans les programmes comme dans les locaux avec plusieurs salles dédiées, du matériel, mais aussi leur propre balcon ! Audencia est connue pour être « l’école de la culture » pour les uns, « l’école de l’ambiance » pour les autres.
Ambiance festive…
Cette séduction mutuelle — d’un candidat lors de ses entretiens et de l’école tout au long de l’accueil — repose en très grande partie sur les épaules des « admisseurs ». Ce sont ces étudiants, en première année, qui accompagnent et répondent aux questions des admissibles depuis leur arrivée jusqu’à leur départ.
L’expérience commence à Audencia comme à TBS par un amphi de présentation. Si les directeurs des programmes prennent la parole, les admisseurs sont le clou du spectacle : ils arrivent en musique, frappent dans leurs mains, sont accompagnés d’une mascotte et se mettent parfois à danser.
Le contraste est criant avec les admissibles tirés à quatre épingles qui s’apprêtent à passer un oral déterminant pour leur avenir. Difficile de les faire frapper dans les mains ou gigoter sur leur siège !
… impactée par la Covid
C’est seulement après leurs oraux que ces derniers peuvent se détendre et, pour ceux qui ne repartent pas aussitôt pour continuer le fameux « tour de France » des écoles, participer à quelques activités, réduites en raison de la Covid.
« Nous proposons aux admissibles de s’inscrire à des visites de la ville, à pied, en vélo et deux fois par semaine dans un bus loué par l’école, mais cela reste moins important que les autres années », explique Antoine Gékière, responsable du bureau des admisseurs à TBS.
« Le forum dédié aux associations à dû être annulé pour créer un lieu de restauration adapté aux mesures sanitaires. Et le soir on ne sort pas, la journée se finit avec un repas dans un foodtruck sur le parvis de l’école, vers 23 h », témoigne François Baltenweck, responsable du bureau des admisseurs à Audencia.
Des candidats qui s’attachent réellement à l’ambiance ?
A TBS, un admissible croisé dans les couloirs explique qu’il ne prendra pas part aux activités proposées par l’école : « En costume, c’est un peu compliqué ». On imagine en effet que l’expérience des admissibles n’est pas toujours compatible avec l’enjeu d’un oral.
Mais alors, combien de personnes s’attachent réellement à découvrir le lieu qu’ils s’apprêtent à rejoindre pour trois à cinq années selon les admissions ? « Il est difficile d’obtenir des statistiques mais on considère qu’environ un tiers des candidats prennent le temps de rester plus longtemps, une après-midi voire une nuit supplémentaire », dit Claude Lombard, directrice des études à Audencia.
Une expérience à part
Les admisseurs — qu’ils soient membre du bureau et donc impliqués depuis plusieurs mois ou mobilisés uniquement sur la durée des oraux — s’engagent dans le cadre d’un stage ou bénévolement pour présenter leur école.
Cela représente un travail important chaque année mais les équipes des écoles ne sont pas inquiètes : les admisseurs sont conscients que leur performance reflète l’image de l’école et, in fine, impacte la valeur de leur diplôme.
Dans l’école toulousaine, ce sont eux qui ont dû imaginer le sens de circulation, mettre en place différents pôles, notamment une salle bagage-vestiaire-repassage et s’assurer que personne ne se perde !
Imaginer sans avoir vécu
Si cette expérience est phare de la vie de l’école, cette année, difficile de se projeter pour ces élèves qui n’ont eux-mêmes pas fait l’expérience des oraux !
« Les étudiants ne se projetaient au début, rapporte Claude Lombard. Le travail de préparations des admissions, en janvier-février n’a pas été toujours très facile. D’autant plus qu’on ne savait pas si les oraux se dérouleraient en présentiel ou en distanciel, les admisseurs ont dû travailler sur deux scénarii ! Exceptionnellement, les étudiants de 3e année se sont mobiliser pour l’accueil des admissions sur titre. »
A TBS, c’est un peu l’effet inverse qui s’est produit : « Nous étions très motivés pour organiser ces oraux, c’était un peu un moyen de vivre ce que nous n’avons pas connu l’année dernière », assure Antoine Gékière.
Une motivation que les étudiants d’Audencia ont fini par partager eux aussi : « Certains élèves nous appellent pour demander s’ils peuvent s’impliquer, car ils se rendent compte que c’est un moment convivial », sourit Claude Lombard. Et en effet, crise sanitaire ou pas, les oraux d’admission sont une période qui a toute sa place dans la vie des écoles de commerce.