Conseils et points de vigilance pour une expérience étudiante optimale
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Les établissements d’enseignement supérieur sont pris entre deux feux. D’une part, la nécessité d’optimiser l’expérience offerte à leurs étudiants, incluant l’académique, les services du quotidien, l’international, l’associatif, la carrière et l’employabilité. D’autre part, utiliser au mieux l’outil numérique et la data pour asseoir cette expérience et renforcer l’engagement des étudiants. Quels sont les enjeux, les pistes concrètes et quelles sont les perspectives ?
S’adapter au changement, former aux outils digitaux, définir des indicateurs… Conseils et bonnes pratiques mais aussi points de vigilance pour une expérience étudiante optimale, récoltés lors d’un petit-déjeuner proposé par Campus Matin dans les locaux de son partenaire Steelcase France, autour de dirigeants de Symplicity, de l’Université PSL et de l’Edhec.
Mettre l’étudiant au cœur et lui apporter un bénéfice constant
L’Edhec a lancé sa direction expérience étudiante en 2018, sur la conviction de la nécessité d’embarquer toute l’institution autour des services.
« Dès qu’une initiative est développée, nous nous demandons désormais : “L’étudiant est-il bien au cœur de nos réflexions et quel est le bénéfice que celle-ci lui apporte ? “ », illustre Anne Zuccarelli, directrice des relations entreprises et carrières et directrice académique de l’école.
L’expérience étudiante, mode d’emploi
S’adapter en permanence
L’expérience étudiante est un concept en métamorphose continue, car les attentes des jeunes évoluent, ainsi que celles des employeurs. « Nous devons donc nous adapter en permanence », note Anne Zuccarelli.
Intégrer la dimension académique
La direction expérience étudiante de l’Edhec inclut l’expérience académique (scolarité, international…). « Pourquoi ? Parce qu’un planning est fait pour l’étudiant, pas pour le professeur », explique Anne Zuccarelli.
Même point de vue du côté universitaire. « Pour améliorer l’environnement d’apprentissage des étudiants, les parties formation et vie étudiante doivent être considérées de concert”, estime Mattias Mano, directeur du centre d’innovation pédagogique de l’Université PSL.
Acculturer l’équipe pédagogique au changement
La conduite du changement impose de travailler main dans la main avec professeurs et directions de programmes. C’est la stratégie suivie à l’Edhec, mais aussi à PSL.
« Nous essayons d’accompagner les enseignants à leur nécessaire changement de posture sur leurs pratiques. À savoir, passer du sachant, positionné entre la connaissance et l’étudiant, au mentor qui accompagne celui-ci à l’assimilation du savoir et à sa montée en compétences », détaille Mattias Mano.
À ce jour, PSL est encore en phase de transformation de cette posture. « Plutôt que de multiplier les mails aux étudiants, on essaie de faire basculer massivement le corps professoral sur Moodle. À la clé de ce parcours d’apprentissage intégré, un gain de temps et d’efficacité, et l’opportunité pour eux de se concentrer sur leur vraie plus-value : l’accompagnement des étudiants et leur montée en compétence », précise Mattias Mano.
Le numérique, outil majeur à maîtriser pour une expérience étudiante optimale
L’outil numérique est le levier qui va permettre de personnaliser l’expérience étudiante, grâce aux learning analytics (tableaux de bord). « Des outils qui nous permettent de personnaliser les parcours d’apprentissage et d’insertion, tout en préservant la nécessaire dimension collective de l’enseignement supérieur », relève Mattias Mano.
Définir et sélectionner les indicateurs
La data, au centre de ces systèmes intégrés, est une masse énorme à exploiter et à trier. Ainsi, le « data lake » de l’Edhec est la somme de l’ensemble de ses sources : LMS, plateforme Aurion, évaluation des cours… Toutefois, rien n’est impossible.
« Notre plus gros client a 1,2 million d’étudiants, sur 54 campus, et via la data, l’expérience étudiante est évaluée chaque semaine », témoigne Thomas Jepsen, président international chez Symplicity, qui soutient l’expérience étudiante partout dans le monde, via des plateformes intelligentes.
Quelle que soit leur taille, le volume des données à traiter est une problématique partagée par tous les établissements. À commencer par PSL (plus de 9 000 étudiants). « C’est bien beau d’avoir des données, mais si on ne sait pas quoi en faire, cela ne sert à rien, pointe Mattias Mano. Il s’agit donc de définir les critères qui nous permettent d’accompagner les étudiants, puis de collecter la bonne data et de l’optimiser afin de pouvoir nous en servir pour améliorer les parcours d’apprentissage. »
Réutiliser les ressources autant que possible
Un enjeu qui s’inscrit dans la notion de ressources mutualisées (ressources éducatives libres). « Les ressources en ligne sont plébiscitées par les étudiants, mais coûteuses, expose Mattias Mano. D’où la question de leur réutilisation ou de leur transformation. À nous d’aider les enseignants à surmonter leurs réticences, au motif que c’est le contenu d’un collègue. »
La nécessaire interopérabilité des solutions
Tous les outils doivent communiquer entre eux, sous peine d’avoir des silos. « C’est un réel enjeu pour nos institutions, commente Mattias Mano. Dès que l’étudiant doit se connecter plusieurs fois, cela dégrade l’expérience utilisateur. »
C’est pourquoi la mise au point d’un guichet unique d’accès est un challenge pour les établissements. D’où le portail de ressources MyEdhec lancé en 2019 par l’école. Avec un seul identifiant par étudiant, quel que soit le lien de connexion. Même succès pour l’environnement digital à PSL.
« Depuis septembre dernier, nous n’avons plus qu’une seule plateforme pour l’ensemble des établissements », se félicite Mattias Mano.
S’appuyer sur le « test and learn »
Telle est notamment la philosophie à l’Université PSL. « Nous sommes en phase pilote pour des open badges numériques valorisant, sous forme de microcrédits, l’activité étudiante hors formation : engagement associatif, jobs, compétence acquise, etc. Nous allons d’abord tester ces outils sur un corps de métier, avant de déployer à l’ensemble des établissements », témoigne le directeur du centre d’innovation pédagogique de PSL.
L’argent, le nerf de la guerre
Généraliser l’outil digital génère des coûts conséquents : de licence, d’implémentation, de développement ou d’actualisation, corrélés au nombre — croissant — d’étudiants. Heureusement, les établissements peuvent compter sur le soutien massif de l’État, via de nombreux appels à projets ciblés.
« C’est via l’un d’eux que PSL a été lauréat de l’appel à projets Hybridation, qui a permis la création du centre et la pérennisation de certains postes », souligne Mattias Mano. Et ces dépenses riment, à long terme, avec une réelle rentabilité.
Thomas Jepsen donne l’exemple d’un projet réalisé par Symplicity avec l’université australienne QUT. « Le remplacement de 42 systèmes, sur trois ans, a permis d’énormes économies pour les établissements », évoque-t-il.
Assurer un suivi du changement
L’évaluation est la clé de mesure de la notion d’engagement. À la création de son service dédié, l’Edhec a mis en place un baromètre annuel interrogeant les étudiants sur chaque thématique de leur expérience. Et qui se solde par un net pointed score, ou taux de recommandation. « À PSL, cette évaluation se fait avant tout sur l’amélioration par les professeurs de leurs pratiques d’enseignement », informe Mattias Mano.
Dans son baromètre, l’Edhec traite aussi les verbatims (recommandations qualitatives), puis les équipes reviennent vers l’étudiant sur deux ou trois sujets, qu’elles s’engagent à traiter l’année suivante. Elles s’engagent aussi à les tenir informés de la suite donnée à leurs requêtes. « Il est très important d’assurer un retour à l’étudiant, sous peine qu’il ne réponde plus », indique Anne Zuccarelli.
Des points de vigilance à garder à l’esprit
La relation en présentiel reste essentielle
Le passage à l’outil technologique n’est pas une fin en soi, mais un élément facilitateur. « La crise Covid a été une opportunité en matière d’adoption du numérique, mais aussi un avertissement : la dimension physique est fondamentale dans l’expérience étudiante », rappelle Thomas Jepsen. À la clé également, l’idée de fluidité du parcours. « Ne pas opposer digital et présentiel : l’étudiant peut très bien suivre un cours chez lui, puis sur le campus », conseille Anne Zuccarelli.
Respecter le RGPD
« Les données collectées doivent rester la propriété de l’établissement », prévient Thomas Jepsen. Une nécessité qui va de pair avec le droit de l’étudiant de demander la suppression de ses traces d’apprentissage. « Nous avons tous des procédures pour ce faire, répond Mattias Mano. Partout, la responsabilité de la donnée personnelle est obligatoire et entre dans les mœurs. »
Maîtriser les enjeux de l’intelligence artificielle
Si, chez Symplicity comme ailleurs, l’intelligence artificielle (IA) est beaucoup utilisée pour améliorer l’expérience étudiante (« pour faire un cours personnalisé », par exemple, selon Thomas Jepsen), tous s’accordent sur un fait : le développement de l’IA est un autre défi pour les enseignants-chercheurs.
« Nous n’avons pas le choix que de nous y mettre, commente Mattias Mano. Ce qui réinterroge notre accompagnement de ces publics à absorber ces changements de posture, de savoir-être… ». L’Edhec organise des séminaires de formation pour les aider à intégrer demain l’IA dans leur pédagogie.
Trois leviers pour soutenir la stratégie d’employabilité des étudiants
Le concept d’employabilité recouvre l’ensemble des apprentissages, connaissances et expériences, qui permettent aux étudiants d’atteindre leurs objectifs de carrière.
Selon Thomas Jepsen, président international de Symplicity :
• « Une stratégie d’employabilité gagnante a besoin d’être détenue, soutenue et appropriée par le top management.
• Il est nécessaire de créer de la valeur pour toutes les parties prenantes : les étudiants, qui ont besoin d’un suivi personnalisé ; le corps professoral et les personnels académiques, qui ont tous un rôle à jouer, à égalité ; les employeurs, à voir comme des partenaires ou des clients ; les alumni, précieux pour le mentorat, les coachings et l’engagement.
• Afin d’obtenir une vue à 360 degrés de l’étudiant, il est impératif de bénéficier d’un écosystème technologique unifié et centré autour de celui-ci : gestion des apprentissages, relations entreprises, plate-forme d’employabilité (emploi, stages, développement des compétences…). »