En route pour la génération 2050 : comment se prépare l’ESR aux nouvelles attentes des étudiants ?
Quelles sont les caractéristiques de la génération étudiante de 2025 et à quoi ressemblera celle de 2050 ? Comment s’adapter aux attentes présentes et futures ? Emmanuel Métais, directeur général de l’Edhec, Nadine Riachi Haddad, secrétaire générale de l’Université de Beyrouth, et François-Xavier Petit, directeur général de Matrice, un institut qui accompagne les projets numériques engagés, partagent leurs réponses.
Découvrez les premières vidéos de l’émission « En route pour la génération 2050 » qui fait écho au thème et aux intervenants de Think Éducation et Recherche 2025. Une série réalisée en partenariat avec l’agence de communication Madame Monsieur.
Emmanuel Métais, DG de l’Edhec
Pour Emmanuel Métais (voir vidéo en Une), ce qui distingue la génération étudiante 2025, c’est son « attention à l’état du monde, à l’environnement et la société qui l’entoure ». Fait-elle confiance à l’entreprise pour changer le monde ? « Oui, à condition qu’elle change. » C’est là qu’interviennent les écoles de commerce : elles préparent à répondre aux grands défis de société.
L’Edhec repense le contenu des enseignements : en parlant des limites planétaires, du climat, de la justice sociale, des nouveaux modèles économiques, de l’inclusion et de la diversité. L’enjeu premier est de « réenchanter l’école de commerce et surtout entretenir et développer les rêves des étudiants ». Dans cette optique, l’école de commerce veut « former à transformer ».
Selon le directeur général de l’Edhec, la génération 2050 sera marquée par l’IA et la connexion de l’homme et la machine. Plusieurs perspectives seront source d’anxiété : « le droit international va passer au second plan », « la période de paix en Europe se referme » et le changement climatique.
Nadine Riachi Haddad, secrétaire générale de l’Université de Beyrouth
Professeure et secrétaire générale de l’Université de Beyrouth, Nadine Riachi Haddad décrit la génération étudiante 2025 comme pétrie de « préoccupations pour l’avenir » et vivant dans « un monde interconnecté » où tout est rapide.
« Une université pour aller de l’avant doit réviser ses programmes », estime-t-elle. L’Université de Beyrouth a demandé à ses 35 institutions diplômantes de revoir leurs programmes pour les orienter vers les métiers d’avenir. Elle se repose notamment sur son Centre de l’innovation numérique et de l’intelligence artificielle pour former les enseignants et personnels à l’IA.
Nadine Riachi Haddad souligne le rôle de l’université pour former à l’éthique et aux valeurs humaines. Dans cet esprit, la formation générale USJ dédie 32 crédits obligatoires aux compétences transversales pour apporter « une dimension d’ouverture, de communication ».
François-Xavier Petit, DG de Matrice
Historien et anthropologue, François-Xavier Petit dirige Matrice, un institut de recherche et d’innovation qui vise à « croiser la recherche en sciences humaines avec des productions concrètes ».
Pour lui, la génération 2025 est une génération « exigeante qui n’est pas prête à tout prendre pour argent comptant […] et qui veut pouvoir mesurer ce qu’elle fait et comment elle le fait ». La meilleure façon de répondre à ses attentes est d’apporter « un regard sur la société et de savoir se positionner […] sur une appréhension de ce que la technologie fait au monde, à la société et de comment est-ce qu’on la gouverne ». Pour cela, il faut tenir un discours « ni technophile ni technophobe ».
La bataille de demain se joue selon lui sur les imaginaires du futur, comme le fait Elon Musk autour de la conquête de l’espace. « Appréhender la génération 2050, c’est penser les imaginaires d’un monde vivable à l’horizon 2050 et après », estime François-Xavier Petit.