À Toulouse INP, un VP écologisation pour agir à tous les niveaux
Par Marine Dessaux | Le | Rse - développement durable
Alors que les écoles au sein de Toulouse INP ont amorcé diverses initiatives en faveur de la transition écologique depuis une dizaine d’années, c’est aujourd’hui au niveau central que seront pensés des événements de sensibilisation. Des actions chapeautées par le récemment nommé vice-président « écologisation », Roman Teisserenc. Tous les personnels sont concernés, y compris administratifs.
« Nous travaillons depuis longtemps sur les thématiques de la transition-écologisation, contextualise Benoit Gayssot, responsable scolarité de l’École nationale supérieure agronomique de Toulouse (Ensat), une école d’ingénieurs au sein de Toulouse INP. Depuis huit ans que je suis là, nous avons vu l’évolution des pratiques au sein du service. »
Multiplier les « écogestes » depuis plusieurs années
En effet, depuis une petite dizaine d’années, les écoles qui forment Toulouse INP font évoluer leurs pratiques écologiques. Il s’agit néanmoins d’initiatives qui dépendent des sensibilités des uns et des autres, et qui ne sont pas systématiquement généralisées.
Économie de papier, diminution de la pollution numérique, achats responsables… Le développement durable ne concerne pas uniquement les étudiants et les enseignants, mais aussi le personnel, de la communication à la scolarité en passant par la gestion financière !
Un mouvement accentué par la crise sanitaire
« Le confinement nous a obligés à dématérialiser le plus possible et c’est une très bonne chose. Nous veillons également à faire des achats responsables, auprès de fournisseurs locaux, et nous conseillons les gens qui ont besoin de consommables », témoigne Anne Idkowiak, gestionnaire financière des laboratoires à l’Ensat.
Autre exemple, au sein du service communication de l’école, l’envoi d’une newsletter hebdomadaire rassemblant diverses informations a été privilégié aux mails spontanés dans l’optique de diminuer la dépense énergétique liée à ces derniers. Une initiative qui, elle aussi, n’est pas étendue à l’ensemble de l’établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel.
La transmission de ces « écogestes » n’est, elle non plus, pas institutionnalisée, mais a lieu « lors de la formation d’un nouvel arrivant par ses collègues », indique Benoit Gayssot.
Un vice-président écologisation pour aller plus loin
C’est donc à l’échelle de Toulouse INP que la direction exprime une volonté d’approfondir le sujet de la transition écologique avec la nomination, en janvier 2021, d’un « vice-président écologisation ». Une dénomination originale qui s’inscrit dans la lignée des « VP écologie », « VP développement durable », « VP DD&RSE* »… Mais quelle différence entre ces différents titres de vice-présidents ?
Un processus de transformation globale à tous les niveaux
« On met beaucoup de choses derrière beaucoup de mots différents, explique Roman Teisserenc responsable du mastère spécialisé éco-ingénierie et qui étrenne le titre de VP écologisation, difficile pour moi de dire ce que serait un vice-président DD&RSE dans d’autres établissements. Ici, nous visons la mise en place d’un processus de transformation globale des écoles de l’INP, à tous les niveaux : aussi bien des personnels administratifs, que la direction et les enseignants-chercheurs. »
Il s’agit donc d’aller dans une nouvelle direction. En effet, pour le maître de conférences en biogéochimie de l’environnement, « les écogestes c’est bien parce que cela signifie que les gens pensent que ça fait sens, que c’est important d’agir, mais si on s’arrête là on aura bonne conscience sans avoir répondu aux enjeux ».
Sensibiliser et repenser les silos disciplinaires
Les membres de l’INP seront tous impliqués à leur niveau : « Nous allons former les étudiants, mais avant cela il faut que les équipes de direction soient convaincues de cette nécessité, il faut donc les sensibiliser à ce sujet. Sensibiliser le personnel administratif permet par ailleurs de refaire du lien entre les personnes et de redonner du sens. C’est toute la communauté qui travaille dans un même but ».
Dans cette optique, ont été notamment mis en place pour les personnels, enseignants et administratifs, des ateliers de la transition, qui incitent les participants à réfléchir au rôle de l’ingénieur de demain. Suivis d’un séminaire de deux jours de sensibilisation puis de mise en situation.
Dans un deuxième temps, l’objectif de Roman Teisserenc est d’amener les étudiants et les enseignants à « co-construire le contenu des formations plutôt que d’imposer les changements par des réformes », mais aussi de repenser les silos disciplinaires.
« Avant, on faisait des silos disciplinaires, et maintenant nous voulons favoriser l’interdisciplinarité et donc ouvrir ces silos, explique le VP écologisation. Il faut qu’un ingénieur chez Airbus soit conscient que le système sur lequel il travaille peut basculer. En fait, il s’agit de faire comprendre aux futurs ingénieurs que tout est lié ! »
45 % des universités disposent d’une vice-présidence dédiée à l’écologie
Selon une enquête menée par News Tank Éducation et Recherche, 45 % des universités répertoriées (31 sur 69) disposent d’un VP environnement, transition écologie, développement durable, etc.
*DD&RSE : développement durable et responsabilité sociale des entreprises.