Les actualités du sup’ qu’il ne fallait pas rater cet été 2021
Par Isabelle Cormaty | Le | Stratégies
Vous revenez tout juste de vacances et vous n’avez pas suivi l’actualité des deux derniers mois ? Pas de panique ! Campus Matin vous résume les principales actualités estivales concernant l’enseignement supérieur.
Les principales actualités de l’été en très bref…
- Les consignes sanitaires pour la rentrée 2021 : Jauge, vaccination, passe sanitaire, organisation d’événements, télétravail, accueil des étudiants étrangers… Relisez notre synthèse du protocole ici.
- Le coût de la rentrée et de la vie étudiante augmente en 2021 entre +1,32 % et +2,50 % par rapport à 2020 selon les deux principaux syndicats étudiants, la Fage et l’Unef.
- Rapport du Giec : l’université a une « responsabilité sociétale majeure » d’après la Conférence des présidents d’université qui appelle à une mobilisation collective.
- La certification en langues fait toujours débat ! 28 vice-présidents CFVU demandent à Frédérique Vidal de reporter d’une année la mise en œuvre de la certification et ouvrir une concertation sur sa nature et ses modalités d’application. Retour sur l’origine de cette mesure et ses multiples rebondissements à lire ici.
- Un plan national de lutte contre les violences sexuelles et sexistes annoncé par le ministère. Une enveloppe de 500 000 euros permettra, dès la rentrée 2021, aux établissements d’engager des actions de formation, qui auront vocation à être renforcées et pérennisées à partir de 2022.
Le lieu au cœur des controverses : Grignon
L’État a désigné le groupement porté par Altera, lauréat de l’appel à projet lancé pour l’avenir du domaine de Grignon en vue du départ d’AgroParisTech. L’école d’ingénieurs, composante de l'Université Paris-Saclay, va déménager ses quatre campus sur le plateau de Saclay. La cession du site de Grignon dans les Yvelines fait depuis l’objet d’une controverse, les défenseurs de l’environnement craignant une destruction des forêts et des terres agricoles. Des recours ont été déposés.
Du nouveau pour l’enseignement supérieur sur le plan législatif
La loi Climat
Le Parlement a définitivement adopté le 20 juillet le projet de loi contre le dérèglement climatique et le renforcement de la résilience face à ses effets. Concernant l’enseignement supérieur, la sobriété numérique est ajoutée aux missions de formation des enseignants au sein des Inspé. De plus, les services de restauration collective de l’État et de ses établissements publics, dont les Crous, devront proposer quotidiennement le choix d’un menu végétarien au plus tard le 1er janvier 2023.
Le projet de loi « séparatisme »
L’Assemblée nationale a également adopté en lecture définitive le projet de loi confortant le respect des principes de la République le 23 juillet.
La loi « séparatisme » ajoute dans les missions des Inspé la formation des enseignants et personnels de l’éducation à la laïcité et « l’enseignement pluridisciplinaire des faits religieux et la prévention de la radicalisation ». Y figurent par ailleurs les dispositions suivantes :
- la mise en place d’un référent laïcité dans les administrations, collectivités territoriales et établissements publics ;
- la création d’un délit d’entrave à la fonction d’enseignant, puni d’un an de prison et 15 000 euros d’amende ;
- la mise en œuvre d’un contrat d’engagement républicain pour les associations et fondations subventionnées par l’État et celles reconnues d’utilité publique ;
- et le contrôle de l’ouverture des établissements d’enseignement supérieur privés par le préfet.
Les deux chiffres à retenir de l’été 2021
567 722 bacheliers
Tel est le nombre de bacheliers ayant reçu au moins une proposition d’admission sur Parcoursup en 2021, soit 89,5 % d’entre eux. Ce taux est supérieur de 1,3 point à celui de l’année 2020, indique le Mesri le 16 juillet. À cette date, 66 865 candidats lycéens (hors étranger), qu’ils aient ou non obtenu leur bac, n’ont donc pas reçu de réponse à leur souhait d’orientation ou ont quitté la plateforme sans attendre de retour, selon les données quotidiennes du ministère. « Ces meilleurs résultats […] se vérifient également pour les étudiants en réorientation, en dépit du plus grand nombre d’inscrits cette année », se félicite le Mesri.
142,6 millions d’euros
C’est le montant collecté au titre de la contribution de vie étudiante et de campus (CVEC) en 2020-2021, soit 3,3 % de plus que l’an passé. Les étudiants en formation initiale dans un établissement du supérieur doivent s’acquitter de cette taxe de 92€. Créée en 2018, la CVEC est destinée à favoriser l’accompagnement social, sanitaire, culturel et sportif des élèves et étudiants et à conforter les actions de prévention et d’éducation à la santé. Le produit de la collecte est réparti entre les établissements du supérieur et les Crous.
De la lecture pour approfondir la réflexion…
Un rapport qui décortique la CVEC
Dans leur rapport publié le 12 juillet et issu de la mission d’information du Sénat sur la CVEC, les sénateurs républicain, Céline Boulay-Espéronnier, et radical, Bernard Fialaire, préconisent la mise en place d’un suivi plus fin et plus systématique de l’utilisation de la CVEC et une gestion homogène de cette taxe.
Les rapporteurs soulignent la mobilisation exceptionnelle de la CVEC depuis le début de la crise sanitaire. Mais, ils indiquent que cette utilisation « aura inévitablement des conséquences sur certains projets ou actions, étant donné que les moyens correspondants ne seront pas compensés. C’est donc la vie étudiante et de campus qui risque in fine de s’en trouver pénalisée. Or, après plus d’une année d’études en mode principalement distanciel, celle-ci aura nécessairement besoin d’être relancée dès le retour des étudiants en 100 % présentiel ».
Une analyse du quinquennat d’Emmanuel Macron
L’Institut Montaigne a publié le 10 août le volet ESR de son « grand décryptage » du quinquennat d’Emmanuel Macron. La note estime que la « forte hausse des effectifs » étudiants « était prévisible et n’a pas suffisamment été prise en compte par le gouvernement en début de quinquennat ». Elle « n’a pas fait l’objet du financement adéquat ».
Par ailleurs, le processus d’autonomie instauré par la loi Libertés et responsabilités des universités « a été freiné par l’absence d’une évaluation efficace, et la persistance voire l’aggravation d’une tutelle pesante, qu’illustre la création des recteurs délégués » à l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation.