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Le carnet de Campus Matin : les 5 nominations à connaître en novembre 2023

Par Marine Dessaux | Le | Concours/recrutement

Un VP délégué système d’information et usages du numérique qui prend la tête de France université numérique, une directrice de la prospective qui se focalise désormais sur la communication, un directeur d’une école d’ingénieurs qui passe au pilotage du Groupe… Campus Matin vous fait vivre les enjeux du sup’ au travers des parcours de cinq personnalités qui prennent de nouvelles fonctions en octobre 2023.

Campus Matin vous fait vivre les enjeux du sup’ au travers des parcours de cinq personnalités. - © Canva
Campus Matin vous fait vivre les enjeux du sup’ au travers des parcours de cinq personnalités. - © Canva

Ollivier Haemmerlé, Claire Bordes, Mourad Boukhalfa, Catherine Becchetti-Bizot, Sandrine Corbel : découvrez leurs nouveaux postes et leurs enjeux !

1. Ollivier Haemmerlé, directeur de France université numérique

Ollivier Haemmerlé est directeur de France université numérique (FUN), depuis le 20 octobre et pour un mandat de quatre ans. Il succède ainsi à Catherine Mongenet, qui occupait cette fonction depuis septembre 2015 et candidatait pour un troisième mandat, mais a été écartée.

Son parcours

Ollivier Haemmerlé est également président de l’association l’Université numérique depuis juin 2017. - © D.R.
Ollivier Haemmerlé est également président de l’association l’Université numérique depuis juin 2017. - © D.R.

Titulaire d’un doctorat en informatique de l’Université Montpellier 2 (aujourd’hui Université de Montpellier), ainsi que d’une habilitation à diriger des recherches (HDR) de l’Université Paris-Sud (devenue Université Paris-Saclay), Olivier Haemmerlé débute sa carrière en tant que maître de conférences à AgroParisTech. En 2005, il devient professeur à l’Université Toulouse 2 Jean Jaurès, puis vice-président délégué système d’information et usages du numérique de l’université en 2012, et VP de la commission de la formation et de la vie universitaire en 2016.

Par ailleurs, il est directeur de l’Université ouverte des humanités depuis 2015, réélu en 2020, et président de l’association l’Université numérique depuis juin 2017.

Poursuivre les projets structurants

Ollivier Haemmerlé a pour objectif de « poursuivre le développement de FUN en assurant la continuité des missions du groupement d’intérêt public comme opérateur de services pour les établissements d’enseignements supérieurs français et leurs partenaires, notamment par la poursuite de projets structurants dont Digital FCU est un exemple emblématique ».

Voilà pour la déclaration officielle après sa désignation. Mais celle-ci intervient dans un contexte difficile pour le groupement d’intérêt public. Sa filiale dédiée aux entreprises a perdu de l’argent et été supprimée. Les Mooc ne sont plus l’alpha et l’oméga de la stratégie numérique des établissements — d’autant plus que les plus importants préfèrent opérer sous leur propre marque. Plus globalement, la complexité de l’écosystème des acteurs du numérique dans le supérieur est pointée du doigt. 

Ainsi, au moment du renouvellement du mandat de sa directrice emblématique, Catherine Mongenet, la suppression pure et simple de FUN a fait partie des options envisagées. Ce n’est finalement pas l’option choisie et c’est le changement de casting à la tête du groupement d’intérêt public qui a été privilégié.

2. Claire Bordes, directrice de cabinet d’Université Paris Cité

Claire Bordes est directrice de cabinet du président de l’Université Paris Cité, Édouard Kaminski, depuis septembre, a appris News Tank le 22 novembre. Elle succède à Nadège Cauchois, qui occupait ce poste auprès de l’ancienne présidente, Christine Clerici.

Son parcours

Claire Bordes arrive à Université Paris Cité en octobre 2022 comme directrice de la prospective. - © Claire Bordes
Claire Bordes arrive à Université Paris Cité en octobre 2022 comme directrice de la prospective. - © Claire Bordes

Titulaire d’un doctorat en géographie politique de l’Université Paris-Sorbonne (devenue Sorbonne Université), Claire Bordes commence sa carrière au ministère des armées, en tant qu’analyste des relations internationales. En 2009, elle rejoint Centrale Paris (aujourd’hui CentraleSupélec) où elle dirige la cellule d’accompagnement à l’innovation pédagogique.

Puis, en 2014, elle retourne au ministère de la défense, au sein de la direction générale des relations internationales et de la stratégie. Elle y conçoit notamment le « Pacte enseignement supérieur », présenté en janvier 2017, qui « vise à contribuer à régénérer le vivier de la recherche universitaire dans les domaines de la défense et de la sécurité », selon le ministère.

En juillet 2019, elle devient directrice adjointe du programme Centres d’excellence du Secrétariat général pour l’investissement. Elle arrive à Université Paris Cité en octobre 2022 occupant le poste de directrice de la prospective.

Une année de transition pour l’établissement

« 2024 sera une année de transition, avec peu de marges de manœuvre, et 2025 l’année du rebond avec de nouvelles capacités de financement », déclarait Édouard Kaminski, président d’Université Paris Cité, dans un entretien à News Tank, le 27 novembre.

Claire Bordes doit accompagner le président d’un établissement à l’actualité mouvementée et composer avec une gouvernance complexe : deux doyens, sur trois facultés sont issus de l’opposition. Elle prend ses quartiers aux côtés d’une nouvelle équipe et notamment la directrice de la communication, Gwenaëlle Solignac, qui a rejoint l’établissement début septembre 2023.

Édouard Kaminski a notamment annoncé devoir arrêter le projet de « déconcentration » vers les facultés, notamment pour la gestion de paye qui reste au niveau central. « D’autres aspects RH ont bien vocation à être déconcentrés, tels que l’accueil et l’accompagnement des personnels », précise-t-il néanmoins.

Pour l’année 2024, comme pour beaucoup d’autres universités, le sujet sera le budget, alors que les mesures Guerini ne sont pas compensées et que le glissement-vieillesse technicité (GVT) entraîne une augmentation du budget salarial. Le président d’Université Paris Cité a ainsi demandé aux composantes de réduire de 20 % leur budget de fonctionnement pour 2024. Un exercice qui a permis d’identifier 8 millions d’euros sur les 30 souhaités.

Les dossiers chauds ne s’arrêtent pas là : les études de santé imposent notamment un défi logistique puisque l’établissement a dû accueillir près de 250 personnes issues de Pass en licence 2. « Or, dans une université avec des locaux utilisés à plein, nous avons très peu de marges de manœuvre. » Édouard Kaminski souhaite ainsi ventiler les places différemment : une centaine de moins en Pass pour ouvrir une L1 en licence interdisciplinaire pour la santé qui démarre actuellement en deuxième année.

Enfin, la mise en place de la plateforme Mon master s’est avérée délicate et certains masters ont eu des difficultés à faire le plein.

3. Mourad Boukhalfa, président du Groupe Insa

Mourad Boukhalfa, directeur de l’Insa Rouen Normandie, est devenu président du Groupe Insa, le 22 novembre. Il succède à Bertrand Raquet, directeur de l’Insa Toulouse, pour un mandat de deux ans. Ce dernier assurera la vice-présidence dédiée à la recherche à enjeux sociétaux du groupe.

Mourad Boukhalfa dirige l’Insa Rouen depuis 2016. - © D.R.
Mourad Boukhalfa dirige l’Insa Rouen depuis 2016. - © D.R.

Son parcours

Titulaire d’un doctorat en mécanique énergétique, Mourad Boukhalfa est professeur des universités et a rejoint l’Insa Rouen en 1991. Il est enseignant dans le domaine de l’énergétique et chercheur en combustion dans les systèmes de production d’énergie et de propulsion aéronautique et automobile. Il dirige l’Insa Rouen Normandie depuis 2016.

Excellence académique et responsabilité sociale à cultiver

« Des projets structurants attendent le groupe, et avec eux la nécessité de réaffirmer plus que jamais notre stratégie de marque nationale et notre modèle Insa, unique dans le paysage de l’enseignement supérieur français », indique le nouveau président.

Mourad Boukhalfa et ses VP auront ainsi pour missions de :

  • cultiver un modèle qui conjugue excellence académique et responsabilité sociale, grâce notamment à l’Institut Gaston Berger ;
  • valoriser le potentiel scientifique du groupe pour une recherche et une formation au service du bien commun, à travers des projets tels que ClimatSup Insa ou les Openlabs Insa ;
  • inscrire résolument le groupe Insa dans l’ESR européen et international via le consortium d’universités européennes ECIUn+, un projet de réimplantation au Maroc ou encore le renforcement des partenariats internationaux ;
  • renforcer les capacités d’action et d’influence du groupe en le dotant d’un nouveau statut juridique plus adapté à ses ambitions.

Les vices-présidents du groupe Insa

Outre Bertrand Raquet, les vice-présidences du groupe sont :

• Formation et compétences : Yann Chamaillard, directeur de l’Insa Centre Val de Loire.
• Transformations sociales : Armel de la Bourdonnaye, directeur de l’Insa Hauts-de-France.
• Enjeux socio-écologiques : Vincent Brunie, directeur de l’Insa Rennes.
• Transformations numériques et pédagogiques : Romuald Boné, directeur de l’Insa Strasbourg.
• Europe et international : Frédéric Fotiadu, directeur de l’Insa Lyon.

4. Catherine Becchetti-Bizot, médiatrice de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur

Catherine Becchetti-Bizot est renouvelée dans ses fonctions de médiatrice de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur pour une durée de trois ans, selon un arrêté du 30 octobre 2023. Nommée à ce poste en novembre 2017, elle a déjà été renouvelée une fois en novembre 2021.

Son parcours

Catherine Becchetti-Bizot est médiatrice de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur depuis 2017. - © MENJ
Catherine Becchetti-Bizot est médiatrice de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur depuis 2017. - © MENJ

Catherine Becchetti-Bizot est titulaire d’un doctorat en lettres et agrégée de lettres classiques. En 1997, elle devient conseillère en charge des relations internationales de Claude Allègre, ministre de l’éducation nationale, de la recherche et de la technologie, puis inspectrice générale de l’éducation nationale (aujourd’hui Igésr) en mai 2000.

Entre avril 2014 et septembre 2015, elle est directrice du numérique pour l’éducation au sein du ministère de l’éducation nationale. Puis entre décembre 2015 et janvier 2021, elle est membre du conseil supérieur des programmes.

Sa mission : apaiser près de 18500 conflits…

En tant que médiatrice de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, le rôle de Catherine Becchetti-Bizot est de permettre aux parents d’élève, aux élèves, adultes en formation et personnels de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur de contester une décision de l’administration ou de demander l’intervention d’une autorité externe en cas de conflit avec un membre de l’administration.

Au terme de l’année 2022, les médiateurs ont traité près de 18500 saisines, d’après  le rapport « Apprendre à vivre ensemble » du ministère de l’ESR, publié à l’été 2023. Parmi les saisines clôturées en 2022 : 77 % proviennent d’usagers ; 23 % de personnels (+ 15,27 % par rapport à 2021).

« Une forme de tension et d’exaspération s’exprime dans beaucoup de réclamations. Dès qu’il y a une difficulté, un manque d’explication ou une incompréhension, le premier réflexe n’est pas d’essayer de comprendre et trouver une voie de discussion, mais plutôt de refuser, trouver un coupable, agresser. Cette difficulté à être et vivre ensemble semble s’accentuer à travers les réclamations que je reçois », déclarait Catherine Becchetti-Bizot à News Tank le 19 juillet 2023.

Pour les usagers, les réclamations concernent : la vie scolaire et universitaire à 35 % ; les inscriptions et l’orientation à 30 % ; les examens et concours à 22 % ; et les questions financières et sociales à 13 %.

Pour les personnels, les trois principaux domaines de réclamations sont les questions financières (27 %), le déroulement de carrière (18 %) et les mutations et affectations (17 %).

5. Sandrine Corbel, directrice de la communication et des partenariats du Réseau Canopé

Sandrine Corbel est nommée directrice de la communication et des partenariats du Réseau Canopé, partage-t-elle le 15 novembre. Elle succède à Lucas Chevalier qui devient chef de projets internationaux au Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information (Clemi).

Son parcours

Sandrine Corbel débute sa carrière comme cheffe de la publicité de NR Communication, l’agence de communication du groupe La Nouvelle République, à Poitiers (1999-2019).

En septembre 2019, elle rejoint Canopé comme cheffe de produit marketing. Elle est nommée directrice marketing adjointe en avril 2022.

D’éditeur à créateur de formations pour les enseignants

Sandrine Corbel dirige la communication et les partenariats du Réseau Canopé. - © D.R.
Sandrine Corbel dirige la communication et les partenariats du Réseau Canopé. - © D.R.

Opérateur du ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse, Réseau Canopé a vu ses missions évoluer depuis la crise sanitaire : d’un rôle d’éditeur à celui de producteur de formation à destination des enseignants du secondaire. Il s’agira pour Sandrine Corbel de faire connaître ce nouveau rôle, mais aussi promouvoir les nouvelles créations du réseau après des enseignants.

Début janvier 2023, le Réseau Canopé lançait « un grand plan de formation — à distance et dans nos ateliers — à la transition écologique », retraçait Marie-Caroline Missir, directrice générale du Réseau Canopé, pour News Tank TV, le 14 février.

Les formations devront répondre à toutes « les questions qui agitent les classes et interrogent les enseignants dans leur quotidien : crise écologique, sanitaire, terroriste, poursuit-elle. L’État doit avoir un opérateur qui réagit très vite pour créer des parcours de formation ».

Réseau Canopé, qui bénéficie d’un budget de 88 millions d’euros prévus dans le projet de loi de finances 2024 (+ 1,96 % par rapport à 2023), a également annoncé, à l’été 2023, une nouvelle offre « Premiers pas dans le métier d’enseignant » à destination des nouveaux enseignants et contractuels.

Elle a par ailleurs signé une convention nationale avec l’association edtech Afinef afin de « s’associer à des initiatives telles que l’Afinef Tour, pour diffuser des bonnes pratiques et améliorer les services proposés aux entrepreneurs dans le cadre de l’accélérateur pédagogique par exemple ».

Nos pensées aux proches de Christophe Morin

Professeur des universités en biochimie à l’Université Paris-Est Créteil (Upec) et président de l’association Promosciences, Christophe Morin est décédé des suites d’un cancer, à l’âge de 53 ans, le 2 décembre 2023. Il était aussi porteur du projet nouveaux cursus à l’université « Pulse » de l’établissement.

De nombreux témoignages lui rendent hommage. « Christophe était un collègue précieux, toujours pertinent, et plaçant avant toute chose le bien-être et la réussite des étudiants. Sa disparition est une immense perte pour notre communauté », témoigne Ollivier Haemmerlé, co-animateur du réseau des projets NCU et désormais président de FUN MOOC.

« Samedi j’ai perdu un ami. Et l’enseignement supérieur a perdu un enseignant-chercheur passionné, par son métier, par la réussite des étudiants, pour lesquels il a déployé tant d’énergie », écrit Philippe Lalle, responsable d’actions France 2030 à l’Agence nationale de la recherche.

Bertrand Monthubert, directeur du programme « Atypie-Friendly » (ex Aspie-Friendly), rend hommage à « une des personnes qui a le plus compté pour construire Aspie-Friendly et le démarrer ».

La rédaction de Campus Matin se joint à eux pour présenter ses condoléances et envoie ses pensées à la famille et à ses proches.