Le job dating pour faire connaître l’université comme employeur

Dix minutes avant l’ouverture des portes, une vingtaine de personnes patientent déjà, CV sous le bras, ce 5 juin à l’extérieur de l’espace Koltès à Metz. Demandeurs d’emploi, étudiants en fin de cursus ou salariés à la recherche d’un nouveau travail… tous viennent sur l’île du Saulcy pour le jobdating de l'Université de Lorraine.

Après un premier job dating à Metz et Nancy au printemps 2022, l’établissement lorrain a cette année renforcé son dispositif en organisant quatre journées en juin à Nancy, Thionville, Épinal et Metz. Objectifs : pourvoir les postes vacants et faire connaître l’enseignement supérieur comme employeur et non uniquement comme lieu d’études. 

Une initiative répliquée dans d’autres universités comme à Paris-Est Créteil, à Poitiers (uniquement pour les personnes bénéficiaires de l’obligation d’emploi) ou prochainement à Saint-Étienne le 21 juin.

Pourvoir les postes vacants d’ici la rentrée

Pour l’Université de Lorraine, l’organisation de job dating complète la diffusion des offres d’emploi de l’établissement sur ses réseaux sociaux, ses sites internet ou les différents job boards et la participation à d’autres salons comme celui de la fonction publique.

« L’université est implantée sur l’ensemble de la Lorraine, donc nous voulions aller à la rencontre des candidats sur l’ensemble du territoire. 450 personnes sont venues l’an dernier, nous en avons embauché 10 %. C’est important pour nous de pouvoir présenter l’université, les offres d’emploi et tout ce qui n’est pas dans la fiche de poste comme la qualité de vie au travail », expose Isabelle Arnould, sous-directrice du service pilotage des RH de l’établissement. 

Constituer un vivier de CV 

Les entretiens d’embauche pour les 45 postes à pourvoir ne sont pas organisés lors du job dating, mais dans les semaines à venir, en lien avec le calendrier universitaire. « Nous profitons du job dating pour constituer un vivier de CV et avoir une première prise de contact avec les candidats. Nous transmettons ensuite les différents profils aux composantes et organisons des commissions de recrutement », explique l’organisateur de l’événement et chargé de recrutement au sein de la DRH, Matthieu Scherer.

Pour Danielle, demandeuse d’emploi depuis un an et demi, pas de poste ce jour-là en lien avec son profil ! « Je cherche un poste dans l’accueil ou l’administration. On m’a dit que je serai recontactée dans les mois qui viennent si un poste se libère », raconte-t-elle.

Les profils des participants sont très divers : demandeurs d’emploi, jeunes diplômés, étrangers à la recherche d’un premier emploi… « Nous voyons de plus en plus de personnes en reconversion. Sur l’informatique et la finance, la concurrence avec le Luxembourg est historique. Nous attirons donc davantage des candidats avec la fibre publique », constate Olivier Mathieu, sous-directeur adjoint de la direction du numérique qui a récolté sept CV en une matinée. 

L’université, deuxième employeur de Lorraine 

Au-delà de la constitution d’un vivier pour les recrutements des mois à venir, l’établissement souhaite aussi montrer une autre facette de son image. Même si le terme n’est pas prononcé, l’enjeu pour l’établissement est désormais de faire connaitre sa « marque employeur », c’est-à-dire l’image qu’il reflète auprès de ses personnels, de ses partenaires et de ses potentiels candidats.

« Le grand public n’imagine pas tous les métiers exercés dans une université. Derrière une telle structure, il y a un service comptabilité, immobilier, numérique… Nous avons deux objectifs avec ce job dating : être connus comme employeur et rencontrer des candidats que nous n’aurions pas touchés en diffusant une annonce sur notre site ou via Pôle Emploi », détaille Isabelle Arnould, sous-directrice du service pilotage des RH à l’Université de Lorraine. 

Sur les 3 000 personnels administratifs de l’établissement, 240 métiers différents sont représentés. L’université recrute entre 410 et 450 personnes par an, ce qui en fait le deuxième employeur de Lorraine, derrière le rectorat de Nancy. 

« Nous embauchons des contractuels avec ou sans diplôme, aussi bien dans les composantes de formation que dans les directions opérationnelles ou les laboratoires. Nous recherchons plus régulièrement certains profils comme gestionnaire de scolarité, opérateurs de maintenance, électriciens ou dans les métiers de la communication et du patrimoine bâtimentaire », présente aux participants Gabriel Husson, chargé de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences au sein de la DRH.

De la pédagogie sur le recrutement dans la fonction publique

La DRH profite de l’événement pour expliquer aux participants les arcanes du recrutement et de la titularisation dans la fonction publique lors d’une conférence.

Quels sont les différents concours pour être titularisés ? Qui peut accéder aux concours internes ? À quelle période se déroulent les inscriptions aux concours ? À quoi correspondent les catégories, corps et branches d’activité professionnelle (BAP) ? Comment se démarquer face aux autres candidats ?

Les arguments pour séduire les candidats

Pour attirer de nouvelles recrues, l’Université de Lorraine ne peut compter sur ses grilles salariales (calquées sur celles de la fonction publique), alors que le privé ou le Luxembourg, à une cinquantaine de kilomètres de Metz, proposent des salaires plus compétitifs, notamment dans le numérique.

Mais l’établissement met en avant d’autres arguments auprès des candidats. « Nous essayons d’accompagner la construction des parcours professionnels. Avec 3 000 administratifs, les trajectoires de carrière sont importantes, certains de nos personnels ont commencé en bas de l’échelle, puis ont gravi les échelons. Nous avons une offre de formation pour tous, nous les incitons à passer les concours d’entrée dans la fonction publique et les y préparons », ajoute Gabriel Husson.

Un élément auquel est sensible Clara, diplômée de l’Université de Lorraine et intéressée par un poste de chargée d’animation culturelle à la Maison des étudiants. « Je regarde avec attention les missions sur la fiche de poste, les compétences que je vais pouvoir développer avec cet emploi pour imaginer ce vers quoi je pourrais rebondir derrière. Je trouve cela bien que l’université propose des formations en interne », témoigne la jeune femme de 26 ans. 

En fonction du contrat de travail choisi (36 h 40 par semaine, 37 h 30 ou 38 h 10), les salariés bénéficient de 45 à 53 jours de congés. « Il y a une certaine souplesse dans l’aménagement des horaires de travail. Le télétravail est possible jusqu’à deux jours par semaine en fonction des postes. L’université est dirigée par une présidente qui porte une politique très axée sur les valeurs d’égalité femmes-hommes, l’inclusion et la qualité de vie au travail », complète Gabriel Husson.