Le chiffre : 230€ de plus par mois pour les docteurs-ingénieurs
Par Isabelle Cormaty | Le | Doctorat
Trois ans après l’obtention de leur thèse, les docteurs-ingénieurs gagnent 230€ de plus par mois net par rapport aux docteurs qui n’ont pas étudié dans une école d’ingénieurs précédemment.
Un chiffre qui s’explique par une meilleure insertion sur le marché du travail, l’obtention de postes de statut cadre. Les docteurs-ingénieurs jouissent par ailleurs de l’intérêt que leur porte le secteur privé.
Le chiffre : + 230 €
Un an après leur diplomation, les docteurs-ingénieurs en sciences et leurs interactions touchent 175€ de plus par mois net que les docteurs non-ingénieurs. Trois ans, après la thèse, l’écart se creuse encore. Les docteurs-ingénieurs gagnent alors 230€ de plus par mois, ce qui représente un salaire médian net de 2 595 euros contre 2 365 euros pour les doctorants non-ingénieurs.
La source
Ces données proviennent du SIES, le service des études statistiques du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Publiée le 29 septembre dernier, la note intitulée « Les docteurs ingénieurs : le choix d’une insertion professionnelle dans le secteur privé » s’appuie sur une enquête nationale réalisée tous les deux ans sur la situation professionnelle des docteurs.
Plus de 13 000 docteurs diplômés en 2014 sont entrés dans le champ de cette enquête, toutes nationalités et tous âges confondus. Ils ont été interrogés sur leur situation professionnelle un an et trois ans après l’obtention de leur diplôme.
La note du Sies complète par ailleurs les données publiées tous les ans par la Conférence des grandes écoles lors de ses enquêtes insertion réalisées auprès des diplômés de 190 établissements du supérieur.
Le profil type des docteurs-ingénieurs
8 docteurs-ingénieurs sur 10 ont réalisé leur thèse en sciences et leurs interactions. Ces docteurs sont principalement des hommes à 67 %, âgés en moyenne de 25 ans au moment de commencer leur thèse.
L’explication : pourquoi les docteurs-ingénieurs gagnent-ils plus que les docteurs non-ingénieurs ?
Une insertion facilitée dans le secteur privé
Après leur thèse, 70 % des docteurs en sciences et leurs interactions poursuivent leur carrière dans la recherche quand les autres s’orientent vers un autre domaine. Les docteurs non-ingénieurs privilégient dès le début de leur carrière la recherche publique. Ils sont 17 % à exercer dans la recherche privée contre 30 % pour les docteurs-ingénieurs.
Par ailleurs, 98 % des docteurs-ingénieurs occupent un emploi de niveau cadre dès leur première année quand ils ne sont que 93 % des docteurs non-ingénieurs à ce niveau, trois ans après l’obtention du doctorat. Cela explique en partie une telle différence de salaire entre les deux catégories.
« Les docteurs ingénieurs semblent bénéficier d’un double effet dans la stabilité de l’emploi : ils jouissent de l’effet du secteur privé et de l’effet du diplôme antérieur, second effet dont les docteurs non-ingénieurs ne bénéficient pas, par définition », conclut la note du Sies.
Plus de facilités à financer leur thèse
Si les docteurs-ingénieurs privilégient dès leur début de carrière le secteur privé et jouissent donc de ses effets, leur choix de carrière s’explique aussi par la manière dont ils ont financé leur thèse.
En plus des aides publiques, 35 % des docteurs-ingénieurs peuvent compter sur le secteur privé pour réaliser leur projet doctoral contre 15 % des docteurs non-ingénieurs en sciences et leurs interactions. Conséquence, les docteurs-ingénieurs ont davantage l’opportunité d’être embauchés dans leur entreprise d’accueil après la préparation d’une thèse par convention industrielle de formation par la recherche (Cifre).
Les conditions d’emploi des femmes docteures ingénieurs proches de celles des hommes
Les docteures ingénieures trouvent plus facilement un emploi stable trois ans après l’obtention de leur diplôme que leurs homologues masculins (respectivement 80 % et 77 %). De plus, le taux d’emploi cadre est similaire chez docteurs-ingénieurs femmes et hommes (95 %).
« Le profil de ces dernières et les politiques de féminisation des métiers relevant de ces disciplines ont pu, notamment, les aider à améliorer leur insertion », explique la note d’information. Seul bémol, la rémunération des femmes qui reste toujours inférieure de 3 % en moyenne.