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Le carnet de Campus Matin : les cinq prises de postes à retenir en décembre 2022

Par Isabelle Cormaty | Le | Management

Le président de l’Université de Reims Champagne-Ardenne représentera les universités françaises pendant deux ans. L’Académie de médecine élit pour la première fois une femme à sa tête. L’éducation nationale et le ministère de l’ESR choisissent un haut fonctionnaire pour leur direction des ressources humaines… Autant de prises de fonctions annoncées en décembre et décryptées dans votre rendez-vous mensuel.

Campus Matin détaille le parcours de cinq personnes ayant pris de nouvelles fonctions en décembre. - © Siora Photography - Unsplash
Campus Matin détaille le parcours de cinq personnes ayant pris de nouvelles fonctions en décembre. - © Siora Photography - Unsplash

Guillaume Gellé, Sandra Démoulin, Simon Larger, Catherine Barthélémy et Boris Melmoux-Eude : ces personnalités et dirigeants de l’enseignement supérieur et de la recherche ont fait parler d’eux ces dernières semaines, car ils ont pris ou vont prendre de nouvelles fonctions. Découvrez leur parcours et leurs nouvelles missions !

1. Guillaume Gellé, président de France Universités

L’Assemblée générale de France Universités a élu Guillaume Gellé comme président le 15 décembre. Jusqu’alors vice-président de la conférence, celui qui préside l’Université de Reims Champagne-Ardenne succède à Manuel Tunon de Lara.

Son parcours

Titulaire d’un doctorat et d’une habilitation à diriger des recherches, Guillaume Gellé est professeur des universités depuis 2005. Il devient vice-président de l’Université de Reims Champagne-Ardenne en 2007, avant d’être élu président de l’université en 2016, et réélu en mars 2020. En décembre 2018, il est élu président de la commission formation et insertion professionnelle de la Conférence des présidents d’université, puis vice-président de l’association, renommée France Universités, en janvier 2022.

Guillaume Gellé sera accompagné par deux vice-présidents, élus eux aussi le 15 décembre : Virginie Dupont, présidente de l’Université Bretagne-Sud, qui occupait déjà cette fonction depuis un mandat et Dean Lewis, président de l’Université de Bordeaux.

Les priorités du nouveau bureau

Le nouveau bureau de France Universités a été élu le 15 décembre en Assemblée générale. - © France Universités
Le nouveau bureau de France Universités a été élu le 15 décembre en Assemblée générale. - © France Universités

La nouvelle équipe s’inscrit dans la continuité du travail mené par Manuel Tunon de Lara. Son objectif est de « poursuivre et amplifier la visibilité des établissements auprès de la société, des médias, des recruteurs, et le potentiel immense du tissu universitaire, ainsi que de continuer à s’adresser aux pouvoirs publics pour les sensibiliser aux problématiques de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, de la vie étudiante ».

Le bureau souhaite faire de France Universités « un corps intermédiaire dans le débat public et politique ». Il va créer à cet effet un conseil d’orientation stratégique, auquel seront conviés des organismes de recherche, des parlementaires, des membres de la société civile ou des dirigeants européens de l’ESR, comme le détaille Guillaume Gellé dans un entretien à News Tank (abonnés). France Universités envisage aussi de créer un pôle de formations des présidentes et présidents.

Une réorganisation interne de la conférence

France Universités a par ailleurs procédé à une réorganisation. Les commissions thématiques de l’institution sont remplacées par des conseils à l’image des instances de gouvernance des universités : 

• un conseil de la formation, de la vie étudiante et de l’insertion professionnelle, présidé par Virginie Laval, la présidente de l’Université de Poitiers ;
• un conseil de la recherche et de l’innovation, présidé par Yassine Lakhnech (Université Grenoble-Alpes) ;
• un conseil des personnels et des moyens, présidé par Jean-Marc Ogier (La Rochelle Université).

2. Sandra Démoulin, directrice de la communication de PSL

La directrice de la communication de CY Cergy Paris Université, Sandra Démoulin rejoint l’Université PSL à partir du 16 janvier. Elle remplace à la direction de la communication Nelly Manoukian, en poste dans l’établissement public expérimental depuis sa création en mars 2016 et qui avait quitté ses fonctions à l’été 2022.

Son parcours

Diplômée de l’Université Paris Sorbonne (aujourd’hui Sorbonne Université), de Sciences Po Lille et du Celsa, Sandra Démoulin commence sa carrière à Eurosport, où elle occupe différents postes dans l’événementiel et le marketing. 

Sandra Démoulin préside l’Arces depuis 2019. - © CY
Sandra Démoulin préside l’Arces depuis 2019. - © CY

Elle intègre ensuite SFR, notamment comme responsable marketing RH, relations-écoles et alternance, avant d’être nommée directrice digitale du groupe audiovisuel MCS TV.

En avril 2016, elle bifurque vers l’enseignement supérieur et devient directrice de la communication de l’Université Grenoble-Alpes, trois mois après la fusion des universités grenobloises. Elle rejoint l’Ile-de-France et l’Université de Cergy-Pontoise en février 2020. Elle y pilote la refonte de la marque au moment de la naissance de l’établissement expérimental CY Cergy Paris Université. 

Depuis mai 2019, Sandra Démoulin préside par ailleurs l’Association des responsables de la communication de l’enseignement supérieur (Arces).

Accompagner la pérennisation de l’Université PSL

Le changement de poste de Sandra Démoulin intervient peu après la nomination de l’emblématique président de l’établissement, François Germinet au Secrétariat général pour l’investissement (SGPI), comme directeur du pôle connaissances.

La nouvelle directrice de la communication de PSL arrive à une étape importante pour l’établissement public expérimental (EPE). Ses statuts ont été pérennisés sous forme de grand établissement le 27 novembre dernier par décret. Il s’agit d’une première depuis la parution de l’ordonnance du 12 décembre 2018 sur l’expérimentation de nouvelles formes d’établissements d’enseignement supérieur.

L’Université PSL compte dix établissements composantes (dont l’Université Paris Dauphine, Chimie ParisTech ou encore l’école nationale des chartes) et deux membres associés : le Collège de France et l’Institut Curie. Un modèle original que devra valoriser Sandra Démoulin à un moment où l’établissement veut accroître ses effectifs.

3. Simon Larger, directeur de l’Amue

Simon Larger est nommé directeur de l’Agence de mutualisation des universités et des établissements d’enseignement supérieur ou de recherche (Amue) à compter du 1er mars, pour un mandat de trois ans. Il succède à Stéphane Athanase, à ce poste depuis janvier 2014 et qui arrive au terme de son troisième et dernier mandat.

Son parcours

Simon Larger va diriger l’Amue à partir de mars 2023. - © D.R.
Simon Larger va diriger l’Amue à partir de mars 2023. - © D.R.

Titulaire d’une maîtrise de droit public et d’un diplôme d’études supérieures spécialisées en administration publique de l’Université Paris Nanterre, Simon Larger va retrouver une institution qu’il connaît bien… Il a en effet commencé sa vie professionnelle à l’Amue comme chargé de mission de 2000 à 2009.

Par la suite, il occupe successivement les postes de directeur financier de l’Université d’Évry, directeur général des services de l’Université de Versailles Saint-Quentin, puis chef du département de la stratégie patrimoniale de la direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle du ministère.

Il rejoint la Région Île-de-France en 2018, d’abord comme directeur adjoint du pôle « Tresor » (transfert, recherche, enseignement supérieur et orientation), puis directeur général adjoint en charge de l’enseignement supérieur, de la recherche, de l’innovation, des formations sanitaires et de l’orientation.

L’Amue, une institution qui fait face à de multiples défis

Groupement d’intérêt public, l’Amue organise la coopération entre ses 174 établissements membres et sert de support à leurs actions communes en vue d’améliorer la qualité de leur gestion. Simon Larger devra poursuivre l’application du contrat quinquennal 2021-2025 conclu par son prédécesseur avec le ministère de l’enseignement supérieur.

Le numérique fait notamment partie des axes prioritaires de ce contrat. En 2023, l’Amue va accompagner le déploiement du logiciel Pégase dédié à la formation et de la solution Caplab, un outil commun aux laboratoires et à leurs établissements de tutelle afin de faciliter la connaissance des projets de recherche et leur pilotage. Mais l’agence fait face à plusieurs défis.

« Nous portons la volonté d’une différenciation des établissements dans leurs approches cœur de métiers, pour la recherche ou la scolarité, et en même temps, on nous demande de plus mutualiser. Cela peut être compliqué. Nous avons donc besoin d’un portage politique fort sur ces questions », résumait Stéphane Athanase le 14 décembre lors des 30 ans de l’Amue.

4. Catherine Barthélémy, présidente de l’Académie nationale de médecine en 2024

La professeure Catherine Barthélémy est élue le 13 décembre vice-présidente de l’Académie nationale de médecine pour l’année 2023. Elle deviendra en 2024 présidente de la société savante, une première pour l’institution fondée en 1820 !

Une médecin reconnue spécialiste de l’autisme

Pédopsychiatre, médecin pédiatre et membre titulaire de l’Académie nationale de médecine depuis 2017, Catherine Barthélémy est cheffe de service honoraire au CHU de Tours.

Catherine Barthélémy est membre titulaire de l’Académie nationale de médecine depuis 2017 et présidera l’institution en 2024. - © Académie de médecine
Catherine Barthélémy est membre titulaire de l’Académie nationale de médecine depuis 2017 et présidera l’institution en 2024. - © Académie de médecine

La professeure honoraire à la faculté de médecine de Tours y a assuré les fonctions de vice-doyenne recherche. Elle a reçu le prix d’honneur de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) en 2016. 

Durant sa carrière, la physiologiste a particulièrement travaillé sur la question de l’autisme. En 1983, elle a cofondé l’Association de professionnels et de familles pour la recherche sur l’autisme et la prévention des inadaptations (Arapi), dont elle en a été la présidente ainsi que la vice-présidente pendant plusieurs mandats, jusqu’en 2019. Elle préside actuellement le groupement d’intérêt scientifique « Autisme et troubles du neurodéveloppement ».

Première présidente de l’Académie nationale de médecine

Parmi les principaux axes de son projet en 2024, Catherine Barthélémy souhaite renforcer la complémentarité des travaux de l’Académie, soutenir la dynamique de communication et participer aux actions nationales et internationales sur les thématiques d’actualité.

Pour l’année 2023, Jean-Pierre Goullé assurera la présidence de l’association, aux côtés de Catherine Barthélémy (VP), Christian Boitard (secrétaire perpétuel), Jacques Rouëssé (trésorier) et Pierre-François Plouin (secrétaire adjoint).

  • Suivre l’Académie nationale de médecine sur Twitter.

5. Boris Melmoux-Eude, DGRH des ministères

Le conseil des ministres a entériné le 22 décembre la nomination de Boris Melmoux-Eude comme directeur général des ressources humaines (DGRH) des ministères de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, et du sport. Il remplace Vincent Soetemont.

Un haut fonctionnaire passé par Bercy

Boris Melmoux-Eude est diplômé de Sciences Po et de l’ÉNA. - © D.R.
Boris Melmoux-Eude est diplômé de Sciences Po et de l’ÉNA. - © D.R.

Titulaire d’un master en affaires publiques à Sciences Po et énarque, Boris Melmoux-Eude intègre à la fin de ses études la Cour des comptes comme conseiller référendaire. De 2012 à 2015, il est par ailleurs chargé d’enseignement en finances publiques et questions européennes à Sciences Po.

En 2015, il rejoint la direction du budget à Bercy, en tant que chef du bureau des politiques et des finances de l’Union européenne. Puis, il devient conseiller financier au secrétariat général des affaires européennes.

Il entre au ministère de l’Europe et des affaires étrangères en mai 2019, d’abord comme directeur adjoint, puis directeur du cabinet de la secrétaire d’État, Amélie de Montchalin. Une fonction qu’il conserve lorsqu’elle est nommée ministre de la transformation et de la fonction publique en juillet 2020. Après la défaite de la ministre aux législatives et sa sortie du gouvernement, Boris Melmoux-Eude retrouve en juillet 2022 son poste à la Cour des comptes.

Un poste clé pour les ministères

Alors que la ministre de l’enseignement supérieur, Sylvie Retailleau souhaite simplifier et accélérer l’application de la Loi de programmation de la recherche (LPR), le nouveau DGRH aura de nombreux dossiers sur la table. Repyramidage, régime indemnitaire des personnels enseignants et chercheurs (Ripec), accord sur le télétravail ou encore mensualisation des paies… autant de sujets sur lesquels l’attendent syndicats, personnels et enseignants-chercheurs dans l’ESR !

Concernant l’éducation nationale, premier budget de l’État, Boris Melmoux-Eude devra notamment mettre en œuvre les mesures qui découlent de la concertation en cours sur l’attractivité et la revalorisation du métier d’enseignant. Le président de la République a annoncé que le salaire minimum des nouveaux enseignants s’établira à 2000 € net par mois à temps plein à la rentrée 2023. Il a chiffré la revalorisation salariale à 10 % en moyenne pour les enseignants.