Chercheurs et enseignants-chercheurs, les primes nouvelles sont là !
Par Théo Haberbusch | Le | Personnels et statuts
Nous vous l’annoncions dès juillet 2020 et nous y voilà ! La prime de recherche et d’enseignement supérieur, la prime de recherche et la prime d’enseignement supérieur, sont réévaluées, de manière rétroactive, à compter du 1er janvier. Le repyramidage des carrières continue, lui, d’être négocié entre syndicats et ministère.
La prime de recherche et d’enseignement supérieur (Pres), la prime de recherche et la prime d’enseignement supérieur (Pes) s’affichent à la hausse en 2021. Les arrêtés fixant leurs taux sont parus officiellement le 5 mars dernier.
Une conséquence de la LPR (loi de programmation pour la recherche) et, plus précisément, du protocole d’accord relatif à l’amélioration des rémunérations et des carrières, signé entre le Premier ministre et plusieurs syndicats (SNPTES, Sgen-CFDT et Unsa), dont Campus Matin vous a déjà parlé.
Dans un contexte tendu dans les établissements (crise sanitaire et contestation de la LPR), la ministre Frédérique Vidal a tenu à accélérer la mise en oeuvre des revalorisations indemnitaires, écrivait-elle aux syndicats fin janvier.
Les choses n’ont ensuite pas trainé : le 1er février, le comité de suivi du protocole d’accord était installé et présenté comme une réponse aux difficultés rencontrées par les étudiants et les personnels. Début mars ce sont donc les premières primes qui gonflent, avec un effet rétroactif au 1er janvier 2021, tandis que d’autres sujets majeurs sont encore négociés.
Quels montants pour les primes des enseignants-chercheurs et chercheurs en 2021 ?
Prime de recherche et d’enseignement supérieur
La Pres, jusqu’ici de 1 259,97 € pour toutes les catégories, passe en 2021 à :
- 2 350 € pour les maîtres de conférences, titulaires, stagiaires, et personnels assimilés ;
- 1 840 € pour les professeurs des universités titulaires et personnels assimilés ;
- 1 259, 97 € pour tout autre bénéficiaire.
Le versement est semestriel, précise l’arrêté paru au JO. Une façon d’homogénéiser les pratiques et d’avoir une traduction nette sur les fiches de paies, alors que des établissements mensualisent leur Pres, tandis que d’autres la versent d’un seul tenant.
Prime d’enseignement supérieur
Elle aussi fixée à 1 259,97 €, elle atteint désormais 1 546 €, également par versement semestriel, aux professeurs de l’enseignement scolaire affectés dans le supérieur (PRAG et PRCE).
Prime de recherche
Son montant, qui allait de 980 € à 1 113,90 € annuels, grimpe à :
- 1 620 € pour les directeurs de recherche ;
- 2 220 € pour les chargés de recherche.
Quelles sont les autres discussions en cours ?
Les réunions du comité de suivi du protocole « rémunérations et carrières » portent notamment sur le repyramidage des enseignants-chercheurs et des personnels ITRF.
700 à 800 promotions effectives en 2022
Politiquement, le ministère affiche sa volonté d’accélérer le repyramidage prévu par le protocole s’agissant du passage de maitres de conférences au corps des professeurs. Objectif : atteindre 700 à 800 promotions effectives en 2022, soit 40 % du repyramidage total prévu (2 000 promotions). En outre, il serait réalisé sur cinq ans plutôt que les sept ans couverts par le protocole.
Les enjeux du repyramidage
Au-delà de ces volumes globaux, les questions sont nombreuses. Si l’on sait qu’un quart des concernés seront des MCF de classe normale avec plus de dix ans d’ancienneté et les trois quarts des MCF hors classe, quelles disciplines et quels établissements vont bénéficier de ce repyramidage ? Quelle procédure pour sélectionner les maitres de conférences qui pourront devenir professeurs ? Les propositions récentes du Sgen-CFDT permettent de prendre conscience de l’ampleur des enjeux.
Selon l’agence News Tank (abonnés) une procédure spécifique est envisagée, mais ses modalités ne sont pas arrêtées. Une option avancée est de créer une voie à travers un décret spécifique de repyramidage. L’autre option possible pour le Mesri serait une réécriture de l’article 46-3 du décret statutaire des enseignants-chercheurs, permettant à des MCF ayant dix ans d’activité de devenir professeurs.
Quoi qu’il en soit, l’objectif est de ne pas refaire passer de concours spécifique aux intéressés.