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Les portraits audio d’Emmanuel Caillaud : #5 Camille Brugier, chercheuse indépendante sur la Chine


Après une carrière au ministère de l’enseignement supérieur et dans un laboratoire de recherche publique, Camille Brugier a choisi de devenir chercheuse indépendante pour analyser les enjeux économiques et géopolitiques chinois. Elle partage les coulisses de son métier et ses conseils pour celles et ceux qui voudraient suivre la même voie dans le cinquième épisode des rencontres de l’ESR.

Camille Brugier conseille gouvernements et entreprises sur les enjeux économiques de la Chine. - © Pexels/ Zhang Kaiyv
Camille Brugier conseille gouvernements et entreprises sur les enjeux économiques de la Chine. - © Pexels/ Zhang Kaiyv

Universitaire inclassable et curieux de tout, Emmanuel Caillaud est enseignant-chercheur, spécialiste des questions industrielles au Cnam, et auteur d’un Petit guide de survie de l’enseignant-chercheur (Spartacus, 2023).

Ancien blogueur sur les thématiques d’enseignement supérieur, il s’essaie au rôle de journaliste pour Campus Matin et rencontre les forces vives de l’ESR.

Dans ce cinquième épisode de podcast, il reçoit Camille Brugier, chercheuse indépendante qui partage les avantages de ce choix, mais aussi les défis liés à ce statut et à son sujet de recherche.

« Être indépendante me permet de choisir mes projets et d’avoir les moyens de les mener à bien »

Ancienne chargée de mission Asie-Océanie au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, Camille Brugier conseille aujourd’hui gouvernements et entreprises sur les enjeux économiques et géopolitiques liés à la Chine.

« Je fais de la recherche comme à l’université, mais sans y être rattachée. Je travaille uniquement pour les États qui appartiennent à l’Otan — pour lesquels je produis des analyses à partir de sources ouvertes chinoises », explique-t-elle.

Elle apprécie ce statut pour la liberté qu’il lui donne : « Je peux refuser des projets qui ne me conviennent pas et avoir les ressources nécessaires pour mener mes analyses dans de bonnes conditions. »

Camille Brugier est chercheuse indépendante en sciences politiques. - © D.R.
Camille Brugier est chercheuse indépendante en sciences politiques. - © D.R.

Un choix qui demande des sacrifices

Si être chercheuse indépendante permet une grande flexibilité, travailler sur un sujet aussi sensible que la Chine n’est pas sans risque.

« J’ai fait le choix de ne plus aller en Chine depuis plusieurs années, en tout cas avec le président actuel. Le risque est relativement limité, il est éventuellement juridique. C’est-à-dire que je pourrais éventuellement être attaqué en diffamation, mais la plupart des travaux que je fais sont des travaux privés », précise-t-elle.

Son activité la confronte à des pressions récurrentes : attaques sur les réseaux sociaux, tentatives de piratage de sa messagerie professionnelle…

Visibilité et réseau : les clés pour réussir en tant que chercheur indépendant

Son conseil pour celles et ceux qui voudraient suivre son exemple ? Se faire connaître sur les réseaux sociaux. « Quand on est chercheur indépendant, il faut être visible pour trouver des clients », souligne-t-elle. Active sur LinkedIn, elle publie régulièrement sur son activité.

« Il faut investir un réseau quel qu’il soit, que ce soit Twitter, LinkedIn ou même Instagram, et créer votre audience dès la thèse. N’ayez pas peur en fait de vous affirmer. Oui, il y a des “haters”, mais on peut les bloquer », conclut-elle.