Deux ans après la mise en œuvre de la LPR, quels effets sur la qualification aux fonctions d’E-C ?
Fini l’obligation de qualification pour les maîtres de conférences qui souhaitent candidater sur des postes de professeur des universités depuis la mise en application de la loi de programmation de la recherche en 2021. Depuis, les demandes de qualification examinées par le Conseil national des universités sont en chute libre.

Qualification des E-C : 11 487 candidatures examinées
« En 2023, le Conseil national des universités a examiné au total 11 487 candidatures à la qualification aux fonctions de maître de conférences (MCF) et de professeur des universités (PR) », d’après une note de la direction générale des ressources humaines du ministère publiée le 10 février 2025.
Cette qualification est un préalable aux concours de recrutement d’enseignants-chercheurs. Par rapport à 2022, « le nombre de dossiers à la qualification de MCF a diminué de seulement 1 % et celui des PR de 16 % », en lien avec la mise en application de la loi de programmation de la recherche (LPR).
Des demandes en baisse en lien avec la LPR

Cette loi prévoit en effet, depuis 2021, l’expérimentation de la dispense de l’inscription des maîtres de conférences titulaires et assimilés sur une liste de qualification par le CNU pour postuler à un poste de professeur des universités.
213 personnes ont obtenu la qualification aux fonctions de PR durant la campagne 2023, alors qu’elles étaient 239 à l’obtenir en 2022. Cela représente une diminution de 11 % en un an, après une précédente baisse de 27 % entre 2021 et 2022. Une baisse significative qui coïncide avec la mise en œuvre de la LPR.
Sur les 11 487 candidatures examinées par le CNU en 2023, seuls 4 % des dossiers (491) concernaient la qualification aux fonctions de PR.
Des taux de qualification variables en fonction des disciplines
Au total, le CNU a délivré 7 281 qualifications (6 987 pour les MCF et 294 pour les PR). Le taux de qualification, c’est-à-dire le rapport entre le nombre de qualifications délivrées par le CNU et le nombre de dossiers examinés, s’établit à 63,5 % en 2023 pour les MCF et à 59,9 % pour les PR. Des proportions qui varient fortement d’une discipline à l’autre :
- En droit et science politique, les taux de qualification sont les plus faibles (17 % pour les PR et 34 % pour les MCF).
- Ils sont de 84 % en sciences de la terre et de 75 % en physique, en biologie et biochimie pour les MCF. Pour les PR, le taux le plus élevé est de 76 % en mathématiques et informatique et en mécanique, génie mécanique et informatique.

Le poids des femmes dans la procédure
Si les femmes restent minoritaires parmi le corps des maîtres de conférences et des professeurs des universités, la proportion des femmes qualifiées aux fonctions de MCF est proche de celle des candidates (respectivement 46,3 % et 46,7 %). Des proportions qui varient peu au fil du temps.
En revanche, pour les qualifications aux fonctions de PR, la part des qualifications délivrées aux femmes est inférieure à la part de dossiers examinés (respectivement 26,2 % et 29,1 %).
« Ces écarts sont observés à partir de 2021 à la suite du changement du profil des candidats à la qualification de PR », précise la DGRH.
« Les femmes obtiennent la qualification à un âge un peu plus avancé que celui des hommes. Ainsi, l’âge médian des qualifiés PR est de 46 ans pour les hommes et de 48 ans pour les femmes, en légère augmentation par rapport à 2022. Pour les qualifiés MCF, il est respectivement de 33 et 34 ans. »