Comment le Covid-19 m’a obligé à réinventer mon métier de responsable des admissions
Par Marc Guiraud | Le | Personnels et statuts
Responsable des admissions du programme grande école d’une business school, la vie professionnelle de Céline a changé depuis le confinement.
Témoignage.
Deux grandes périodes
« Avant le 16 mars, avant de ne plus pouvoir aller au bureau, avant l’annonce de la suppression des oraux des concours d’entrée dans les grandes écoles de commerce, ma vie professionnelle était relativement simple, divisée en deux grandes périodes.
D’octobre à février-mars, j’étais sur le terrain, pour aller à la rencontre des candidats dans les forums et les salons. On avait certes constaté une nette baisse de fréquentation des derniers salons de fin février. Et du coup, on a vu monter les questions des candidats par mail et via les réseaux sociaux sur notre école, ses diplômes, son ambiance, ses équipements. Du coup, je suis intervenue en appui du service concours pour l’aider à leur répondre, par ces canaux et par téléphone. Cela m’a pris beaucoup de temps.
Mais comme cette période était quasi terminée, j’étais aussi en train de me projeter dans la deuxième partie, que j’apprécie tout autant.
D’avril à mai, je préparais l’organisation des oraux, dans l’objectif de faire vivre aux admissibles la meilleure expérience possible sur notre campus. En avril, je basculais en mode « full expérience admissibles ».
Quand le confinement a été annoncé, on commençait à contacter les prestataires, hôteliers, restaurateurs, office de tourisme, agence de communication, pour leur donner les dates des oraux, et réserver les prestations pour nos admissibles.
Puis est tombée la nouvelle de l’annulation des oraux.
Évidemment, on a tout annulé.
J’ai été un peu déprimée quelques jours car j’adore cette partie de mon travail : il y a le contact avec les jeunes, on se met en quatre pour créer une ambiance festive, attractive, en cherchant chaque année de nouvelles idées pour les séduire, il faut être créative ! Ca a été vraiment frustrant de devoir tirer un trait sur ces oraux, car même si c’est beaucoup de travail, c’est moment joyeux avec les candidats, qui ne sont donc pas les seuls à être frustrés.
Mais comme ce n’est pas mon genre de me lamenter, j’ai rapidement réfléchi aux autres manières d’accueillir les candidats et de leur faire ressentir l’ambiance de l’école.
Nos étudiants deviennent alors des « e-admisseurs » et nos admissibles des « candidats 2.0 » à qui l’on proposera des vidéos et échanges en ligne qui nous permettront de montrer les valeurs de l’école, même s’il est difficile de reproduire son ambiance chaleureuse réelle.
C’est un défi pour tous les responsables des admissions d’arriver à montrer les spécificités de leurs écoles de manière virtuelle et digitale. Et c’est aussi beaucoup de travail, mais un travail bien différent.
On s’adapte au jour le jour et c’est à nous de montrer de l’agilité pour réussir à mobiliser nos candidats.
Quant au télétravail, je ne l’avais jamais pratiqué avant.
C’est une nouvelle organisation à apprendre, pas facile. Mais ma motivation est de continuer à proposer les meilleures choses possibles pour les candidats. Et on se soutient entre collègues, tout le monde est dans le même bateau !"