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[Vidéo] « Edtechs : faire face aux Gafam et à la compétition internationale » J-F Fiorina x M-C Levet

Par Marine Dessaux | Le | Edtechs

Acteur et expert du sup', blogueur passionné d’actualité, Jean-François Fiorina est directeur général adjoint de Grenoble École de Management. Et pour Campus Matin, il se fait intervieweur en visio !

À l’occasion de ce sixième entretien, il interroge Marie-Christine Levet, fondatrice et présidente d’Educapital. L’experte en edtechs revient sur les enjeux pour la filière française et sur sa stratégie d’investissement dans les technologies d’avenir.

[Vidéo] « Edtechs : faire face aux Gafam et à la compétition internationale » J-F Fiorina x M-C Levet
[Vidéo] « Edtechs : faire face aux Gafam et à la compétition internationale » J-F Fiorina x M-C Levet

Un acteur du sup’ qui interroge un expert : voici le concept des entretiens vidéos réalisés par Jean-François Fiorina pour Campus Matin. Ce mois-ci, Marie-Christine Levet revient sur l’importance du développement d’une filière edtech française, notamment pour la souveraineté éducative et des données des apprenants.

Elle identifie deux compétitions principales : les Gafam et les edtechs internationales, dans les pays qui investissent massivement à savoir la Chine, l’Inde et les États-Unis.

Par ailleurs, celle qui fut directrice générale et fondatrice du moteur de recherche Lycos, DG de Club Internet et qui est aujourd’hui présidente et co-partenaire d'Educapital avec Litzie Maarek, annonce la fin de la première période d’investissement de ce fonds de capital investissement européen d’origine française, dédié aux edtechs.

1. Pourquoi les edtechs ?

 « J’ai vu tous les secteurs de l’économie être disruptés par le digital », témoigne Marie-Christine Levet qui revient sur son parcours et la façon dont elle tombée dans la edtech au cours de cette vidéo d’introduction.

2. Gafam et edtechs : des modèles différents

Pour Marie-Christine Levet, il n’y a pas de débat : « Les Gafam ne sont pas des acteurs de la edtechLes acteurs de la edtech conçoivent leur application spécifiquement pour la edtech, avec tout ce qui est respect des données », définit-elle.

En outre, elle précise que ces deux types d’entreprises sont construites sur des modèles économiques différents : « Le modèle économique des Gafam est un modèle publicitaire, donc d’audience pour la captation des données et des publicités ciblées ». Quand les edtechs vendent leur solution à une école, un apprenant.

3. Construire une filière européenne face à la compétition internationale

Alors que les grandes puissances étrangères développent leurs propres outils, « la edtech est quand même un marché avec des barrières liées aux langues, au programme éducatif », tempère la présidente d’Educapital.

En revanche, elle met en garde : « On ne voit pas encore ces edtechs arriver, mais c’est un risque ». Car cela signifierait la perte de la maîtrise sur nos données d’apprentissage.

Marie-Christine Levet revient également sur la position des pouvoirs publics, qu’elle a eu à plusieurs reprises l’occasion de rencontrer, notamment le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer.

4. Les deux tendances à suivre

Ce sont des technologies prometteuses, d’après Marie-Christine Levet : l’intelligence artificielle et la gamification.

  • Elle revient notamment sur l'adaptive learning. « Peu de gens en font vraiment, car cela demande beaucoup d’études data à analyser (…), mais cela réduit fortement le décrochage scolaire. »
  • Et sur les laboratoires en réalité virtuelle. « Le coût d’investissement est important, mais beaucoup moins que celui des laboratoires. »

5. Une future levée de fonds à 100 millions pour Educapital

La première série d’investissements effectués par Educapital touche à sa fin avec 20 entreprises dans son portefeuille (17 signées dont Appscho et trois à l’étude) en Europe et en Israël. « On est en phase de préparation d’Educapital 2, on vise à doubler la taille d’Educapital, avec un fonds de 100 millions d’euros, pour accompagner de manière plus forte une autre vingtaine de sociétés edtechs européennes », annonce Marie-Christine Levet.

Elle revient par ailleurs sur les investisseurs edtechs, publics comme privés.

6. « L’enseignement supérieur devra coordonner différents écosystèmes »

Un enseignement supérieur flexible et en partenariat avec de multiples écosystèmes : c’est la vision que soumet Jean-François Fiorina, en tant qu’acteur du supérieur, à Marie-Christine Levet en réponse à son questionnement sur l’éducation post-Covid.