Un tapis intelligent pour compter les étudiants à l’entrée des campus !
Par Marine Dessaux | Le | Équipements et systèmes d'informations
Plus besoin de poster un vigile à chaque entrée pour comptabiliser le nombre de personnes dans un bâtiment de cours, une bibliothèque universitaire ou un espace événementiel : sur certains campus, c’est désormais un écran qui s’occupe de laisser entrer, ou de faire patienter.
« Stop&Go » est la dernière solution de la société Technis, spécialisée dans le comptage automatisé en temps réel, à l’aide d’un tapis intelligent. Campus Matin vous raconte comment elle est née pendant le confinement et quels établissements l’utilisent aujourd’hui.
Un tapis intelligent déjà utilisé à Sciences Po, Edhec et EMLyon
La société suisse Technis propose une solution de comptage de personnes en temps réel grâce à un tapis placé à l’entrée des lieux de vie qui analyse les flux entrants et sortants. Elle est précise à 98 %, modulable et non intrusive, car aucune donnée n’est collectée sur les individus.
Comment cela fonctionne-t-il ? « La technologie du tapis connecté analyse le positionnement du pied et permet d’en tirer une conclusion sur la direction que prend la personne, et donc de savoir si elle entre ou sort », explique Arnaud Déplanque, directeur général France de Technis, à Campus Matin.
Un outil qui séduit les secteurs du retail, de l’événementiel (le salon de l’agriculture à Paris ou la ville de Nice pour l’accueil du Tour de France notamment), mais aussi l’enseignement supérieur à l’instar de Science Po Paris, première à s’en équiper à l’été 2019. Depuis, l’Edhec, EMLyon, l'ENS-PSL et CentraleSupélec, récemment, l’ont rejoint.
L’enjeu premier pour ces établissements est celui de la sureté, l’analyse des flux permettant d’éviter les regroupements trop importants. Cependant, dans un contexte de pandémie, la solution a trouvé une nouvelle utilité.
En temps de crise sanitaire « connaître le parcours visiteur des étudiants »
Adapter le planning des équipes de sécurité et de nettoyage
« Connaître les flux permet de gérer les jauges de personnes, de suivre les taux d’occupation des amphithéâtres et le parcours visiteur des étudiants. Ainsi, l’établissement peut adapter le planning des équipes de sécurité et de nettoyage. Le directeur de la sécurité/sureté peut ainsi très vite réagir s’il y a de trop nombreux croisements », expose Arnaud Déplanque.
« Posséder cette information permet de rassurer le personnel enseignant sur le nombre d’élèves et d’ajuster la taille des salles pour les cours et événements en temps réel ».
Les tapis peuvent être situés à l’entrée des bâtiments, mais aussi des salles de classe, de réunion, de la cafétéria, ce que fait Sciences Po Paris, ou de la bibliothèque universitaire, comme l’a fait l’ENS.
Pour les événements ponctuels, comme des journées portes ouvertes ou un colloque, la solution peut facilement être déplacée à condition d’être à portée d’une prise électrique.
Une solution « Stop&Go » développée pendant le confinement
En 15 jours, le produit était opérationnel
Comme beaucoup de sociétés tech, Technis a fait l’expérience du confinement comme d’une période d’adaptation, nécessitant de répondre aux nouveaux besoins et demandes d’usagers. « Avec la Covid, CentraleSupélec notamment a voulu pouvoir informer les utilisateurs du campus. Nous avons donc travaillé avec une équipe d’ingénieurs venant de l’EPFL sur la façon de coupler le comptage avec des bornes d’information. En 15 jours, le produit “Stop and Go“ était opérationnel », retrace Arnaud Déplanque.
Sur un écran de 15 pouces ou plus, un symbole autorise les entrées jusqu’à ce que la jauge de remplissage soit atteinte. A ce moment un signe d’interdiction rouge apparaît. L’étudiant ou le personnel de campus doit alors patienter, jusqu’à ce qu’une personne emprunte une des sorties, avant de pouvoir entrer à son tour.
« Les écoles ont demandé à faire apparaître des visuels, des messages informant les visiteurs des gestes sanitaires ou encore des messages propres : logo, information pratique, etc. C’est donc également une possibilité qu’ont les établissements », précise Arnaud Déplanque.
3 millions levés et une nouvelle antenne à Paris
Depuis le début de la crise, Technis a augmenté ses capacités de production par dix. Cet été, la société a levé trois millions d’euros afin d’augmenter sa présence sur le marché européen. Dans cette optique, une nouvelle antenne parisienne vient d’être ouverte.
La prochaine innovation de la société ne devrait pas concerner la sécurité, mais le monde de la santé. « Il s’agira de couvrir de plus grandes surfaces, les chambres d’ephads notamment, de façon à connaître les habitudes des patients détecter des cas d’errance ou les chutes », anticipe Arnaud Déplanque. Une solution qui devrait voir le jour en 2021.