Sport à l’université : des idées pour allumer la flamme d’ici 2024
Par Isabelle Cormaty | Le | Expérience étudiante
À l’approche des Jeux olympiques, l’ESR se mobilise pour valoriser le sport à l’université ! France Universités a remis au gouvernement un rapport contenant 32 recommandations pour mieux accompagner les sportifs de haut niveau et favoriser la pratique d’activités physiques et sportives par l’ensemble des étudiants. Synthèse.
J-527 avant les Jeux olympiques de Paris qui se dérouleront du 26 juillet au 11 août 2024 ! Dans la perspective de ces olympiades, l’association France Universités avait confié en juin dernier au président de l’Université Paris Panthéon-Assas, Stéphane Braconnier, une mission sur les sportifs de haut niveau et la pratique universitaire d’activités physiques et sportives.
Féru de sport, ce professeur agrégé de droit public a notamment présidé le comité de déontologie du Comité national olympique et sportif français (Cnosf) et été membre de la Commission des sanctions de l’Agence française de lutte contre le dopage.
Pour les besoins de cette mission, il a travaillé avec les différentes organisations concernées comme les fédérations sportives ou la Fédération française du sport universitaire (FFSU). Son rapport « Le sport, une ambition pour l’université » a été rendu public le 1er février dernier et remis aux ministères des sports et de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Voici ce qu’il faut retenir des 32 recommandations.
Comment développer la pratique sportive des étudiants ?
Pour encourager les pratiques sportives auprès des étudiants, les établissements peuvent avoir recours à des notations incitatives, d’après le rapport : unité d’enseignement libre, bonus de majoration des résultats semestriels, validation par des crédits ECTS…
L’objectif de France Universités est de remettre le sport au cœur de la vie étudiante et de valoriser les dispositifs sport-santé existants « qui sont très inégaux selon les campus ».
« Les universités doivent développer des initiatives pour amener au sport les étudiants qui en sont plus éloignés pour des raisons diverses (physiques, psychologiques, sociales, etc.). C’est pourquoi il faut penser une offre adaptée aux primo-entrants à l’université : instaurer une offre découverte sport, découverte remise en forme ou encore des tests de capacité physique dès la rentrée universitaire », énumère le rapport.
Instaurer un label « Campus sport »
Stéphane Braconnier recommande aussi de créer un label « campus sport » lié à des financements sectoriels.
« Cela pourrait se décliner en trois niveaux, permettant de mieux identifier les universités ayant mis en place des dispositifs spécifiques en direction des étudiants sportifs, fait preuve de volontarisme dans le domaine de la sensibilisation aux enjeux de santé publique via la pratique sportive ou développé de manière importante les politiques en faveur de la démocratisation des pratiques sportives sur leurs campus », expose-t-il.
Lancer un Plan d’urgence 2030 pour l’équipement sportif des campus
Le rapport accorde une attention particulière aux infrastructures pour développer la pratique sportive de tous les étudiants. « La pratique sportive des étudiants se heurte principalement à l’insuffisante disponibilité des créneaux disponibles et, plus encore, à l’inadaptation du temps universitaire à une pratique régulière. La préservation du temps pour le sport doit donc devenir une priorité », insiste Stéphane Braconnier qui souhaite « amener les équipements aux étudiants ».
Pour ce faire, il propose plusieurs pistes :
- élargir les créneaux d’ouverture des infrastructures en mobilisant un encadrement par des emplois étudiants ;
- construire, rénover et mutualiser les équipements sportifs avec les collectivités territoriales et les associations ou clubs locaux ;
- multiplier les espaces de pratique libre sur les campus, en mobilisant le soutien des fédérations sportives ;
- et sanctuariser un espace-temps pour les compétitions universitaires.
Le rapport met en avant la généralisation des dispositifs compatibles avec le temps étudiant. L’Université de Poitiers a par exemple créé en 2021 la formule « Clique ton sport » qui permet aux étudiants aux emplois du temps évolutifs de s’inscrire ponctuellement à des séances, sans s’engager sur un semestre.
Comment accompagner les étudiants sportifs de haut niveau ?
La présence de sportifs de haut niveau dans les universités est un « puissant levier de développement » qui permet à la fois aux gouvernances d’encourager la pratique sportive chez les étudiants et de faire rayonner l’établissement à l’extérieur.
Pour autant, concilier entraînements intensifs, compétitions internationales et cursus universitaires relève parfois du dilemme pour les sportifs de haut niveau, confrontés à des casse-tête d’emploi du temps, voire contraints de faire des choix.
« Notre logiciel de fonctionnement n’est pas totalement adapté aux exigences du sport de haut niveau, reconnait Stéphane Braconnier. C’est la raison pour laquelle nous préconisons de changer totalement le paradigme des politiques d’accompagnement des étudiants sportifs de haut niveau. L’objectif n’est pas d’adapter marginalement ou de procéder à des ajustements de cursus, mais de passer dans un système où le cursus est construit autour du projet sportif. »
Le président de l’Université Paris Panthéon-Assas pointe notamment « l’absence de stratégie nationale en la matière et le fait que l’accompagnement des sportifs de haut niveau soit laissé à l’appréciation de chaque établissement ».
Un référent « sportifs de haut niveau » dans chaque établissement
Outre l’augmentation du montant des bourses et la création d’une plateforme interuniversitaire en ligne pour la dispense d’enseignements à distance, le rapport Braconnier suggère de désigner dans chaque établissement une personne référente sur le sport pour tous les étudiants, qu’ils soient sportifs professionnels ou non.
Elle serait notamment en charge de l’accompagnement des sportifs de haut niveau dans toutes leurs démarches comme les demandes d’aménagements par exemple.
« Les étudiants pourraient ainsi mieux identifier leurs possibilités d’ajustement sport/études et cela augmenterait le rapport de confiance nécessaire entre eux et l’institution universitaire. »