Les actualités de l’ESR qu’il ne fallait pas rater depuis la rentrée
Par Marine Dessaux | Le | Stratégies
L’actualité de l’enseignement supérieur et de la recherche est dense… Avec la rentrée, vous ne savez plus où donner de la tête ? Campus Matin vous résume les nouveautés, rapports, postes à prendre et chiffres à connaître.
Trois actualités en bref
- L’inspection générale de l’éducation du sport et de la recherche (Igésr) a remis son rapport thématique annuel 2020 sur « L’orientation de la quatrième au master » , le 22 octobre dernier. L’Igésr fait état d’un « accompagnement adapté [aux] besoins qui peine manifestement à se mettre en place ». Elle observe : « Hormis des réussites locales encore trop souvent isolées, l’absence de coordination des différents acteurs et la faible lisibilité des stratégies mises en œuvre en matière d’information et d’orientation tendent souvent à tenir celles-ci en marge des établissements ».
- Le 15 octobre, le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (Mesri) a annoncé un plan d’action contre les violences sexistes et sexuelles, financé à hauteur de sept millions d’euros sur cinq ans, visant à former le personnel et améliorer les signalements. Une mesure qui fait résonance à la révélation, une semaine auparavant, d’une enquête interne de CentraleSupélec faisant état d’une centaine d’agressions sexuelles et de viols entre élèves lors de l’année 2020-2021. Une enquête préliminaire a été ouverte par le procureur de la République.
- Le prix de l’Observatoire national de la vie étudiante 2021 a récompensé, le 19 octobre dernier, non pas un mais deux doctorants s’étant distingués lors des délibérations à distance. Anaëlle Milon s’est illustrée avec sa thèse en sciences de l’éducation sur la relation à l’apprendre des étudiants handicapés à l’université. Arnaud Pierrel a lui été remarqué pour sa thèse en sociologie sur les amphis d’apprentis, leurs genèses, structuration et composition sociale dans l’ESR.
Du nouveau à forts enjeux
Un rapport de la Cour des comptes sur l’autonomie des universités
La Cour des comptes a publié, le 21 octobre, une note plaidant pour une plus grande autonomie des universités : « Les universités à l’horizon 2030 : plus de libertés, plus de responsabilités » . Le constat y est fait que « les universités restent bridées dans leur autonomie, du fait de responsabilités mal définies et de missions parfois accomplies de manière partielle ».
Plusieurs pistes sont suggérées, notamment une réforme du dispositif d’allocation des moyens, avec un contrat quinquennal d’objectifs et de moyens, ainsi que le développement de financements nouveaux. Dans ces suggestions, côté ressources humaines, le suivi des carrières est confié aux universités et le Conseil national des universités réformé. Pour la recherche, la gestion des unités mixtes de recherche relève des universités. Le rapport conseille en outre de fusionner les corps de chercheurs et d’enseignant-chercheur. Sur la vie étudiante, la Cour des comptes souligne l’importance de formations plus « en phase avec les évolutions et offres du marché du travail ».
Lauréats de l’appel à manifestation d’intérêt Demoes
Jean Castex a annoncé, le 8 octobre, les 17 lauréats de l’appel à manifestation d’intérêt Demoes (Démonstrateurs numériques dans l’enseignement supérieur). Ces derniers bénéficient d’une enveloppe de 110 millions d’euros pour déployer des outils de transformation numérique au service de l’enseignement, en partenariat avec les edtechs.
Selon le Premier ministre, ces expérimentations vont concerner « 400 000 étudiants en métropole et outre-mer ». L’établissement le plus doté est Arts et Métiers avec 9,5 millions d’euros, viennent ensuite l’Université de Rennes 1 qui bénéficie de 7,75 millions d’euros et l’Université PSL dotée de 7,25 millions d’euros. « L’idée est toujours, au service de la pédagogie, de personnaliser au maximum la formation », résume Jean Castex.
Deux directions d’institutions bientôt renouvelées
Sciences Po : une élection sous tension
Depuis l’affaire Duhamel et la démission de Frédéric Mion, la direction de Sciences Po Paris et le poste d’administrateur de sa fondation sont à pourvoir. Sur 23 dossiers jugés recevables, trois candidats sont encore en course :
- Christine Musselin, sociologue au Centre de sociologie des administrations,
- Olivier Faron, administrateur général du Cnam,
- et Mathias Vicherat, secrétaire général de Danone.
Surprise de taille, Bénédicte Durand, administratrice provisoire de Sciences Po, ancienne directrice des études et de la scolarité de l’établissement, n’a pas été retenue.
Alors que cette élection fait l’effet d’une attention médiatique soutenue, la divulgation « de documents et d’informations » liés à la procédure de recrutement de son futur directeur fait l’objet d’une plainte contre X, indique Sciences Po Paris à News Tank, le 15 octobre 2021.
Pour l’heure, la prochaine étape est aux votes du conseil de l’institut d’études politiques et du conseil d’administration de la fondation ; les 9 et 10 novembre. La nomination du directeur ou de la directrice fera l’objet d’un décret du Président de la République et d’un arrêté de la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.
CNRS : la présidence à pourvoir
C’est par un avis publié au Journal officiel, début septembre, qu’est déclarée vacante la fonction de président du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) à compter du 25 janvier 2022. Pour l’heure, trois candidats sont retenus dont Antoine Petit, actuel P-DG du CNRS et Olivier Coutard, ex-président de la conférence des présidents du CoNRS, le troisième n’étant pas connu.
Olivier Coutard identifie comme chantiers phares : « la promotion de la parité, la lutte contre les discriminations, l’emploi des personnes en situation de handicap ». De son côté, Antoine Petit assume une « candidature de continuité ». Il résume son projet en un slogan : « La recherche fondamentale au service de la société ».
Le chiffre : 24,6 milliards de budget pour le Mesri en 2022
Pour 2022, le projet de budget du Mesri s’élève à 24,6 milliards d’euros en crédits de paiement, soit une hausse de 706 millions d’euros par rapport à la loi de finance initiale 2021, et une augmentation de 2,4 milliards d’euros depuis 2017 (+11 %).
S’y ajoutent 165 millions d’euros de recettes au titre de la contribution à la vie étudiante et de campus (CVEC), soit 24,8 milliards d’euros au total. Le Mesri est ainsi le quatrième budget de l’État.
Le récap’ d’actu de Campus Matin
Ce résumé des informations phares dans l’actualité de l’enseignement supérieur et de la recherche a été réalisé à partir de la veille et des entretiens de News Tank Éducation & Recherche, dont Campus Matin est le site ouvert. Pour suivre ces sujets en temps réel, demandez votre accès découverte.