Nouveau nom, création, fusions : ce qui change dans les établissements au 1er janvier 2025
Par Isabelle Cormaty | Le | Stratégies
Plusieurs évolutions entrent en vigueur au 1er janvier 2025 dans le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche. Six établissements publics expérimentaux voient ainsi le jour et impliquent au niveau local des reconfigurations des sites universitaires. Campus Matin vous résume les principaux changements dans les universités et écoles d’ingénieurs.
En 2025, le passage à la nouvelle année rime également avec changements de nom et de statut pour plusieurs établissements ! Six universités se transforment en établissements publics expérimentaux (EPE), une structure permettant de rassembler plusieurs écoles ou universités.
Cette possibilité a été ouverte par l’ordonnance du 12 décembre 2018 qui prévoyait un délai de dix ans pour la création et la pérennisation d’EPE en grands établissements. La période d’expérimentation doit durer au minimum trois ans.
Six nouveaux EPE créés en janvier 2025
L’établissement public expérimental Université de Toulouse remplace l’Université Toulouse 3 Paul Sabatier et intègre en tant qu’établissement-composante l’école d’ingénieurs de Purpan. Un changement de statut qui a entraîné une bataille entre les établissements du site sur le nom de marque « Université de Toulouse », déjà utilisé par la communauté d’universités et établissements (Comue) créée en 2023.
Malgré un consensus général pour libérer cette marque au profit de la nouvelle université, l’Université Toulouse Capitole, membre de la Comue, a d’abord refusé ce changement…avant de rétropédaler. Dans l’intervalle : moult négociations, la mobilisation des élus locaux en faveur du nouvel établissement, la pression du président du CNRS, ou encore la pétition de 151 responsables de labos. Le nouvel EPE sera bien l'« Université de Toulouse » et côtoiera la « Comue de Toulouse ».
Dans la Loire, l’EPE Université Jean Monnet succède à l’établissement du même nom et intègre également l’École nationale supérieure d’architecture de Saint-Étienne. Cet EPE ne comprend pas d’établissement associé, mais une convention d’association est en préparation avec l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne.
La Comue UBFC se divise en deux établissements
La ville de Dijon dit, elle, adieu à l’Université de Bourgogne et bienvenue à l’Université Bourgogne-Europe qui réunit donc l’établissement universitaire, ainsi que l’École nationale supérieure d’art de Dijon et l’École supérieure de musique Bourgogne-Franche-Comté.
Chez sa rivale Besançon, l’Université de Marie et Louis Pasteur agrège désormais l’ancienne Université de Besançon, l’Université de technologie de Belfort-Montbéliard et l’école d’ingénieurs Supmicrotech-ENSMM.
Après la perte de l’I-site en juin 2021, puis l’impossibilité juridique d’installer un double siège à la Comue Université Bourgogne Franche-Comté, l’Université de Bourgogne a annoncé à la rentrée 2023 mettre un terme à sa participation à la Comue, à l’issue du contrat de site en décembre 2023, ce qui a déclenché une crise politique profonde entre établissements. La création de ces deux EPE marque donc une étape de plus dans le divorce de ces deux sites universitaires.
Les EPE qui disposent déjà d’une gouvernance
Dans le Gard, l’EPE Nîmes Université se substitue à l’Université de Nîmes et intègre deux établissements-composantes : l’école supérieure des Beaux-arts de Nîmes et l’Institut de formation des métiers éducatifs. Il compte aussi des partenaires plus atypiques, comme des lycées publics ou l’établissement public de coopération culturelle du Pont du Gard.
Le président de l’Université de Nîmes, Benoît Roig avait porté le projet Gardener, lauréat de l’appel à projets Excellences en 2023, qui prévoyait ce projet d’EPE. Après deux mandats à la tête de l’établissement, il a pu se présenter et être élu à la tête de l’EPE le 6 décembre.
Un peu plus au sud dans l’Hérault, l’EPE Université de Montpellier Paul Valéry regroupe depuis le 1er janvier l’Université Montpellier 3 Paul-Valéry et deux établissements-composantes : l’École nationale supérieure d’architecture de Montpellier et le Centre international de musiques médiévales. Une transformation qui s’inscrit là encore en lien avec un projet lauréat de la troisième vague d’Excellences. L’emblématique présidente de Montpellier 3 depuis 2020, Anne Fraïsse, accède à la présidence du nouvel EPE, elle a été élue le 17 décembre dernier, au premier tour.
Le regroupement des Ensta
Du côté des écoles d’ingénieurs, deux établissements publics ont fusionné au 1er janvier : l’École nationale supérieure de techniques avancées (Ensta) et l’Ensta Bretagne.
Organisé par un décret publié en novembre 2024, ce regroupement prévoit que la nouvelle école Ensta est implantée sur deux sites, l’un à Brest et l’autre à Palaiseau, son siège, et qu’elle est établissement-composante de l’Institut polytechnique de Paris.
L’objectif de ce rapprochement : « renforcer la performance et la visibilité internationale de ces écoles en matière de recherche et de formation et, notamment, d’élargir l’offre de formation d’ingénieurs ainsi que les missions de l’Ensta ».
Des renouvellements de gouvernance en 2025
Après l’importante vague de renouvellements de gouvernance dans les établissements en 2024, personnels et enseignants seront à nouveau appelés aux urnes dans plus d’une vingtaine d’universités !
Outre le cas des EPE de Toulouse, Jean Monnet, Bourgogne-Europe, Marie et Louis Pasteur, sont également concernées les universités de Perpignan Via Domitia, Strasbourg, Le Mans ou de Polynésie française par exemple.