« Une rentrée 100 % présentiel » : ce que Frédérique Vidal prévoit pour septembre 2021
Par Pauline Tressols | Le | Stratégies
Le 9 juillet 2021, Frédérique Vidal, ministre de l’Esri, a annoncé les modalités de rentrée 2021 au sein de l’enseignement supérieur. Au programme : une rentrée en présentiel et une vaccination fortement encouragée pour éviter de nouvelles contraintes en cas de situation sanitaire dégradée…
Une rentrée « 100 % présentiel »
Aux yeux de Frédérique Vidal, « plusieurs évidences s’imposent » pour cette rentrée. Parmi elles, le « besoin de se retrouver ». À ce titre, le ministère recommande de maintenir autant que possible les enseignements en présence, en particulier pour les travaux dirigés. Toutefois, les établissements pourront organiser librement leurs cours en présentiel ou en distanciel, en fonction de leur stratégie pédagogique.
« Les responsabilités pédagogiques sont de la responsabilité des établissements, mais ce qui est de la responsabilité du ministère, c’est que 100 % des étudiants puissent se rendre sur les campus », précise la ministre.
La contrainte de jauge à l’accueil des étudiants dans les établissements d’enseignement supérieur est levée depuis le 1er juillet, mais l’évolution de la situation sanitaire à la rentrée pourrait justifier l’adoption de nouvelles mesures de restriction, prévient la Frédérique Vidal.
Une politique vaccinale engagée
« La vaccination est notre meilleure arme pour ne pas avoir à introduire de nouvelles jauges », affirme Frédérique Vidal. Ainsi, le Mesri annonce le déploiement, en lien avec les agences régionales de santé, d’équipes mobiles de vaccination sur les campus. L’utilité de cette démarche a été démontrée lors d’une expérimentation, organisée en juin à CY Cergy Paris Université ; « un succès qui encourage à développer cette action ».
En attendant, la ministre entend lancer une campagne de communication nationale, pour encourager les étudiants à se faire vacciner dès maintenant, et disposer d’un schéma vaccinal complet avant la rentrée. Selon les données de Santé Publique France, 71 % des étudiants sont engagés ou déclarent vouloir s’engager dans un parcours de vaccination.
« La crise n’est pas derrière nous, et le variant delta constitue un nouveau défi. Nous devons armer les établissements pour maitriser la situation et anticiper les scénarios. Dans ce cadre, la vaccination est la clé pour un retour durable sur les campus », estime Frédérique Vidal.
La distribution d’auto-tests gratuits et de masques pour les plus précaires sera maintenue.
Transmission aéroportée : pas de budget ni de nouvelle mesure
Alors que certains collectifs d’enseignants-chercheurs et d’étudiants urgent le Mesri à prendre des dispositions pour lutter contre la transmission aéroportée, par la mesure du taux de CO2 et l’usage de systèmes de systèmes de ventilation adéquats, aucune annonce à ce sujet n’a été faite.
La ministre laisse les établissements autonomes sur ces sujets. Elle défend que « les capteurs de CO2 permettent de mesurer le taux de respiration et non pas la présence du virus ».
« La Haute autorité de santé a indiqué que les purificateurs d’air n’étaient pas pertinents contre le virus », ajoute-t-elle par ailleurs.
Des places et des postes supplémentaires dans les universités
« Il faut continuer à donner aux établissements des moyens d’accueillir plus d’étudiants. C’est pourquoi nous continuons à financer, au travers de la loi ORE, ainsi que de crédits supplémentaires, la création de places », énonce la ministre.
À la rentrée, 34 000 nouvelles places vont être ouvertes pour les étudiants. Parmi elles, entre 3 000 et 4 000 le seront en master, principalement dans les filières les plus convoitées.
En conséquence, 1 000 emplois supplémentaires dans les établissements d’enseignement supérieur seront créés. Des revalorisations salariales destinées à l’ensemble des personnels de catégorie C seront également accordées.
Lutter contre les vulnérabilités
Plus que jamais, la crise a révélé la précarité de certains étudiants. Des dispositifs mis en place à cette occasion seront maintenus :
- Le tarif des repas à 1 € pour les étudiants boursiers et les étudiants non boursiers en situation de précarité, qui en feront la demande au Crous, seront prolongés jusqu’à la fin de l’année 2021. Pour les autres, le prix sera de 3,30 €.
- Le dispositif « Santé Psy Étudiant » sera pérennisé à la rentrée, avec 80 psychologues et 60 assistances sociales en plus dans les services de santé des universités, « en attendant une réponse plus durable par le ministère des solidarités et de la santé ».
- Les distributions de protections périodiques gratuites seront poursuivies, « pour que les étudiantes n’aient plus à choisir entre se nourrir ou se protéger », confie la ministre.
- Pour la deuxième année consécutive, les droits d’inscription dans l’enseignement supérieur et les loyers dans les résidences étudiantes des Crous sont gelés.
Relancer la vie étudiante
Puisque « la réussite des étudiants ne se joue pas uniquement pendant les heures de cours », indique la ministre, redynamiser la vie étudiante sur les campus semble primordial. Ainsi, l’ensemble des activités culturelles et sportives proposées sur les campus seront de nouveau accessibles, dans le respect des normes sanitaires.
Pour encourager ce mouvement de retour à la vie universitaire et une meilleure prise en compte des besoins des étudiants, une commission spécialisée sur le bien-être étudiant sera déployée au sein du Cneser dès la rentrée.
Et, pour accompagner ceux qui en ont le plus besoin, les postes de tuteurs étudiants et de référents étudiants seront relancés. Une façon de répondre à la perte des emplois étudiants et de favoriser l’emploi étudiant dans les établissements.
L’obligation du pass sanitaire pour les rassemblements à l’étude
L’accent est également mis sur l’accueil des étudiants à l’université : « j’invite les établissements à renforcer les semaines d’accueil et de pré-rentrée pour les néo-bacheliers », poursuit la ministre.
Cependant, pour garantir la sécurité lors des semaines d’intégration et événements festifs, le Pass sanitaire pourra être requis : « Nous sommes en train de voir si les week-ends d’intégration peuvent être traités comme des grands rassemblements, avec le Pass sanitaire pour y accéder. » De quoi encourager à la vaccination !