Métiers
&
carrières

L’université, un employeur comme les autres ?

Par Isabelle Cormaty | Le | Concours/recrutement

L’Université de Strasbourg a organisé le 18 avril sa première journée de découverte de ses métiers. Objectifs de l’opération : présenter l’établissement non comme un lieu d’études, mais aussi comme un employeur et mettre en valeur ses métiers et ses personnels.

L’Université de Strasbourg a organisé le 18 avril 2024, une journée de découverte des métiers - © Unistra
L’Université de Strasbourg a organisé le 18 avril 2024, une journée de découverte des métiers - © Unistra

Page employeur sur les sites de recrutement, salon régional de l’emploi, jobdating ou encore campagne de communication : tout est bon pour faire connaître les opportunités de carrière dans les établissements du supérieur dans un contexte marqué par des difficultés de recrutement.

L’Université de Strasbourg a ainsi organisé le 18 avril 2024 sa première journée de découverte des métiers qui a accueilli entre 200 et 300 visiteurs au Palais universitaire de l’établissement. Un événement qui s’inscrit dans son schéma directeur des ressources humaines en cours de finalisation.

Valoriser les personnels de l’université

« Nous avons défini et déployé tout un ensemble d’actions qui concernent différents volets : le politique de recrutement et l’attractivité ; la gestion et la valorisation des compétences et la qualité de vie et des conditions de travail. Cette journée avait pour objectif de faire connaître la richesse et la diversité des métiers de l’université », retrace Élisabeth Demont, vice-présidente RH et dialogue social de l’établissement.

Conçu par la DRH avec l’aide de la direction de la communication, l’événement comprenait un stand RH avec une présentation des emplois à pourvoir. « Nous avions un espace destiné aux entretiens avec la présence de chargés de carrières. Un autre stand à succès était celui lié au recrutement, notamment avec la présentation des concours de la fonction publique », détaille Brigitte Grosse, directrice des ressources humaines de l’Université de Strasbourg.

Des ambassadeurs métiers représentaient leurs services, notamment ceux où les besoins de recrutement sont les plus forts : la scolarité, le patrimoine immobilier, la maintenance, le numérique, les finances et les RH, les métiers en appui et soutien à la recherche, les bibliothèques… « Nous avons dû faire des choix, car on ne pouvait pas présenter les 200 métiers de l’université, mais il y avait une grande diversité », indique la DRH.

Un événement mobilisateur pour les personnels

Élisabeth Demont est vice-présidente ressources humaines et dialogue social de l’Université de Strasbourg. - © Jean-François Badias
Élisabeth Demont est vice-présidente ressources humaines et dialogue social de l’Université de Strasbourg. - © Jean-François Badias

En tout, une soixantaine de personnels ont été mobilisés au cours la journée pour animer les stands et témoigner de leur quotidien.

« Nous n’avons pas eu de problème à les mobiliser. Leur retour a été très positif. Ils ont trouvé cela très valorisant de parler de leur métier, de leurs missions. Des ambassadeurs ont aussi partagé leur parcours professionnel au sein de l’université, par exemple une personne qui est entrée comme technicien et qui est aujourd’hui ingénieur d’études, ce qui montre le rôle de l’université pour accompagner la progression de carrière de ses personnels », souligne Brigitte Grosse.

La vice-présidente ressources humaines et dialogue social complète : « Certains ont trouvé aussi que c’était une occasion d’échanger entre services qui ne se croisent pas toujours. »

Mettre en avant les conditions de travail

Outre la présentation des métiers, la journée avait également pour objectif d’exposer les conditions de travail à l’université et ses valeurs. « La mission développement durable et responsabilité sociétale (DDRS) ainsi que l’ensemble des activités culturelles et sportives, proposées par le service de promotion et des actions sociales de l’université ont été ainsi présentées », liste Élisabeth Demont.

Faire connaître l’établissement comme employeur

Les services, où les besoins de recrutement sont les plus forts étaient représentés par des ambassadeurs métiers. - © Unistra
Les services, où les besoins de recrutement sont les plus forts étaient représentés par des ambassadeurs métiers. - © Unistra

« Nous escomptons un retour à court terme, car de nombreuses personnes ont déposé leurs CV et plusieurs ont d’ores et déjà retenu l’intérêt des ambassadeurs métiers. À moyen et long terme, cette journée contribue à renforcer la visibilité de l’université comme un des principaux employeurs en Alsace », poursuit-elle.

L’Université de Strasbourg compte 5 800 personnels, ce qui fait de l’établissement le deuxième employeur de l’Eurométropole. La journée de découverte des métiers était ouverte à tous, y compris aux étudiants de l’établissement.

Ces derniers « semblent méconnaître l’université comme leur potentiel futur employeur. Nous avons été ainsi heureux de constater leur venue en nombre à cette journée », précise la vice-présidente RH et dialogue social.

Sont également venus à l’événement des demandeurs d’emploi, des personnes en reconversion ou d’autres administrations publiques…

Un événement à pérenniser

Satisfaite de cet événement, l’Université de Strasbourg prévoit de renouveler l’expérience. « Nous avons réalisé des affiches, des flyers, des messages sur les réseaux sociaux, etc. Néanmoins, la visibilité peut être encore améliorée, par exemple au travers d’un partenariat avec France Travail. Il faut aussi que l’événement s’installe dans le temps », ajoute la vice-présidente.

Si l’établissement a organisé une journée de découverte des métiers et non un jobdating plus classique, cette option n’est pas exclue. « Les deux vont de pair, et nous pourrions tout à fait envisager à l’avenir un temps complémentaire strictement dédié au recrutement », conclut Élisabeth Demont.

La rémunération absente des discussions

Fait surprenant, la question sensible des rémunérations n’a pas été abordée par les participants. « Le public avait surtout des questions sur le contenu et l’intérêt des missions », souligne Brigitte Grosse.

Élisabeth Demont commente : « Cela nous semble finalement assez cohérent avec les résultats de certaines enquêtes présentées lors de la première conférence. Ces enquêtes montrent notamment que le critère de la rémunération passe au second plan, derrière le sens dans les missions et l’environnement de travail. »