« C’est le pays de tous les succès » : rencontre avec Isabelle Zulauf-Poli, amoureuse de la Suisse
Par Isabelle Cormaty | Le | Management
Après un semestre en Suisse pour parfaire son allemand, la Française Isabelle Zulauf-Poli s’est prise de passion pour le territoire helvétique où elle s’installe et fait toute sa carrière. Comme enseignante tout d’abord puis comme responsable des relations internationales d’établissements du supérieur. Rencontre.
Une passion pour la Suisse et sa culture, née lors d’un semestre passé dans une université de Zurich. Tel est le point de départ de l’expatriation d'Isabelle Zulauf-Poli en Suisse. L’actuelle directrice des relations internationales de Ostschweizer Fachhochschule près de Zurich revient sur son parcours tourné vers l’international et sur sa passion pour le territoire helvétique.
Une opportunité professionnelle en Suisse
Un goût pour l’international né dans sa jeunesse
Très jeune, Isabelle Zulauf-Poli voyage et a une envie : vivre à l’étranger ou exercer une activité en lien avec l’international. Une passion héritée de sa famille.
“Mon père travaillait pour l’Union européenne et j’ai une famille très internationale avec des origines italiennes. Je passais mes deux mois d’été en Italie et dès l’âge de 14 ans, j’allais tous les six mois en Allemagne”, commence-t-elle.
Un échange universitaire en Suisse puis une embauche comme professeure
"Trois domaines m’intéressaient : la philosophie, les langues et la littérature”, poursuit-elle. Alors qu’elle étudie les lettres à l’Université Paris 4 Sorbonne, Isabelle Zulauf-Poli part six mois à Zurich pour parfaire son allemand à l’université. Elle ne reviendra pas en France à la fin de son semestre…
“Cela s’est un peu fait par un heureux hasard.” Voilà comment la Française explique son expatriation en Suisse et sa carrière dans l’enseignement supérieur helvétique.
“On m’a offert un poste comme professeure de français en littérature et linguistique. Je pouvais poursuivre mes études de lettres et en même temps donner des cours. J’avais d’excellentes conditions de travail et la qualité de vie est fabuleuse ici”, raconte-t-elle.
Ses études terminées, Isabelle Zulauf-Poli travaille dans une école de management installée près de Zurich. Elle y reste 32 ans et enseigne la littérature française et le management. Une expérience riche qui lui laisse de nombreux souvenirs.
“Il n’y a rien de plus beau que d’enseigner à des jeunes. J’avais la joie d’enseigner la littérature qui est une véritable école de pensée. Je vois encore certains de mes anciens élèves aujourd’hui, c’est un vrai plaisir de voir leur parcours”, s’enthousiasme-t-elle.
Une passion pour la Suisse et sa culture
Une admiratrice de la culture et de la réussite suisse…
Expatriée en Suisse depuis la fin de ses études, Isabelle Zulauf-Poli a appris les codes de la culture suisse. “J’éprouve une immense admiration pour la réussite suisse. C’est le pays de tous les succès : les Suisses ont fait de l’excellence de l’éducation une condition du succès. La profession d’enseignant demeure d’ailleurs très attractive en Suisse”, ajoute-t-elle.
Elle distingue d’ailleurs la culture catholique française à celle, protestante, de la Suisse. “Dans la culture protestante, le travail constitue la valeur première. Cela veut dire le sérieux, la fiabilité, la ponctualité de nos interlocuteurs. Quand une réunion est fixée à 8h, tout le monde est présent cinq minutes avant et nous commençons à l’heure pile”, expose-t-elle.
J’ai dû m’adapter
“J’ai dû m’adapter et j’ai énormément appris. En Suisse, il faut toujours parler en étant dans le compromis. C’est peut-être ce qui a été le plus difficile pour moi, admet-elle. J’avais parfois tendance à dire les choses de manière frontale et trop spontanée.”
… mais une expatriée attachée à la France
Bien qu’elle ait effectué toute sa carrière en Suisse et qu’elle apprécie particulièrement ce pays pour sa qualité de vie et sa culture, Isabelle Zulauf-Poli reste profondément attachée à la France.
“Je me sens à la fois française et suisse, je suis binationale. Mon caractère continue d’être très lié à la France. J’aime mon pays, j’y pense sans arrêt, confie-t-elle. J’ai beaucoup voyagé, donc je regarde la France avec un œil critique, car je sais ce qui fonctionne aussi ailleurs. Je me sens riche de toutes ces expériences interculturelles. J’ai beaucoup appris sur la manière de se comporter selon les cultures, lu aussi beaucoup de livres sur les différentes manières de faire du networking”.
Une carrière dans les relations internationales
Aux premières loges pour observer le développement des relations internationales
En parallèle de son activité d’enseignement, Isabelle Zulauf-Poli assure d’abord le déploiement du programme d’échanges européens Eramus dans une école de management. “Je suis devenue coordinatrice puis directrice du programme Erasmus. C’était l’arrivée des premiers programmes en 1992 !”, se souvient-elle.
La Française monte successivement les échelons jusqu’à occuper le poste de directrice des relations internationales de l’école de management. Elle tisse alors son réseau de partenaires étrangers. “Je suis très fière d’avoir fait l’acquisition de plus de 200 partenaires de qualité”, souffle-t-elle.
Un nouveau poste à l’activité bouleversée par la crise sanitaire
En fin de carrière, Isabelle Zulauf-Poli est depuis septembre 2020 directrice des relations internationales de Ostschweizer Fachhochschule. Ce regroupement d’établissements d’enseignement supérieur, avec une stratégie tournée vers l’international, compte environ 3800 étudiants. Ces derniers sont répartis sur trois campus : l’un à Rapperswil au bord du lac de Zurich, à Saint-Gall et à Buchs.
Comme tous les professionnels des relations internationales, la crise sanitaire perturbe son quotidien depuis plus d’un an. Elle regrette notamment de ne plus pouvoir se déplacer et rencontrer ses universités partenaires.
“Quand je vais dans un campus à l’étranger, je vois la qualité des infrastructures, s’il y a un bureau international… Je peux savoir si un étudiant suisse va s’y plaire. Le sérieux avec lequel je suis reçu en dit également beaucoup”, constate la Française.
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