Enseignants-chercheurs : la campagne de recrutement et de promotion 2023 en 3 leçons
Par Isabelle Cormaty | Le | Personnels et statuts
Nombre de postes ouverts pour la campagne 2023, modalités de candidature, procédure de sélection… Campus Matin vous résume les principales évolutions et chiffres clés pour la campagne de recrutement des enseignants-chercheurs et des chaires de professeur junior.
1) 2 378 postes d’enseignants-chercheurs à pourvoir
Après une baisse successive du nombre de postes d’enseignants-chercheurs ouverts de 2012 à 2019, celui-ci augmente progressivement. Pour la campagne d’emploi 2023, il s’élève à :
- 773 pour les professeurs des universités contre 812 l’an passé (-4,8 %) ;
- et 1 605 pour les maîtres de conférences, contre 1 387 en 2022 (+15,7 %).
Quel est le calendrier de la campagne de recrutement ?
Ouvertes depuis le 23 février, les candidatures pour les postes de MCF et de PR s’organisent selon le calendrier suivant :
- 30 mars : Clôture de l’enregistrement des candidatures aux postes et de dépôt des documents dématérialisés sur l’application Galaxie ;
- 8 juin : Ouverture du module de Galaxie permettant aux candidats de prendre connaissance des décisions des établissements et d’exprimer leurs vœux d’affectation ;
- 15 juin : Date limite de saisie des vœux d’affectation des candidats ;
- 19 juin : Publication des résultats sur Galaxie.
La synthèse des travaux en langue française facultative
Le résumé en langue française des travaux, ouvrages, articles et réalisations en langue étrangère, redevient facultatif dans les procédures de recrutement, mutation ou détachement des enseignants-chercheurs. Il avait été rendu obligatoire par un arrêté du 6 février. Une modification qui avait suscité quelques critiques sur les réseaux sociaux, sous-entendant que les chercheurs ne lisaient pas les publications étrangères en lien avec leur sujet d’étude.
2) La procédure de repyramidage simplifiée
Concernant les promotions, 400 maîtres de conférences vont passer professeur des universités (PR) en 2023 dans la cadre du repyramidage. Cette nouvelle voie d’accès temporaire dans le corps des PR découle de la Loi de programmation de la recherche, dite LPR. En tout, 2 000 promotions de maîtres de conférences comme professeur des universités sont prévues jusqu’en 2025 pour porter le taux des PR à 40 %.
Nouveauté de la campagne de repyramidage 2023, la procédure est simplifiée. Les dossiers seront examinés par le Conseil national des universités (CNU) puis les comités de promotion dans les établissements qui auditionneront les candidats. Ce ne sera donc plus au conseil académique de transmettre son avis au CNU avant une décision finale de l’établissement.
Parmi les autres évolutions notables, figurent également :
- La suppression de la proportion de trois quarts de nominations de maîtres de conférences du deuxième grade et d’un quart du premier grade ;
- La prise en compte de l’ancienneté dans les corps assimilés aux maîtres de conférences ;
- La possibilité pour les établissements d’ouvrir les promotions au niveau de deux sections d’un même groupe de disciplines.
Vers un big-bang des dossiers pour les enseignants-chercheurs ?
À terme, la simplification devrait aller encore plus loin. Le ministère étudie la possibilité de créer un seul dossier de référence pour l’ensemble des procédures des enseignants-chercheurs : promotions, primes, etc. Cela impliquerait notamment :
- une évolution du système RH Galaxie pour le rendre plus simple, plus ouvert et plus international ;
- la création d’un référentiel des données partagées pour ne collecter que les données dont l’administration a vraiment besoin, sans qu’il ne soit plus besoin de travailler par enquêtes.
3) Des chaires de professeur junior en hausse en 2023
Créé par la LPR, ce dispositif permet aux chercheurs d’être recrutés sur un contrat de droit public de trois à six ans, puis d’intégrer le corps des professeurs des universités ou des directeurs de recherche. Destinées aux scientifiques en début de carrière, ces chaires attirent principalement des chercheurs étrangers (50 % des candidats) ou des Français de retour d’expatriation.
Chaque projet de recherche et d’enseignement associé à une chaire de professeur junior (CPJ) bénéficie d’un financement de 200 000 € par l’Agence nationale de la recherche.
Combien de CPJ sont ouvertes en 2023 ?
D’après un arrêté publié au Journal officiel le 11 mars, 177 chaires de professeur junior sont ouvertes pour l’année 2023, contre 137 l’an passé. Cela représente une hausse de 29 %.
Sur ces 177 chaires ouvertes, 120 sont dédiées à l’accès au corps de professeurs des universités et 57 pour celui des directeurs de recherche. Elles sont réparties entre 45 universités, 12 écoles d’ingénieurs, cinq organismes de recherche, trois écoles nationales supérieures et un institut d’études politiques.
Avec 33 CPJ, le CNRS est l’institution qui en obtient le plus en 2023. L’Université Grenoble Alpes en compte six. Viennent ensuite les universités de Lille, Montpellier, Lorraine, Sorbonne Université, Paris-Saclay, Strasbourg, Aix-Marseille et Bordeaux avec quatre chacune.
À noter que 16 établissements du supérieur qui n’avaient pas eu (ou pas demandé) de CPJ en 2022 en obtiennent pour la campagne 2023 comme l’Université Grenoble Alpes, Sorbonne Université ou l’Université de Franche-Comté.
La procédure de sélection modifiée à la marge
Toujours dans le cadre de la simplification de la LPR, la procédure de sélection des CPJ est également modifiée cette année, avec l’ajout d’une liste complémentaire. En effet, 47 chaires de professeur junior ouvertes en 2021 et non pourvues en 2022 ont fait l’objet d’une republication cette année.
En cause : le désistement des candidats étrangers retenus sur un poste de CPJ, après avoir réussi à faire monter les enchères auprès de leur établissement d’origine. Au lieu de reprendre la procédure de recrutement depuis le début, la commission de sélection dressera désormais une liste des candidats jugés aptes à être recrutés en les classant par ordre de mérite.