Les responsables vie de campus s’allient pour faire de la crise une opportunité
Par Marine Dessaux | Le | Expérience étudiante
C’est pendant la crise sanitaire qu’est né le réseau national des vice-présidents Vie étudiante, de campus et universitaire. Grâce au partage d’idées, aux échanges de bonnes pratiques et au lancement d’enquêtes et de groupes de travail, il a vocation à « trouver des solutions résilientes ».
Ses fondateurs et coordinateurs, Laurence Canteri et Raphael Costambeys-Kempczynski exposent leurs projets à Campus Matin. Ils plaident notamment pour une réflexion commune sur l’utilisation de la CVEC et un travail d’articulation entre politiques publiques et réalités locales.
Il a été lancé officiellement en juillet dernier : le réseau national des vice-présidents Vie étudiante, de campus et universitaire (Vécu), vise à réunir les universitaires qui sont responsables, parmi les établissements adhérents à la Conférence des présidents d’université (CPU), de l’expérience et du bien-être des étudiants sur les campus. Il rassemble ainsi des vice-présidents et des chargés de mission.
Naissance du réseau et missions
L’idée de former Vécu est née en marge d’un colloque sur la ‘Vie de Campus’, à Metz, en 2018. « Nous nous sommes réunis à ce moment-là et nous sommes aperçus que nous partagions l’envie d’échanger avec des gens qui ont les mêmes préoccupations que nous, prendre du recul sur nos problématiques », raconte Laurence Canteri, co-fondatrice du réseau et vice-présidente (VP) du conseil de la vie universitaire de l’Université de Lorraine. « Dans beaucoup de portefeuilles politiques il y avait des réunions, c’était l’occasion de créer un réseau universitaire qui n’existait pas au niveau national ».
« Le réseau s’est construit de façon organique de 2018 à aujourd’hui. C’est une réflexion sur le long terme qui nous a permis de mettre sur le papier quelque chose de concret et aboutit », dit Raphael Costambeys-Kempczynski, co-fondateur de Vécu et délégué général de l’Alliance Sorbonne Paris Cité.
Un double objectif : transférer les compétences et articuler les politiques publiques
Raphael Costambeys-Kempczynski souligne la volonté de Vécu d’articuler des stratégies globales et d’accompagner les nouveaux vice-présidents.
Des binômes entre anciens et nouveaux
« Il y a un double objectif, d’une part : garder une certaine histoire et continuité au sein du réseau en créant des binômes entre anciens et nouveaux, afin de permettre le transfert de compétences - il s’agit ainsi d’échanger de bonnes pratiques - et de l’autre, en partant des expériences du terrain, articuler la politique publique avec les réalités locales », explique celui qui a été directeur délégué vie de campus à Sorbonne Paris Cité pendant près de cinq ans.
Mener une réflexion commune sur l’utilisation de la CVEC
Instaurée à la rentrée 2018, la contribution de vie étudiante et de campus (CVEC) a pour vocation de favoriser l’accompagnement social, sanitaire, culturel et sportif des étudiants et à conforter les actions de prévention et d’éducation à la santé.
Les vice-présidents de Vécu sont, depuis deux ans, en charge de ce nouveau budget qui permet d’imaginer et de financer de nouveaux projets.
« Nous allons notamment nous pencher sur le pouvoir transformant de la CVEC qui permet d’ avoir des projets ambitieux pour la vie étudiante. Il s’agit d’un budget assez important, à nous de chercher définir comment l’utiliser, les actions que l’on doit penser et s’approprier », expose Laurence Canteri.
Crise sanitaire : « l’opportunité de mettre en place des solutions résilientes »
« Heureusement que pendant le premier confinement nous avions notre liste de diffusion regroupant plusieurs vice-présidents vie étudiante, de campus et universitaire ! », s’exclame Laurence Canteri.
Alors que l’expérience étudiante est plus que jamais en souffrance, l’importance des échanges entre ceux qui en sont chargés est renforcée.
Mettre en place des solutions pour faire face à de futures crises
« C’est très positif que le réseau existe dans le contexte de crise sanitaire », acquiesce Raphael Costambeys-Kempczynski. « Il nous permet de communiquer en toute circonstances. Nos échanges soulignent les difficultés auxquelles font face les étudiants. Mais c’est aussi l’opportunité de mettre en place des solutions pour faire face à de futures crises, de travailler ensemble à répondre à des problématiques de crise pour être plus résilients ».
Des enquêtes et des groupes de travail
Afin de répondre aux diverses problématiques qui relèvent de leurs missions, les membres de Vécu travaillent à produire des documents sur le court et le long terme.
« Nous lançons des groupes de travail pour connaître les missions qu’ont chacun, les statuts différents (vie étudiante, sport, culture, etc.), de façon à pouvoir accueillir les nouveaux vice-présidents et les accompagner au mieux », dit Laurence Canteri.
Le 1er juillet 2020, le réseau a également lancé une enquête pour cartographier l’ensemble des champs d’action des vice-présidents vie universitaire, vie de campus et vie étudiante des universités françaises.
Pour la rentrée 2020, il annonce le lancement de deux premiers groupes de travail portant sur « la santé mentale et le bien-être » et sur la « valorisation de l’engagement étudiant deuxième génération ».
« Ne pas dissocier la vie étudiante de ses domaines transverses »
Le nouveau réseau, au travers de ses actions et ses prises de parole, affirme sa volonté de défendre une vision de l’expérience étudiante au sens large.
« Il s’agit d’un domaine qui ne s’arrête pas à l’enseignement mais à tout ce qui fait partie de la vie d’un étudiant : les problématiques de logement, de restauration, de santé, définit Raphael Costambeys-Kempczynski. L’expérience de ces derniers mois démontre à quel point ces questions sont liées aux politiques de formation. »
Il cite notamment les questions d’équipement informatique, d’engagement civique, de santé mentale et de bien-être qui sont des ramifications de la vie de campus.
« Notre rôle est d’offrir des points d’articulation avec tous les acteurs d’une problématique donnée », ajoute le coordinateur de Vécu.
Pour communiquer : une plateforme partagée en interne et un compte Twitter
Sur le plan de la communication, pour l’heure, Vécu se fait discret.
Presque autant de noms de postes que de membres de Vécu !
« Nous nous dotons d’outils de type plateforme partagée en interne », informe Laurence Canteri. « Il existe également un compte Twitter. Pour l’instant, il ne faut pas qu’on aille trop vite, avec la création d’un site web par exemple. Il nous a déjà fallu un certain temps pour trouver le nom attractif et approprié du réseau. Et pour cause : il y a presque autant de noms de postes que de membres de Vécu ! »