À l’Université de Strasbourg, un média pour rassembler tous les Savoir(s)
Par Marine Dessaux | Le | Relations extérieures
Opération simplification et création d’une nouvelle ligne éditoriale pour les média de l’Unistra ! Il y a deux mois, le journal de communication universitaire Savoir(s) quotidien publiait ses premiers articles sur un site complètement refondu. Campus Matin s’est rendu à Strasbourg pour rencontrer les équipes derrière ce nouvel objet.
C’était un projet en réflexion depuis 2019 : fusionner deux publications de l’Université de Strasbourg (Unistra), à savoir les sites d’actualité interne et de recherche, pour créer un média universitaire à la ligne éditoriale unique. Opération réussie puisque Savoir(s) quotidien a vu le jour le 8 mars 2022. Une démarche éditoriale originale pour un établissement que Campus Matin a été voir de plus près.
« Créer Savoir(s) quotidien cela représente 40 groupes de travail qui se sont réunis trois à quatre fois, raconte Frédérick Zinck, responsable du pôle média. Il s’agit d’une véritable refonte de l’écosystème et ça a nécessité une interconnexion des services concernés pour trouver un dénominateur commun. »
« La remise à plat de l’ensemble des média a été un projet de longue haleine, mené en parallèle de la crise Covid, confirme Caroline Laplane, directrice adjointe du pôle média. Aujourd’hui, notre objectif est d’aller vers de nouveaux formats : vidéos, reportages sons, diaporama… Nous voulons laisser plus de place à l’image. »
Un mot d’ordre la simplification
« Il y a eu un empilement médiatique au fil du temps avec des cibles parfois floues », expose Caroline Laplane. Il faut dire que l’offre était riche… À Strasbourg coexistaient l’Actu, un journal électronique interne accessible à tous et qui pouvait donc être lu par des journalistes et un canal de communication interne, mais qui pouvait marcher parfois sur les pieds de l’Actu. Sans oublier un site dédié à la médiation scientifique !
Désormais les choses sont claires, estime la directrice adjointe : « Savoir(s) quotidien traite tous les sujets à vocation externe et, au sein de notre environnement numérique de travail, les communications internes sont transmises sous forme de brèves. »
Alors que chaque média avait un responsable éditorial, « nous fonctionnons aujourd’hui avec une rédaction en chef tournante, tous les 15 jours, pour l’ensemble des médias », rapporte Elsa Collobert, co-rédactrice en chef à Savoir(s) quotidien et journaliste de formation. Tour à tour, quatre personnes chapotent la validation des sujets, l’envoi de la newsletter « L’essentiel », veillent à la coordination entre médias…
Des articles et vidéos publiés au fil de l’actualité
Au programme : trois à six articles par semaine, dont un format vidéo, envoyés dans une lettre électronique chaque vendredi. L’inspiration est diverse : « l’actualité de l’université, les gros événements, les sujets que remontent les chargés de communication dans les pôles, mais aussi les sujets de thèse », énumère Elsa Collobert.
Des articles qui sont parfois soumis à une liste de valideurs constitués de la présidence, du cabinet, de la direction de la recherche et la direction générale des services. Cependant, « tous les articles ne sont pas systématiquement relus avant publication, c’est surtout sur les sujets sensibles que nous attendons un retour », poursuit-elle.
Savoir(s) quotidien, petit frère de Savoir(s) magazine
La publication Savoir(s) magazine, qui a donné son nom au nouveau média, continue à voir le jour non plus trimestriellement, mais semestriellement. « L’université dans son ensemble est dans une logique de réduction des budgets, pour la communication, elle nous demande d’être à moyens constants. Passer de trois à deux numéros de Savoir(s) magazine nous permet de pallier l’augmentation du coût du papier », explique Caroline Laplane qui a rejoint la communication de l’Unistra à sa création, lors de la fusion de trois universités alsaciennes en 2009.
Des moyens financiers qui ne sont pas en augmentation, mais relativement conséquents pour ces médias universitaires : « C’est un choix de la présidence, fait en 2009, que de créer des journaux d’information pour la communauté. Nous avons quatre équivalents temps plein, rien que pour Savoir(s) », indique-t-elle.
Deux pôles travaillent sur Savoir(s) quotidien
Neuf personnes réparties en deux pôles - média et projet - travaillent plus ou moins régulièrement sur Savoir(s) quotidien. Parmi elles, deux responsables, deux rédactrices en chef, une community manager, une photographe, deux webmestres et un attaché de presse qui participe à alimenter la série « ailleurs sur le web ». Ainsi que des stagiaires et pigistes (vidéos, écriture mais aussi dessin de presse), « notamment des étudiants ou anciens étudiants de l’Unistra ».
Des thématiques transversales
Savoir(s) quotidien se compose de cinq rubriques transversales : talents, campus, innovation, société et éclairage. « Les rubriques permettent de faire la lumière sur tout ce qui est en lien avec notre communauté. Dans ‘talents’ par exemple, on trouvera des chercheurs, mais pas que, il y a également des étudiants et des personnels administratifs. L’idée est de mettre tout le monde en avant », approfondit Frédérick Zinck.
Les lecteurs peuvent également retrouver les sujets qui correspondent à leur profil via une liste de mots clés (formation, recherche, vie des campus, international).
Un graphisme léché en accord avec la charte visuelle de l’université
Épure, composé de blocs géométriques, en noir et blanc : le graphisme du site Savoir(s) se veut esthétique et reprend les codes de l’université.
« Une des missions de ce nouvel objet digital était de reprendre le langage visuel et de lui donner un nouveau souffle. En 2016, un projet de recherche-action a été longtemps réfléchi et a laissé place à un système graphique unique, universel et intemporel. Le design n’a pas pris une ride, il évolue avec son temps et offre de multiples possibilités ! », explique Sarah Savoyen-Glass, designer graphique.
Une homogénéisation des supports de l’université qui va jusqu’au choix de la police d’écriture. « L’utilisation de Brill et Unistra varie selon le contenu : le premier est dédié au savoir et le deuxième à la vie. Ces deux polices de caractères représentent la complémentarité entre ces deux notions qui forment ensemble l’université. C’est cette complémentarité qui est au cœur du système visuel », approfondit Sarah Savoyen-Glass.
Une aide pour la visibilité
Immersion en conférence de rédaction : avant d’aborder la question des sujets à venir, le jour de notre venue à Strasbourg, un temps est dédié à la demande d’un collègue de l’équipe de Savoir(s).
« La campagne de levée de fonds ‘Tous nobels’ touche à sa fin et nous aimerions réfléchir avec vous à la façon dont nous allons communiquer dessus, introduit Frédéric Lichtenberger, responsable de la communication et du marketing de la Fondation Unistra. C’est déjà une réussite et nous devrions terminer avec 10 % de plus que sur notre objectif, si on suit la tendance des années précédentes. Que pouvons-nous faire pour communiquer en interne d’abord puis en externe ? »
En réponse à ce besoin, des idées d’articles sont énumérées par la rédaction et de premières réunions de travail se mettent en place. Car c’est aussi cela un média universitaire : apporter de la visibilité aux projets internes menés à bien !
Repartir de zéro (ou presque)
Avec 600 abonnés à la newsletter dès le mois de lancement et des pics de lecture après chaque envoi à 400 visites, les acteurs de Savoir(s) sont satisfaits de ces débuts. Il faut dire que si le média s’adresse à plus de 2 300 personnels et 2 800 enseignants-chercheurs, il repart pratiquement de zéro. En effet, le choix a été fait de ne pas inscrire automatiquement les adresses internes afin d’éviter de multiplier les mails non lus. Seuls les abonnés de l’Actu ont reçu les premiers numéros de la newsletter.
« Certains articles fonctionnent bien, mais il est encore trop tôt pour analyser les tendances, indique Frédérick Zinck. Ce qui semble intéresser ce sont les belles histoires, à l’instar de cet article qui raconte comment deux chercheurs en génétique homonymes ont décidé d’écrire une publication scientifique ensemble ! »