C’est la saison des classements ! Les tops et les flops 2020
Par Théo Haberbusch | Le | Relations extérieures
Juin est la saison des classements internationaux ! Qu’ils soient généralistes ou spécialisés, dédiés aux universités ou aux écoles de management, comment s’y placent les Français en 2020 ?
Campus Matin vous propose une synthèse, pour tout savoir des évolutions, bonnes ou mauvaises, de cette année.
Ce ne sont pas les podiums qui manquent, en attendant la parution, mi-août, du célébrissime « classement de Shanghai » ! Leur analyse vaut le détour, d’autant que ça bouge en 2020 pour la France.
Classements mondiaux d’universités
QS World University Ranking : des résultats en demi-teinte et une polémique
C’est quoi ? Le classement QS World University Ranking est proposé par la société anglaise Quacquarelli Symonds, spécialisée d’une part dans l’orientation des étudiants (et donc dans la fourniture de solutions de promotion et de marketing aux universités et écoles) et d’autre part dans la production de données qui sont vendues aux institutions.
Il repose sur six grands indicateurs, dont le plus important est la « réputation académique », mesurée par un sondage auprès de 100 000 personnes.
Les tops. Université PSL, à la 52e place, est l’établissement français le mieux classé de l’édition 2021, soit une place de plus que l’an dernier. Une belle visibilité pour cet établissement de création récente qui regroupe 11 institutions prestigieuses (Dauphine, Mines Paris, ESPCI…) qui font le pari de fonder ensemble une véritable université.
L’Université de Bordeaux est l’établissement gagnant le plus de places (+33) et atteint le 425e rang.
Les flops. Globalement, les Français n’excellent pas. Aucun représentant dans le top 50 et seulement trois dans le top 100 - Polytechnique et Sorbonne Université s’ajoutant à PSL. Au total, 28 établissements français apparaissent dans l’édition 2021 du classement, contre 31 l’an passé.
Sortent du palmarès : l’Université de Poitiers, l’Université Lumière Lyon 2 et l’Université Toulouse Jean Jaurès qui étaient classées dans l’intervalle 801-1000, ainsi que… TélécomParis, alors qu’elle était entrée dans l’édition 2020 à la 249e place.
La polémique. La sortie de TélécomParis n’est pas passée inaperçue et a donné lieu à une vive réaction de son directeur, Nicolas Glady. La société QS estime que l’erreur est d’avoir classé l’école l’an dernier alors qu’elle n’y avait pas sa place du fait de son caractère spécialisé et d’effectifs trop faibles au niveau licence. Ce à quoi le directeur de l’école rétorque qu’il s’agit d’une « injustice » et d’une mauvaise compréhension du système français.
Shanghai thématique : cocorico !
C’est quoi ? Il s’agit de la déclinaison thématique du fameux classement de Shanghai - de son nom complet « Classement académique des universités mondiales de l’université Jiao Tong de Shanghai » ou ARWU en anglais. Alors que le plus connu paraît traditionnellement à la mi-août, la version thématique propose 54 classements par disciplines.
Les tops. Ils sont nombreux ! Car toute une série de nouveaux établissements y apparaissent : la plupart sont des universités créées en janvier 2020 soit par fusion, soit par regroupement de plusieurs établissements. C’est le cas de l'Université Paris-Saclay, première mondiale en mathématiques et 9e en physique, qui incorpore notamment l’école CentraleSupélec, AgroParisTech et l’ENS Paris-Saclay. Résultat, l’université s’affiche dans le top 100 de 25 thématiques !
Elle aussi issue d’un regroupement, l’Université PSL est 10e en mathématiques et en physique. Sorbonne Université se place 3e en mathématiques (-1 par rapport à 2019) et en océanographie mais aussi 9e en sciences de la Terre (-1). L'Université de Montpellier, première mondiale l’an dernier, est cette fois 2e en écologie.
Du côté des écoles de commerce, on peut noter l’entrée d'Audencia et de Toulouse Business School.
Les flops. Il y en a peu ! Cinq établissements sortent des classements entre 2019 et 2020 : Oniris Nantes ; Université Bordeaux Montaigne ; Université de Nîmes ; Université de Picardie Jules Verne ; Université Lumière — Lyon 2.
U-multirank, un classement ne sachant (presque) pas classer
C’est quoi ? U-Multirank a été imaginé comme une réponse européenne au classement de Shanghai. Produit par un consortium indépendant dirigé par le Centre of Higher Education en Allemagne, il se veut multicritères et propose un comparateur personnalisé par pays, domaines d’évaluation et disciplines. Mais, forcé d’améliorer sa lisibilité, le consortium produit également dix tops 25 à partir d’indicateurs du classement.
Les tops. Les établissements français réalisent un score au-dessus de la moyenne de l’échantillon global de U-Multirank. En « enseignement et apprentissage », l’Edhec se fait remarquer avec quatre A sur quatre ; en « recherche », AgroParisTech se distingue avec sept A sur dix ; en « orientation internationale » on retrouve l’Edhec et GEM (Grenoble Ecole de management) avec six A sur six… Au total, 21 établissements français apparaissent dans les dix Top 25 de U-Multirank.
Les flops. Il n’y en a pas, puisque même le nombre total de Français présents (62) est en hausse.
Place aux « jeunes » !
La société QS et le média spécialisé Times Higher Education (THE) produisent, à partir de leurs classements mondiaux d’universités, des versions plus ciblées. Tous deux ont dégainé en juin leurs « rankings » de jeunes universités, c’est-à-dire de moins de 50 ans.
Et les Français s’y comportent plutôt bien ! Il faut dire que l’année 2019 a vu la naissance de nouveaux établissements, du fait de regroupements mettant en oeuvre une ordonnance de décembre 2018, permettant d’expérimenter des rapprochements entre grandes écoles et universités notamment.
• 26 établissements français se classent dans l’édition 2020 du Young university ranking, du THE. PSL est la première institution française, occupant la 3e place (+1 par rapport à 2019). L’ Université de Paris (issue de la fusion des universités Paris 7, Paris 5 et l’IPGP au 01/01/2020) fait son entrée cette année, directement à la 11e place.
• La même Université PSL est 5e du classement publié par QS. C’est la première française et européenne du palmarès. Un deuxième établissement français se trouve parmi les dix premiers de cette édition : Sorbonne Université, 8e, qui perd deux places par rapport à l’édition 2020. Au total, onze établissements français sont classés dans ce « Top 50 under 50 » ou dans le « Next 100 under 50 » qui le prolonge.
Classements spécialisés
FT 2020 des masters en finance : reçus 5/5 !
C’est quoi ? Le prestigieux quotidien économique publie les classements de référence pour les business schools, parmi lesquels celui dédié aux masters en finance en formation initiale. Pour être éligibles à ce classement, les formations doivent exister depuis au moins quatre ans, à temps plein et compter 30 diplômés par an, mais aussi être accréditées AACSB ou Equis. Les données recueillies par le FT proviennent des écoles et des alumni.
Les tops. Neuf Français sont classés et les cinq premières places sont occupées par des écoles de l’hexagone : HEC Paris (1re), ESCP Business School (2e), Skema Business School (3e), Essec Business School (4e) et Edhec Business School (5e).
Les flops. Ce ne sont pas de grosses variations, mais signalons que l’Edhec (5e) perd 2 places ; Rennes school of business (29e) est en baisse de 5 places.
QS Executive MBA : de fortes progressions
C’est quoi ? QS classe les Executive MBA - destinés aux cadres expérimentés - à deux conditions : avoir au moins une promotion diplômée et que l’école soit accréditée AACSB, Amba, Equis ou Epas. La réputation auprès des employeurs compte pour 30 % de la note.
Les tops. L’Executive MBA d’HEC Paris (3e), le Global executive MBA de l’Insead (7e) et l’executive MBA d’EMLyon (37e) sont les trois meilleurs programmes français classés dans le palmarès QS des Executive MBA 2020.
Au total, onze établissements français figurent dans la troisième édition de ce classement, parmi 141 institutions. GEM à la 51e place (+12) et Neoma business school, qui passe de la 91e à la 61e place (+30), affichent de fortes hausses.
Les flops. Néant.
Le CNRS, un employeur qui attire les ingénieurs !
LVMH, L’Oréal Group et Google sont les trois entreprises les plus attractives pour les étudiants français en écoles de management, tandis que Airbus, Google et Thalès sont les plus prisées des étudiants en école d’ingénieurs, selon les résultats de l’enquête menée par Universum. Des trios de tête inchangés depuis 2018.
Le CNRS, qui est la seule institution publique de l’ESR à faire partie du classement, atteint la 14e place pour les ingénieurs, deux de plus qu’en 2019.