Vie des campus

Découvrez le top 20 des établissements du sup’ les plus suivis sur Instagram en 2021

Par Isabelle Cormaty | Le | Relations extérieures

Campus Matin dévoile en exclusivité le top 20 du classement des établissements du supérieur sur le réseau social Instagram. Alors que l’audience de ces institutions a augmenté de 40 % cette année, ce palmarès réalisé par l’agence Canévet et Associés met en valeur des écoles aux marques fortes. Analyse et témoignage de deux établissements qui ont trouvé la bonne recette pour augmenter leur audience.

Découvrez le top 20 des établissements du sup’ les plus suivis sur Instagram en 2021
Découvrez le top 20 des établissements du sup’ les plus suivis sur Instagram en 2021

Avec plus de 127 000 abonnés, le Centre national d’études spatiales est l’institution de l’ESR la plus suivie sur le réseau social Instagram en 2021. Le CNRS et Sciences Po complètent ce podium, d’après les résultats du classement réalisé par l’agence Canévet et Associés, dont le top 20 est diffusé en exclusivité sur Campus Matin. 

Parmi les établissements figurant dans ce top 20, figurent de nombreuses écoles aux marques fortes - comme Sciences Po, HEC, Polytechnique - et des écoles d’art, ayant par essence du contenu photogénique prisé par le réseau social Instagram.

L'Edhec, les Gobelins et l'Université Paris Saclay sont les établissements qui enregistrent la plus grosse progression de leur nombre d’abonnés sur un an, avec respectivement + 258 %, + 105 % et + 65 % de followers.

L’agence Canévet et associés a réalisé ce classement des établissements sur Instagram. - © D.R.
L’agence Canévet et associés a réalisé ce classement des établissements sur Instagram. - © D.R.

Forte croissance de l’audience en 2021 sur Instagram

Concepteur du classement, le consultant en communication numérique, Patrice Razet constate « une forte augmentation de l’audience des établissements sur Instagram cette année, de l’ordre de 40 % » avec toutefois des disparités.

« Dans certains établissements, l’audience croît peu, dans d’autres elle explose, comme à l’Edhec. Car certains ont trouvé la recette qui fonctionne pour engager leur communauté », poursuit-il.

« Il y a 10 % des établissements du supérieur qui ne sont pas sur Instagram, principalement des écoles d’art et des écoles d’ingénieurs. C’est assez paradoxal, car les écoles d’art ont une matière plus instagrammable a priori et les écoles d’ingénieurs ont des taux d’engagement plus forts que les autres établissements », note par ailleurs Patrice Razet.

Une centaine de posts par an

Concernant les contenus, les établissements du supérieur publient environ une centaine de posts par an auxquels s’ajoutent les stories - des publications éphémères, sous forme de photos ou vidéos, qui disparaissent au bout de 24heures - ou plus rarement des reels, des courtes vidéos de 15 secondes rythmées par de nombreux effets.

« Les stories se sont installées ces dernières années comme un discours du quotidien. À l’exception de l’université Paris 1, les établissements utilisent très peu de reels, alors que cette fonctionnalité n’est pas bridée par l’algorithme pour l’instant », souligne le consultant en communication numérique chez Canévet et associés. 

Quelle stratégie et quel public cible ?

« Notre classement met en avant des marques fortes, mais le but n’est pas forcément d’être en haut du classement ou de courir après l’audience, nuance Patrice Razet. Il faut plutôt se demander comment l’utilisation d’Instagram va nous permettre de toucher le bon public. »

Certaines écoles comme les Gobelins choisissent ainsi de s’adresser à une cible internationale quand d’autres utilisent Instagram comme un moyen de communiquer avec leurs étudiants, voire approcher de futurs étudiants. En fonction de la cible, les contenus publiés vont donc varier !

Mettre en avant les spécificités et engager sa communauté

Quelles sont les recettes pour réussir son Instagram ? « Chaque établissement doit trouver sa spécificité, ce qui va engager sa communauté pour être le moins hors sol possible », avance Patrice Razet.

Mise en avant du patrimoine architectural, de la vie étudiante, des anciens élèves connus ou des événements qui se déroulent sur les campus, autant d’éléments qui peuvent être utilisés par les établissements dans leurs publications Instagram pour se différencier. Patrice Razet cite l’exemple d'UniLaSalle qui utilise Snoopy, le chien guide d’aveugle accueilli dans l’école d’ingénieurs comme mascotte.

« Il ne faut pas hésiter à engager frontalement sa communauté en leur disant : Si nos contenus vous plaisent, likez ! Des écoles comme Mines Nancy le font régulièrement, c’est efficace », ajoute-t-il.

Paris 1, deuxième université du classement

Avec plus de 22 400 abonnés, soit 49 % en plus que l’an dernier, l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne figure à la 11e place du classement de l’agence Canévet et Associés et à la deuxième place du palmarès des universités.

« Depuis six ans, l’université a fortement investi sur les réseaux sociaux. Instagram est devenu un élément essentiel depuis deux ans pour valoriser les actions de l’université. Nous avons beaucoup misé sur les stories, car cela fonctionne bien », raconte Gwenaël Cuny, responsable du pôle information.

Toute la direction de la communication mobilisée

« Nous sommes encore dans une stratégie de montée en puissance sur Instagram, c’est un travail de longue haleine, complète le directeur de la communication de Paris 1, Franck Paquiet. Il nous est indispensable d’avoir une community manager qui suit de près le compte et connaît très bien notre communauté. Mais une personne n’est pas suffisante. »

Sont également mobilisés pour la création de contenus le photographe de l’université, les différents métiers de la direction de la communication ou encore des chargés de mission qui peuvent réaliser des interviews sur le terrain à l’occasion d’événements par exemple.

« Le planning éditorial des réseaux sociaux est le plus compliqué à gérer, reconnaît Gwenaël Cuny. On ne duplique pas les contenus d’un réseau social à l’autre et on essaie de ne pas publier le même jour sur un même sujet sur deux réseaux différents ». 

S’adresser aux étudiants de manière directe

« Les réseaux sociaux sont très importants dans la politique de communication de l’université, c’est ce qui fonctionne le mieux pour informer notre communauté et avoir un contact direct avec les étudiants », rappelle Gwenaël Cuny.

Moyen de communication pour l’établissement, Instagram est également un réseau de sollicitations. L'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne reçoit en moyenne une cinquantaine de messages par jour d’étudiants ou futurs étudiants sur ces différents réseaux sociaux.

« Chaque personne reçoit une réponse dans les 24 heures, cela participe à la fidélité de notre communauté », souligne Selma Akkari, chargée des relations presse et publiques à Paris 1.

Aux Gobelins, un compte « vitrine de l’école »

Sixième du palmarès, l'école des Gobelins se démarque elle aussi par la variété de ses contenus et la forte croissance de son audience : + 105 % en un an ! « Je suis arrivé en septembre 2019 aux Gobelins. J’ai vu dans Instagram la possibilité de créer une vitrine de l’école et de ses six filières », se souvient Jean-Christophe Nuquet, responsable du contenu de marque de l’école, qui gère tous les réseaux sociaux de l’école seule, ainsi que les deux sites internet des Gobelins avec une apprentie.

Il commence tout d’abord par réaliser « des contenus insiders » pour montrer l’activité et les productions des élèves en allant dans les cours. « Le Covid a redistribué les cartes, car je ne pouvais plus faire de terrain dans les classes. J’ai alors mis en place une veille sur les comptes des élèves pour sélectionner du contenu », ajoute-t-il.

Les étudiants, producteurs de contenu

Depuis, les étudiants de l’école sont les principaux producteurs des contenus Instagram de l’école. « J’interviens en début d’année dans toutes les classes pour présenter le compte aux étudiants qui peuvent taguer l’école en story puis je les repartage sur le compte des Gobelins. 80 % des posts concernent le cinéma d’animation avec des esquisses, des dessins… », détaille  Jean-Christophe Nuquet.

Ce mode de fonctionnement permet aux étudiants de profiter de la notoriété de l’école et aux Gobelins de mettre en avant les productions de ses étudiants. « Depuis janvier 2021, nous communiquons en anglais sur l’ensemble de nos réseaux, car la plupart de nos élèves sont bilingues. Nous souhaitons asseoir les Gobelins comme une école d’excellence à l’international. Parfois, 30 % de nos visiteurs sur les posts viennent des hashtags en anglais », souligne le responsable des réseaux sociaux. 

Méthode du classement réalisé par Canévet et Associés

L'agence Canévet et Associés réalise ce classement des établissements d’enseignement supérieur sur Instagram de manière annuelle à l’aide du site socialblade qui permet d’exporter plusieurs données :

• le nombre d’abonnés des comptes,
• le nombre de posts,
• le pourcentage d’engagement, c’est-à-dire le ratio entre le nombre de personnes touchées et celles ayant interagi avec les publications.

Les stories ne sont pas comptabilisées dans ce classement, car le réseau social appartenant à Meta n’autorise pas l’accès à ce type de données.  

À partir des éléments relevés en date du 2 novembre 2021, soit un an jour pour jour après le précédent relevé, l’agence a établi trois autres indicateurs afin de mesurer la progression du nombre d’abonnés et de posts, et l’évolution du classement en un an.