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Les portraits audio : #7 Jean-François Doulet, le goût de l’action publique à l’international


Attaché de coopération scientifique et universitaire à l’ambassade de France à Ottawa, au Canada, Jean-François Doulet a trouvé dans ce poste une manière concrète de contribuer à la diplomatie scientifique. Une mission temporaire mais passionnante, particulièrement alors que la science est de plus en plus au cœur de l’actualité.

Jean-François Doulet travaille sur tout le spectre de l’ESR au Canada anglophone. - © Wikimedia commons/Chronus
Jean-François Doulet travaille sur tout le spectre de l’ESR au Canada anglophone. - © Wikimedia commons/Chronus

Professeur des universités au Cnam et auteur du Petit guide de survie de l’enseignant-chercheur, Emmanuel Caillaud poursuit sa série de portraits sonores des personnels de l’ESR pour Campus Matin.

Ce mois-ci, direction le Canada avec Jean-François Doulet, en poste à l’ambassade de France à Ottawa, pour évoquer les ressorts et les enjeux d’une fonction peu connue : attaché de coopération scientifique et universitaire.

Un enseignant-chercheur en géographie urbaine

Jean-François Doulet commence sa carrière comme enseignant-chercheur. « Après la thèse, je suis devenu maître de conférences à l’Université d’Aix-Marseille, avant de prendre un poste quelques années plus tard à l’Université de Paris Est Créteil, à l’Institut d’urbanisme de Paris, poste fléché sur les villes chinoises, ma spécialité », retrace-t-il.

Mais l’appel de l’international se fait sentir. « J’ai décidé de me porter candidat au détachement dans les ambassades françaises. Et j’ai pris mon premier poste en détachement comme attaché de coopération universitaire à l’ambassade de France à Pékin, en Chine. »

Coopérer, représenter, informer : la diplomatie scientifique au quotidien

L’ambassade de France à Ottawa a été créée en 2000. - © Ambassade de France
L’ambassade de France à Ottawa a été créée en 2000. - © Ambassade de France

Depuis Ottawa, Jean-François Doulet travaille sur « tout le spectre de l’ESR » dans le Canada anglophone. « Dans le réseau diplomatique français, des dizaines d’agents couvrent le spectre enseignement, supérieur et recherche, voire innovation, avec différents intitulés de poste (des conseillers ESR, attachés pour la science et la technologie, attachés de coopération…). »

Ses missions sont variées : « Participation à des réunions en extérieur avec des partenaires, participation à des réceptions à la résidence de France […], rédaction de notes diplomatiques… »

Depuis avril 2023, son action s’inscrit aussi dans une dynamique institutionnelle plus large : « Un comité mixte, France-Canada, pour la science, la technologie et l’innovation. »

Une fonction passionnante, mais qui ne s’arrête jamais

Ce qui anime Jean-François Doulet ? « La grande variété de missions, le contact avec des acteurs souvent clés, de la coopération et le sentiment d’être acteur de la production des politiques publiques à mon niveau. »

Mais cet engagement a un prix : « Ce qui est difficile, c’est de ne pas pouvoir décrocher. Le job est tellement passionnant qu’on se laisse souvent entraîner à des heures très tardives et le week-end. »

Pour autant, il ne regrette pas cet engagement : « En s’engageant dans ce type d’aventure, généralement, on sait à quoi s’en tenir et on est convaincu d’être sur le point de vivre une expérience excitante. Autant la vivre pleinement. »

De la recherche à la stratégie : un métier aux multiples compétences

Jean-François Doulet est enseignant-chercheur détaché à l’ambassade d’Ottawa au Canada. - © D.R.
Jean-François Doulet est enseignant-chercheur détaché à l’ambassade d’Ottawa au Canada. - © D.R.

Ce poste croise les cultures et les disciplines : « On nous demande d’être spécialistes dans toutes les disciplines, aussi bien les sciences humaines et sociales que les sciences dures. » Un défi qui n’est pas impossible pour autant : « Il ne s’agit pas de produire de la connaissance scientifique mais d’être sensible aux défis de la recherche en général. »

Jean-François observe que l’ESR est de plus en plus au cœur de l’actualité ce qui se ressent dans les coopérations internationales. « L’univers académique se politise et cela lui donne une dimension plus profonde. »

Quel conseil pour marcher dans ses pas ?

À celles et ceux qui voudraient devenir attachés de coopération scientifique, il conseille : « Il faut être passionné par la connaissance, les sciences et leurs enjeux politiques. »

Alors qu’il lui reste un an avant fin de sa deuxième mission, il ne sait pas encore ce qu’il souhaite pour la suite. « Je me laisse plusieurs portes ouvertes, le domaine de la diplomatie scientifique est fascinant. »


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