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[Vidéo] « Faut-il hacker le supérieur ? » : Campus Matin x Jean-François Fiorina x Hervé Estampes

Par Marine Dessaux | Le | Relations extérieures

Acteur et expert du sup', blogueur passionné d’actualité, Jean-François Fiorina est directeur général adjoint de Grenoble Ecole de Management. Et pour Campus Matin, il se fait désormais intervieweur… en visio.

Pour cette première édition, il échange avec l’auteur de la tribune « Il est temps pour les entreprises de hacker l’enseignement supérieur », publiée dans les Échos le 5 novembre 2020. Hervé Estampes, aujourd’hui consultant et co-président de Graduate, qui a été haut fonctionnaire et acteur du monde de la formation professionnelle.

 « Il est temps pour les entreprises de hacker l’enseignement supérieur », selon Hervé Estampes - © Graduate et Agence Prisme / Pierre Jayet
« Il est temps pour les entreprises de hacker l’enseignement supérieur », selon Hervé Estampes - © Graduate et Agence Prisme / Pierre Jayet

Un acteur du sup’ qui interroge un expert : voici le concept d’une nouvelle série d’entretiens vidéos réalisée pour Campus Matin. Ce mois-ci, Jean-François Fiorina nous livre son interview d'Hervé Estampes, auteur d'une tribune incitant les entreprises à « hacker le supérieur », et co-président du cabinet de consulting Graduate.

Cet ancien magistrat à la Cour des comptes a notamment été le directeur général de l’Afpa. Son plaidoyer pour donner un rôle aux entreprises dans le développement des établissements est l’occasion d’approfondir un grand nombre de thématiques : l’arrivée de fonds d’investissements qui ont notamment pris le contrôle d'EMLyon ou de l'Inseec, la place de l’apprentissage qu’il faudrait généraliser, le rôle des  pouvoirs publics et des chefs d’entreprise…

Découvrez l’échange en six courtes, mais néanmoins pointues, vidéos.

1. L’origine de la tribune et les tendances en cours

Le crédo d'Hervé Estampes dans sa tribune : « Le modèle d’enseignement supérieur des 30 prochaines années doit se construire avec l’entreprise. » 

« D’où vous est venu cette réflexion ? », l’interroge Jean-François Fiorina. L’intéressé, fort d’une double vision de fonctionnaire et chef d’entreprise, dénonce le point de vue « artificiellement manichéenne » qui oppose l’éducation « pure » et les fonds d’investissement « qui vont venir polluer » le système. S’il ne faut pas « diaboliser » les fonds, il faut surtout les distinguer selon leur approche, estime-t-il.

Enfin, les besoins des entreprises évoluent, ce qui les conduit à adapter leurs outils de formation. Exemple donné : des groupes comme Airbus ou Michelin « pourraient avoir intérêt à fusionner leur université d’entreprise avec une école de commerce ou d’ingénieurs de Toulouse ou Clermont-Ferrand ».


2. Un diagnostic partagé ?

« Votre analyse est-elle partagée par les chefs d’entreprise et les pouvoirs publics ? » : c’est à cette question que répond Hervé Estampes. Et il est affirmatif, en particulier du côté des financeurs institutionnels (Caisse des dépôts), des fonds d’investissement et de certaines banques. Les entreprises veulent aussi « reprendre la main » en matière de formation, mais sans savoir exactement comment s’y prendre, assure-t-il.


3. Universités et entreprises : un rapprochement des plaques tectoniques 

Hervé Estampes l’observe sur le terrain : les entreprises, qui commencent à créer seules leurs « universités » internes, développent des CFA « hors les murs », et pour cela font de plus en plus appel aux écoles ou à de “petits” CFA spécialisés.

Parallèlement, les écoles et universités structurent leurs formations en blocs de compétences.


4. Vers un passage des écoles sous pavillon étranger ?

Les enjeux de financement des écoles vont-elles conduire à la prise de contrôle de celles-ci par des fonds étrangers ?

C’est déjà le cas avec Brest Business School, rachetée par le géant chinois Weidong Cloud Education (WCE), spécialiste de l’enseignement à distance, rappelle Hervé Estampes. Mais il voit d’autres mouvements qui peuvent limiter ce type de « dangers » qui ne doivent pas être surestimés.

5. Quelles réactions ?

« Quels retours après la publication de la tribune ? » questionne Jean-François Fiorina. Hervé Estampes a eu des retours immédiats et une centaine de réactions, notamment de la part d’entreprises ou de fonds d’investissement.


6. En bonus : la question de l’interviewé

Jean-François Fiorina, en tant que directeur général adjoint d’une école de commerce, considère-t-il Amazon - et plus largement les Gafa - comme des concurrents ? C’est ce que lui demande à son tour Hervé Estampes. Sa réponse :