Feuille de route du Gouvernement Attal : les annonces clés pour les fonctionnaires et les enseignants
Par Isabelle Cormaty | Le | Stratégies
Lors de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale le 30 janvier, le nouveau Premier ministre Gabriel Attal a présenté les chantiers de son Gouvernement pour les prochains mois. Un discours d’une heure vingt qui permet d’en savoir plus sur le calendrier législatif des réformes de la formation des enseignants et de la fonction publique notamment.
Trois semaines tout juste après sa nomination à Matignon, le Premier ministre a prononcé le 30 janvier devant les députés sa déclaration de politique générale. Agriculture, logement, santé, immigration, travail… Gabriel Attal a balayé de nombreux sujets durant son discours, à commencer par l’école.
S’il n’a pas mentionné explicitement l’enseignement supérieur, il a toutefois multiplié les annonces. Voici celles qui concernent la formation des enseignants et les fonctionnaires.
La réforme de la formation des enseignants pour mars 2024
Pour faire face à la crise de recrutement et au déficit d’attractivité du métier d’enseignant, le président de la République Emmanuel Macron avait missionné, en septembre 2023, Gabriel Attal, alors ministre de l’éducation nationale du chantier de la formation initiale des enseignants, pour « construire les écoles normales du 21e siècle ». La réforme sera présentée en mars 2024.
« Il faut partir de la réalité des faits et pas uniquement des classements internationaux. Et que nous disent les jeunes qui envisagent de devenir enseignants ? Que la formation initiale ne correspond pas à leurs attentes et freine les vocations », souligne le Premier ministre à l’Assemblée nationale.
Cette réforme avait déjà été évoquée par le chef de l’État lors de sa conférence de presse du 16 janvier. « Je crois à un système en lien avec notre université, mais nous avons des compatriotes qui veulent être formés au métier d’enseignant après le baccalauréat. Je ne vais pas dire qu’on va revenir au système des écoles normales, mais ce n’était pas si mauvais en tout, car aujourd’hui, nous avons des chemins universitaires très divers, mais qui ne forment pas tout de suite au métier d’enseignant », expliquait alors Emmanuel Macron.
Renforcer les revues des dépenses publiques
Sur le volet budgétaire, Gabriel Attal annonce poursuivre les revues des dépenses publiques, afin de repasser sous les 3 % de déficit public d’ici 2027 en faisant des économies structurelles. « Les premières propositions d’économies pour le prochain projet de loi de finances, issues de ce travail, seront annoncées dès le mois de mars 2024 et je souhaite qu’elles donnent très vite lieu à des échanges avec la représentation nationale », expose-t-il.
La dernière revue des dépenses avait notamment identifié un excédent de trésorerie de 2,5 milliards d’euros chez les opérateurs de l’État, conduisant Bercy à vouloir en récupérer une partie pour le budget 2024. Une décision qui avait soulevé des craintes auprès des établissements inquiets pour leur fonds de roulement.
Des mesures pour les fonctionnaires
Par ailleurs, le projet de loi sur le statut des agents publics, initialement prévu pour février, sera déposé au second semestre 2024. Un texte dont les contours et le contenu sont encore flous.
« Nous agirons pour nos fonctionnaires, qui permettent à l’État d’avancer et s’engagent au service de l’intérêt général, en intégrant leur mérite et leurs efforts à leur rémunération », précise néanmoins Gabriel Attal.
À noter que le ministère délégué à la transformation et la fonction publique occupé par Stanislas Guerini depuis mai 2022 est vacant depuis la démission de la Première ministre Élisabeth Borne début janvier. Son nouvel occupant doit être nommé dans les prochains jours.
Expérimenter la « semaine en quatre jours » dans les administrations
Concernant l’organisation du temps de travail, Gabriel Attal a précisé que « les conditions doivent évoluer et l’État doit montrer l’exemple ».
« Comme ministre des comptes publics, j’avais décidé d’expérimenter dans mon administration non pas la semaine de quatre jours, mais la semaine en quatre jours, sans réduction du temps de travail. Comme Premier ministre, je demande à l’ensemble de mes ministres d’expérimenter cette solution dans leur administration centrale et déconcentrée », indique le chef du gouvernement.
Plusieurs collectivités locales, comme l’Eurométropole de Strasbourg ou Villeurbanne, ont lancé début janvier des expérimentations en ce sens. Côté établissements du supérieur, l’Université d’Aix Marseille a fait figure de pionnière à l’automne 2023. Dans plusieurs de ses services et composantes, les personnels volontaires testent jusqu’au premier trimestre 2024 ce nouveau mode d’organisation sur quatre jours ou quatre jours et demi.
« L’objectif est d’avoir un premier retour d’expérience après les vacances de Pâques 2024, et de présenter en comité social d’administration et au conseil d’administration une proposition d’arbitrage sur les modalités de généralisation. Si nous obtenons l’accord des syndicats, nous lancerons une généralisation à la rentrée 2024 », présentait le DRH de l’établissement, Guillaume Pianezze à Campus Matin.
Des changements d’horaires pour les personnels d’entretien
Enfin, le Premier ministre souhaite plus de flexibilité sur les horaires pour les personnels en charge du ménage dans la fonction publique.
« Je veux que désormais, dans l’État, les personnels d’entretien de l’administration qui le souhaitent puissent travailler aux mêmes horaires que tout le monde, c’est-à-dire aux horaires de bureau », a insisté le chef du gouvernement.
La réforme des bourses au programme
Devant les sénateurs le 31 janvier, le Premier ministre a prononcé une déclaration de politique générale sensiblement identique à celle de la veille. Mais il y a cette fois mentionné les étudiants :
« Nous continuerons à agir pour celles et ceux pour qui étudier demande des sacrifices et sont le plus en difficulté. Alors, nous avons maintenu les repas à un euro au Crous pour les étudiants boursiers et pour les non-boursiers qui en auraient besoin. Et nous menons une réforme des bourses, qui a déjà permis de toucher plus d’étudiants et de revaloriser les bourses jusqu’à 127 euros supplémentaires par mois dans l’Hexagone et jusqu’à 157 euros en plus par mois pour les étudiants dans les outre-mer. »