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Le carnet de Campus Matin : les 5 mouvements de juin 2024 à connaître

Par Marine Dessaux | Le | Concours/recrutement

Le vice-président de Galileo Global Education retourne au Conseil d’État, l’Université Paris Saclay a son nouveau président, le maire de Metz à la présidence de l’Avuf… Campus Matin vous fait vivre les enjeux du sup’ au travers des parcours de personnalités qui prennent de nouvelles fonctions en juin 2024.

Campus Matin détaille le parcours de cinq personnes ayant pris de nouvelles fonctions. - © Pexels/Dirk Schuneman
Campus Matin détaille le parcours de cinq personnes ayant pris de nouvelles fonctions. - © Pexels/Dirk Schuneman

Martin Hirsch, Camille Galap, Dominique Poquillon, François Grosdidier et Fabienne Blaise : ces personnalités ont été nommées à de nouvelles fonctions dans l’écosystème de l’enseignement supérieur et de la recherche en juin 2024. Découvrez leur parcours et leurs nouvelles missions !

1. Martin Hirsch réintègre le Conseil d’État

Martin Hirsch a annoncé le 25 juin, dans un courrier interne, son départ de Galileo Global Education. Il quitte le groupe d’enseignement supérieur où il a passé près de deux ans en tant que vice-président exécutif pour retourner au Conseil d’État.

Un engagement constant pour la solidarité

Martin Hirsch a fondé l’Institut de l’engagement. - © Seb Lascoux
Martin Hirsch a fondé l’Institut de l’engagement. - © Seb Lascoux

Martin Hirsch est un ancien élève de l’École normale supérieure (ENS)— PSL et de l’École nationale d’administration (devenue l’Institut national du service public). Après avoir été conseiller juridique pour la caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés de 1990 à 1992, puis conseiller pour le ministère de la santé et de l’action humanitaire pendant une année, il été secrétaire général adjoint du Conseil d’État jusqu’en 1995.

Fondateur et président de l’Institut de l’engagement depuis 2012, il a présidé Emmaüs France (2002-2007) et été Haut-commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté et à la jeunesse (2007-2010).

Sous le précédent quinquennat, la ministre de l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation, Frédérique Vidal, lui avait confié la présidence d’un comité stratégique sur la diversité sociale. Il a par ailleurs dirigé l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) de 2013 à 2022 avant de rejoindre Galileo Global Education.

Garder des liens avec le groupe via les enseignements

Dans son courrier, Martin Hirsch ne précise pas les raisons de son départ, mais explique qu’il conservera un lien avec le groupe en participant à des enseignements, notamment sur la déontologie, la régulation, l’impact et l’expérience étudiante.

« J’ai beaucoup appris au contact des écoles et des équipes, en France et à l’international et je suis convaincu qu’il y a un très bel avenir pour Galileo », indique-t-il. Il rappelle notamment avoir participé au développement d’une verticale santé au sein du groupe.

  • Le suivre sur LinkedIn et X (anciennement Twitter).

2. Camille Galap, président de l’Université Paris-Saclay

L’Université Paris-Saclay a enfin son nouveau président : Camille Galap qui était administrateur provisoire de l’établissement de mars à mai 2024.

Un administrateur provisoire, devenu président, extérieur à l’établissement

Spécialiste en biologie des organismes, Camille Galap est professeur à l’Université du Havre Normandie depuis 1997. Il occupe le poste de vice-président du conseil des études et de la vie universitaire au sein de cet établissement de 2000 à 2005 et en devient président de 2005 à 2012.

Camille Galap a présidé l’Université du Havre Normandie. - © Corinne Hameau
Camille Galap a présidé l’Université du Havre Normandie. - © Corinne Hameau

De 2007 à 2012, il est aussi vice-président en charge de la vie étudiante et des questions sociales de la Conférence des présidents d’université (aujourd’hui France Universités). Camille Galap est nommé recteur de l’Académie de Guadeloupe en décembre 2014, poste qu’il occupe jusqu’en février 2018. Depuis novembre 2019, Camille Galap est conseiller site et établissements auprès du ministère de l’ESR

À trois reprises, il tient les fonctions d’administrateur provisoire : de février à mai 2021 à l’Université Jean-Monnet Saint-Étienne, de juin 2021 à novembre 2022 à l’ENS Paris-Saclay, et du 1er mars au 23 mai 2024 à l’Université Paris-Saclay.

Au sortir du blocage institutionnel, « rassembler au maximum et redémarrer très vite »

Lors du premier scrutin au conseil d’administration (CA), le 30 avril, aucun des deux candidats n’avait été élu à l’issue de trois tours de vote. Estelle Iacona, présidente sortante, qui disposait de quatre sièges au CA, était opposée à Yves Bernard, ancien directeur de Polytech Paris Saclay, avec cinq sièges au CA.

Après ce blocage institutionnel, Estelle Iacona a retiré sa candidature à la présidence de l’établissement, afin de « contribuer à la sortie de crise », le 22 mai. Camille Galap a annoncé sa démission de l’administration provisoire le lendemain et officialisé sa propre candidature le 30 mai. Avant d’être élu le 11 juin.

« Les 100 premiers jours seront dédiés à la réflexion sur les statuts, le règlement intérieur et surtout le démarrage du projet d’établissement », indique-t-il dans une interview à News Tank Education & Recherche (abonnés).

Interrogé sur les évolutions institutionnelles nécessaires, il dit vouloir « respecter l’accord entre tous les acteurs (université, organismes de recherche, grandes écoles) ». Ce qui nécessite de « repenser l’articulation et les prérogatives entre composantes internes, établissements-composantes, et universités membres associées à l’université ».

3. Dominique Poquillon, présidente de Toulouse INP

Dominique Poquillon, directrice adjointe du Centre interuniversitaire de recherche et d’ingénierie des matériaux (CNRS, Toulouse INP, Université Toulouse 3 Paul Sabatier), a été élue présidente de Toulouse INP, le 2 juillet. Elle succède à Catherine Xuereb qui ne se représentait pas.

Dominique Poquillon était seule candidate. La liste d’opposition qu’elle menait, « Collectif Avenir 2030 », était arrivée en tête au CA de Toulouse INP lors des élections les 28 et 29 mai.

Une ingénieure chercheuse

Dominique Poquillon est membre de la liste d’opposition « Collectif Avenir 2030 ». - © Toulouse INP
Dominique Poquillon est membre de la liste d’opposition « Collectif Avenir 2030 ». - © Toulouse INP

Diplômée de Polytechnique en 1993, Dominique Poquillon est également titulaire d’un DEA « mécanique et matériaux » de Polytechnique. Elle est titulaire d’un doctorat en sciences et génie des matériaux des Mines de Paris (Mines Paris — PSL) et titulaire d’une habilitation à diriger des recherches obtenue à Toulouse INP en 2005.

Elle est ingénieure chercheuse au Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de 1997 à 2000 puis ingénieure de recherche contractuelle CNRS pour le Cirimat de 2000 à 2002. Elle rejoint Toulouse INP en 2002 en tant que maîtresse de conférences à l’Ensiacet, et devient professeure des universités en 2009.

Depuis janvier 2016, elle est responsable du site INP-Ensiacet, dans ses fonctions de directrice adjointe du Cirimat. Elle est élue au conseil d’administration de Toulouse INP depuis 2016.

Vers plus de transversalité et d’intégration des enjeux de transitions

Dominique Poquillon a été élue après avoir porté une liste prenant position contre le projet de transformation de l’INP Toulouse en École centrale tel que porté par Catherine Xuereb, en partie rejeté en interne. Un changement de bannière qui supposait une scission de l’INP.

La nouvelle présidente de Toulouse INP s’inscrit néanmoins dans les évolutions en cours à Toulouse. En effet, l’Université Paul Sabatier (UT3) prépare un établissement public expérimental (EPE) qui inclura l’école d’ingénieurs de Purpan et l’INP.

L’enjeu de fond est de revoir la formation des ingénieurs pour qu’ils soient moins immédiatement spécialisés, tout en gardant un socle l’ingénierie solide. L’enjeu politique est la structuration du site toulousain, encore éclaté entre trois universités, une Communauté d’universités et établissements (Comue) et de nombreuses grandes écoles.

4. François Grosdidier, président de l’Avuf

François Grosdidier, maire Les Républicains de Metz et président de l’Eurométropole, est élu président de l’Association des villes universitaires de France (Avuf), le 2 juillet face à la maire écologiste de Poitiers, Léonore Moncond’huy. Il succède à Catherine Vautrin, présidente depuis 2014 et devenue ministre du travail, de la santé et de la prévention, le 11 janvier.

Un long parcours politique en Moselle

François Grosdidier est maire et président de l’Eurométropole de Metz. - © D.R.
François Grosdidier est maire et président de l’Eurométropole de Metz. - © D.R.

François Grosdider a été député de Moselle à deux reprises (1993-1997 puis 2002-2011), et sénateur (2011-2020). Pour garder son siège de sénateur à la suite de la mise en place du non-cumul des mandats, il quitte en 2017 son écharpe de maire de la Ville de Woippy (Moselle). Il occupait cette fonction depuis 2001.

François Grosdidier est maire et président de l’Eurométropole de Metz depuis juillet 2020. Depuis 2021, il était aussi vice-président Esri à la Région Grand Est, poste dont il a décidé de démissionner en avril 2024 au moment de prendre la présidence du conseil de surveillance du CHR de Metz-Thionville, et de se porter candidat à l’Avuf.

Renforcer l’ancrage de l’ESR dans les territoires

Dans une interview à News Tank, François Grosdidier indiquait qu’un des enjeux était une meilleure répartition de l’offre d’enseignement sur le territoire : « Il faut avoir des villes universitaires d’équilibre, c’est-à-dire des villes moyennes qui peuvent développer un enseignement supérieur. »

L’Avuf indique par ailleurs qu’il souhaite « renforcer l’ancrage des établissements d’enseignement supérieur et de recherche dans les territoires, conforter le rayonnement des établissements et développer les opportunités de partenariats avec les acteurs économiques et institutionnels ».

5. Fabienne Blaise, membre du comité éthique et scientifique Parcoursup et Mon Master

Fabienne Blaise, ancienne rectrice déléguée Esri de la région académique Paca désormais, est nommée membre du comité éthique et scientifique Parcoursup et Mon Master en remplacement d’Isabelle Roussel, indique un arrêté du 28 juin.

Une enseignante-chercheuse en SHS

Fabienne Blaise quitte son poste de rectrice. - © D.R.
Fabienne Blaise quitte son poste de rectrice. - © D.R.

Professeure des universités en langue et littérature grecques depuis 2007, Fabienne Blaise a notamment présidé l’Université de Lille 3 (qui fait désormais partie de l’Université de Lille) et a été vice-présidente de France Universités. En 2018, elle devient rectrice de Grenoble avant d’assurer la fonction de rectrice déléguée enseignement supérieur, recherche et innovation, d’abord dans le Grand Est, puis en Paca.

En juin 2024, elle quitte ce poste en raison de son départ à la retraite. C’est Emmanuel Roux, conseiller affaires territoriales et institutionnelles au cabinet de la ministre Sylvie Retailleau, qui lui succède.

Améliorer la transparence de Parcoursup et Mon master

Fabienne Blaise rejoint le comité présidé par Gilles Roussel, président de l’Université Gustave Eiffel, depuis avril 2022. Cette instance veille, par ses analyses et recommandations, au bon fonctionnement de la procédure d’accès des étudiants au premier et au deuxième cycle d’études supérieures.

Le comité rend un rapport annuel au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche qui comprend notamment des propositions qui visent à améliorer la transparence des procédures.